EXTRAIT DE NOS ARCHIVESLe document ci-après a été rédigé le 8 juin 1948 par le major MERCIER, alors directeur de la 3e Direction régionale des Constructions militaires à LIEGE. Il était adressé "à l'Autorité supérieure", vraisemblablement la Direction générale de Bâtiments militaires à BRUXELLES, pour transmission à l'Etat-Major Général. Il montre à quel point le concept de fortification conservait à l'époque la faveur de certains chefs. A. GANY NOTE RELATIVE A LA REMISE EN ETAT DES 4 FORTS NOUVEAUX de la P.F.L.Les tableaux ci-annexés indiquent l'ordre de grandeur du coût des travaux à effectuer pour restaurer chacun des quatre forts nouveaux de la P.F.L.; les dépenses nécessaires à la remise en état de leurs armements n'y figurent pas, ce dernier objet n'étant pas de ma compétence; néanmoins, pour mémoire, j'ai mentionné l'état des armes, tel qu'il résulte d'un examen superficiel. Ces tableaux permettent de chiffrer rapidement les dépenses qu'occasionneraient la restauration de tout ou d'une partie des locaux souterrains, de tout ou partie des bâtiments, des glacis, massifs centraux, murs et clôtures. Ils peuvent également renseigner la valeur des réparations envisagées sous l'angle de travaux relevant d'un même corps de métier. Ils ne comportent qu'un nombre restreint de rubriques se rapportant aux détails des travaux et fournitures; pour plus de clarté, les libellés de ces rubriques sont explicités ci-après.
Il ressort des tableaux ci-joints que la dépense globale à consentir pour remettre en état les quatre forts nouveaux (Abstraction faite des armements) se chiffre à 72.303.650 francs, se répartissant comme suit :
Une visite superficielle des ouvrages ne donnerait peut-être pas l'impression de la relativité existant entre les quatre sommes citées; c'est pourquoi je crois utile de résumer les dégâts subis par chaque fort depuis 1940. Fort d'EBEN-EMAELDestructions en mai 1940 - Surtout aux bâtiments Mi Sud, Mi Nord, Bloc II, Ma 1, Ma 2 et galerie vers O1. Dégradations occasionnées par l'occupant allemand - Enlèvement du matériel des salles des machines et transformation des locaux de la caserne souterraine en ateliers de mécanique. Dégradations occasionnées par l'occupant américain – Dégradation d'un moteur électrique de 105 CV et de son tableau de télécommande. Actes de malveillance commis par des civils belges.- Vols et bris de matériel électrique. Fort d'AUBIN-NEUFCHATEAUDestructions en mai 1940 - Surtout aux bâtiments coffre II et coffre III ainsi qu'aux murs et contre escarpe. Dégradations occasionnées par l'occupant allemand – Destructions graves des bâtiments I, II et III ainsi qu'aux locaux de la caserne souterraine par suite des essais d'armes et de charges d'explosifs, enlèvement de la presque totalité des objets métalliques et en bois, des installations d'électricité, de téléphonie, de chauffage et de ventilation.(le fort d'Aubin-Neufchâteau a servi de cobaye aux Allemands). Dégradation occasionnées par l'occupant américain - Néant. Actes de malveillance commis par des civils belges - Vol de ce qui subsistait des installations électriques. Fort de BATTICEDestructions en mai 1940 - Surtout aux bâtiments I et V ainsi qu'aux murs de contre escarpe. Dégradations occasionnées par l'occupant allemand - Enlèvement de la presque totalité des objets métalliques, des installations électriques et téléphoniques, de chauffage et de ventilation. Dégradations occasionnées par l'occupant américain - Néant. Actes de malveillance commis par des civils belges - Vol de tout ce qui subsistait des installations électriques. Fort de PEPINSTERDestruction en mai 1940 - Petits dégâts aux murs de contre escarpe et au coffre II. Dégradations occasionnées par l'occupant allemand – Enlèvement des gros ventilateurs des prises d'air et démontage des salles des machines. Dégradations occasionnées par l'occupant américain - Néant. Actes de malveillance commis par des civils belges - Vols et bris de toute l'installation d'éclairage, des petits moteurs électriques et de tous les objets facilement transportables. Il découle de ce bref exposé : 1. qu'aux forts d'Eben-Emael et d'Aubin-Neufchâteau, il doit y avoir des dégradations de toutes espèces, mais comparativement à l'importance des deux ouvrages beaucoup moindres à Eben-Emael qu'à Neufchâteau. 2. qu'au fort de Battice les postes objets métalliques et installations électriques seront très importants. 3. qu'au fort de Pepinster les dégâts sont relativement minimes. Il me semble indispensable de signaler : 1. que les ouvrages souterrains d'Eben-Emael et de Neufchâteau sont exempts d'humidité provenant de suintements au travers des terrains et des revêtements. 2. que les obstructions du fort de Battice sont également dans cet état sauf la caserne souterraine, la galerie vers Waucoumont et la galerie vers Jonkai, ces derniers ouvrages souterrains étant parfois ( en cas de grandes pluies) en partie dans la nappe aquifère du plateau de Battice. 3. que tous les ouvrages et galeries ou fort de Pepinster sont on ne peut plus humides. Des essais faits en 1939 par la Commission de mise en état des ouvrages de la P.F.L., il appert que seul le chauffage a pu vaincre cet inconvénient majeur. 4. La ventilation en pression montée en 1939 à l'intervention de la Commission déjà citée, n'a pas été utilisée en mai 1940 : seule, la ventilation en dépression sur les galeries a fonctionné. Il est inutile, je pense d'envisager le rétablissement des gros ventilateurs à Aubin-Neufchâteau et à Pepinster. Sé Le Major du Génie MERCIER Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site L'ENTONNOIRLes EPARGES (Meuse), 12 juillet 1915 "Dans la soirée du 11, nos sapeurs font exploser entre les lignes une mine destinée à l'ennemi, mais celle-ci n'éclata malheureusement qu'à trois ou quatre mètres des tranchées allemandes, et avec une telle ampleur, qu'elle provoque également la destruction d'un dépôt d'explosifs voisin confié à la garde des chasseurs à pied et auquel on n'avait pas pensé. Résultat : vingt chasseurs sautent en l'air avec le dépôt, des Allemands sont tués par les mottes de terre détachées par l'explosion et dont plusieurs viennent également assommer des hommes jusque dans nos tranchées, et enfin on se trouve avec un entonnoir de 6 mètres de profondeur, 15 mètres de diamètre, à trois ou quatre mètres de la première ligne allemande et à 15 mètres environ de la nôtre. Le général de division ordonne d'occuper l'entonnoir pour donner au génie le temps d'aménager des boyaux de communication, sans quoi les Allemands s'empareront de l'entonnoir qui n'aura été créé que pour leur plus grand profit. Il y fait envoyer successivement des détachements du 328e d'infanterie, de la 16e compagnie, puis des 9e et 18e chasseurs à pied, qui n'y peuvent tenir (1). (1) Il paraît qu'une compagnie du 18e Chasseurs en était revenue décimée, avec son capitaine tué. Le 12 juillet, à 2 heures du matin, le général qui veut en avoir le démenti, ordonne d'envoyer encore un détachement du 328e d'infanterie (régiment de réserve qui ne devait pas attaquer en principe, la section à engager comprend des hommes de 41 à 44 ans). L'ordre est formel et précise en outre que l'affaire devra rester "locale" et ne dégénérer à aucun prix en "attaque générale", ce qui explique qu'une seule section a été engagée à ta fois alors qu'elle était manifestement insuffisante pour une telle opération. On amène en deuxième ligne la 3e section de la 13e compagnie (chef de section : adjudant Vis; sergents : X. /Afrique, avec 3 barrettes et croix de guerre/ et Arnollet; caporaux : Chaudant, Virriglio, Marcoz et Y.) à laquelle on distribue des grenades. Puis on s'aperçoit que ce n'est pas à cette compagnie, mais à la 14e à marcher. On reprend les grenades qu'on remet à une section de la 14e. Mais la 14e section est commandée par un capitaine qui fait fonction par intérim de chef de bataillon et qui ne veut pas que ses hommes aillent à l'attaque ... Sur son ordre, les grenades sont rendues à la 3e section de la 13e, qui monte en première ligne où l'on met baïonnette au canon. La position de nos hommes dans l'entonnoir ne tarde pas à devenir intenable sous la pluie de grenades et de bombes que leur lance l'ennemi. Nous l'arrosons de notre mieux de notre côté et mes hommes maintiennent, avec un courage qui ne défaille pas un instant, un tir au fusil continu sur la tranchée allemande, pour empêcher l'ennemi de sortir, ce qu'il n'eut pas manqué de faire, s'il se fût douté qu'on avait tenté pareille opération avec une simple section ... Et si l'ennemi fût sorti, nul des nôtres ne serait revenu dans nos lignes. Mais c'est un tir pour la forme, les Allemands étant solidement abrités derrière leur parapet. Les blessés par grenades ou par bombes, qui essayent de quitter l'entonnoir pour regagner nos tranchées, sont abattus par les balles ennemies dès que, cessant d'être protégés par la lèvre de l'entonnoir, ils arrivent en terrain découvert. Il y a là 15 mètres à traverser sous un feu infernal; les Allemands tirent à 20, 25 mètres et ne manquent guère leurs coups. Fort heureusement, ils n'ont pas installé de mitrailleuses pour balayer le terrain, car ce passage, même à plat ventre, serait absolument impossible. L'adjudant Vis, le premier, est tué dès qu'il sort de l'entonnoir. Puis ce sera le tour du sergent Desèze et des caporaux Marcoz et Y., ainsi que du caporal-fourrier Wernert. Avant de succomber, le sergent Desèze put se concerter avec son camarade Arnollet pour demander du renfort à la compagnie. On fait appel à un volontaire pour remplir cette mission si périlleuse, le sergent Laurent, classe 14, un brave, se présente et part. Le sergent Desèze meurt. Resté seul pour commander ce qui reste de la section, le sergent Arnollet est blessé à son tour par des éclats de bombe dans le dos et au talon, alors qu'un détachement de renfort de la 4e section arrive sous le commandement du sous-lieutenant Le Deun, qui est tué. Gêné par sa blessure au talon qui l'empêche de marcher, le sergent Arnollet passe le commandement à son camarade Thivolle, de la 4e section, venu avec le renfort, et se traîne à plat ventre jusqu'à notre ligne qu'il a le bonheur d'atteindre sans être touché par les balles allemandes. Moins heureux est le caporal-fourrier Wernert, qui a combattu jusqu'au bout avec le plus grand héroïsme à côté du sergent Arnollet et qui, blessé, est tué au moment précis où il atteint le parapet de notre tranchée. Rentré dans nos lignes, le sergent Arnollet rend compte de la situation au capitaine Hecquet qui va voir lui-même, et revient ému aux larmes en déclarant qu'il n'était vraiment pas permis de faire tuer ses hommes de façon aussi stupide. Des gradés de la 3e section, avec le sergent Arnollet, seuls les caporaux de la 5e demi-section, Chaudant et Virriglio, sont revenus vivants de l'affaire, l'un intact (on se demande par quelle chance inouïe ...), l'autre grièvement^blessé. Les renforts ont subi le sort de la 3e section. Nos sapeurs n'ont pu établir leur boyau de communication avec l'entonnoir, qui a probablement été occupé en fin de compte par les Allemands, lesquels ont dû y placer une mitrailleuse. Il sera dès lors malaisé de s'en emparer. N.B. Les communiqués officiels relatifs à ce sujet sont laconiques; communiqué allemands, Berlin, 12 (Wolff) : "Prés de Combres et dans le bois d'Ailly, l'ennemi a attaqué hier au soir après une violente préparation par l'artillerie. Sur les hauteurs de Combres, l'ennemi est parvenu à pénétrer dans nos lignes, mais il en a été de nouveau repoussé." Extrait de "La Guerre mondiale". Genève : "Près de Combres et jusque sur la hauteur même tenue encore par les Allemands (cote 356-360) ces derniers signalaient une violente attaque française dont Paris ne nous dit rien. L'assaillant aurait pu un instant pénétrer dans les tranchées premières de la "seconde position" comme la définissait les bulletins allemands d'avril, mais ils en auraient été repoussés peu après". (Extrait de "Le Journal d'un Poilu : la guerre de 1914-1918 vécue par François Arnollet" "La Revue des armées - Juillet 1987"). Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site A propos d'une vieille photographieLa mort d'Adrien Heine, soldat d'Eben-Emael en mai 1940Jean-Marie LEVO C'est dans la boîte que je trouve la photographie. Vous savez, la grande boîte en carton que chaque famille possède et dont on ne sait plus ce qu'elle pouvait bien contenir à l'origine. C'est la grande boîte où l'on dépose, génération après génération, les menus objets qui jalonnent la vie. Des faire-part de mariage et de décès, des boutons d'uniforme, la chaîne de montre de grand-père et un chapelet s'y entassent avec quelques diplômes scolaires. Tous ces souvenirs, tous ces trésors constituent souvent le patrimoine familial des gens modestes. La photographie, du format d'une carte postale, est un portrait d'une remarquable netteté. Elle montre un jeune homme blond, en uniforme. Son regard est clair et franc, mais comme son sourire me semble triste ! Qui est-il donc ? J'interroge ma mère et elle raconte. Elle me parle de ces années d'avant la guerre et de l'homme du portrait. Adrien Heine, c'est le voisin de la maison d'en face, c'est l'ami de la famille. Adrien, c'est le camarade, comme on dit en ce temps-là, de ses deux grands frères. Elle se souvient des soirées passées, à une époque sans télévision, à jouer aux cartes et aux dominos avec l'enjeu d'une mandarine. Adrien, le gentil, le serviable, l'éternel sourire, est de toutes les parties. En 1936, Adrien est appelé au service militaire. Comme c'est de tradition, il se fait tirer le portrait chez un bon photographe et, bien sûr, il offre sa photo à mes oncles, ses amis. Puis c'est la guerre qui prend Adrien et mes oncles. Adrien est dans un fort. Les "L" qui, sur la photographie, ornent son uniforme, l'attestent. Ma famille déménage et le temps passe. La guerre se termine et mes oncles reviennent à la maison. Notre ami, lui, ne revient pas. On parle du fort d'Eben-Emael, de blessure grave, de jambe arrachée et de mort. Puis la photographie rejoint le coffre aux souvenirs. Je l'en extrais un demi-siècle plus tard. C'est donc avec la seule richesse de cette vieille photographie que je commence la quête de cet ami, mort dix ans avant ma naissance. Il m'est aisé de découvrir son nom dans le livre "Ceux du Fort d'Eben-Emael". Il y est renseigné comme tué aux MiCA à l'aube du 10 mai 1940. Mais aussi l'armée m'ouvre ses archives, celles de son Centre de Documentation Historique C.D.H.) et celles de l'Office Central de la Matricule (O.C.M.). Adrien, Germain, Louis HEINE voit le jour dans la Cité Ardente le 6 août 1916. Vingt ans plus tard, il y habite toujours au 28 de l'avenue Reine Elisabeth. Il est célibataire et vit avec sa maman qui est veuve. Il exerce le métier d'ajusteur. La recrue Heine, n° 290.3540 de la matricule, entre au service actif au R.F.L. le 29 juin 1936. Mille neuf cent trente-six, c'est l'année de la guerre d'Espagne et des Jeux Olympiques de Berlin. C'est l'année des rexistes, des grèves et du front populaire. C'est l'année de la première Volkswagen, de la disparition de Mermoz et de la victoire au tour de France de Sylvère Maes. C'est encore l'année où un autre champion cycliste se morfond sous le béton et sous l'acier d'Eben-Emael. Les servitudes de la vie militaire empêchent Emile Masson d'enfourcher son vélo. Voici déjà 1937 avec le bombardement de Guernica et la sortie du film "Blanche Neige" de Walt Disney. Les Etats-Unis ont un nouveau champion de boxe. Joe Louis est baptisé le "Bombardier noir". Le 2 mars, le soldat Heine est en subsistance à la batterie école. Le 14, le pape Pie XI, par son encyclique "Dans ma poignante inquiétude", condamne l'idéologie nazie. Le lendemain, le soldat Heine est puni de huit jours d'arrêt dans le quartier pour "Ne pas avoir signé la liste des permissions se trouvant au corps de garde". Le 20 mars, il rejoint la batterie d'Eben-Emael. Le 4 juin, le voilà de nouveau puni de huit jours d'arrêt dans le quartier pour : "Ayant reçu communication d'un ordre d'un brigadier, avoir dit à celui-ci, en wallon, qu'il n'avait pas d'ordre à recevoir d'un bleu". Le 29 juin, le maréchal des logis TS charge le soldat Heine de réparer la ligne des patrouilles. Il fait beau ce jour-là. Son travail terminé, au lieu de rentrer aux baraquements, Adrien se couche sur le massif du fort. Cette petite sieste, il la paie de quatre jours de salle de police. En juillet, la loi sur les congés payés est votée. Le 27, Heine reçoit ses derniers jours d'arrêt pour : "Ayant été incité par un brigadier à aller demander la libération d'un soldat qui venait d'être incarcéré pour ivresse, avoir fait partie d'un groupe de militaires allant demander au maréchal des logis de semaine de libérer le détenu". "Ça, c'est bien lui", comme dit ma mère. Il ne purge certainement pas toute sa peine car il est mis en congé illimité deux jours plus tard. Mais ne croyez pas que mon ami est un mauvais soldat. Il a acquis les spécialités militaires de centraliste TS, de tireur de coupole 75, de tireur casemate 75 et de tireur canon 60. Il est aussi pourvoyeur de FM et de mitrailleuse. Des aptitudes particulières pour le vélo lui sont reconnues (sic). Spirou et Batman viennent au monde en 1938, tandis que Heine effectue des rappels : du 13 au 18 juin et du 28 septembre au 20 octobre. En Allemagne, c'est l'Anschluss. Le samedi 20 mai 1939, les travaux du canal Albert sont terminés. C'est le jour inoubliable de l'inauguration de la Grande Saison Internationale de l'Eau - Liège 1939. Le 31 août, l'explosion accidentelle des ponts minés du Val-Benoît et d'Ougrée met prématurément fin à cette prestigieuse exposition. L'orage qui a précipité la double explosion annonce un autre qui durera jusqu'au 8 mai 1945. Le soldat n° 290.3540 de la matricule est rappelé trois fois : du 13 avril au 1er mai, du 11 juin au 31 juillet et enfin le 26 août. Quelques jours plus tard, la Pologne est envahie. En date du 1er janvier 1940, Adrien Heine passe à la deuxième batterie d'Eben-Emael. Il ne lui reste que quelques mois à vivre. Mais cela est une autre histoire. Le héros est présenté et le décor est planté, que la tragédie commence ... Elle est bien ennuyeuse cette soirée du jeudi 9 mai 1940. Les films qui devaient être projetés dans les locaux du patronage d'Emael ne sont pas arrivés. Monsieur l'Aumônier Meesen est bien dépité devant le mécontentement des soldats. Mais la bonne nouvelle est quand même là : les permissions de cinq jours sont rétablies et c'est pour le week-end prochain. En rentrant du fort, Adrien Heine est perdu dans ses pensées. Demain, s'il a bien compté, il en sera à son sept cent vingt-deuxième jour sous les armes. Cela devient long et la vie de garnison est tellement monotone. Faute de pouvoir mieux occuper son temps, on sera encore couché tôt ce soir. Le journal "La Meuse" est oublié sur la table de la chambrée. "Chamberlain restera-t-il au pouvoir ?", "Monsieur Roosevelt dément être intervenu à Rome", "L'offensive allemande arrêtée en Norvège septentrionale". Tous ces titres ne sont pas bien joyeux. Les servants des MiCA, dont Heine fait partie, logent dans un baraquement de la caserne extérieure. Ils ont passé la journée sur le fort, à leur emplacement de tir. Le soir venu, les mitrailleuses, les munitions et le matériel sont entreposés dans la chambre des soldats. Minuit quarante, le chef de poste surgit : "Alerte réelle". Dans les couloirs du fort, les sirènes hurlent. Fébrilement, les mitrailleurs s'habillent. Personne n'y croit vraiment, c'est probablement comme la dernière fois. Mais voici qu'arrive le commandant Van der Auwera. Il confirme que c'est réellement la guerre. Voici aussi l'adjudant Dieudonné Longdoz, le chef des MiCA, qui vient prendre son personnel en charge. Il est convaincu du sérieux de l'alerte, mais il ne croit pas à la guerre. Comme d'habitude, lors des alertes, les hommes des MiCA déménagent les baraques. Le mobilier, les documents, les vivres, les couchages, tout doit être rentré dans le fort. Les collègues de Mi Nord et de Mi Sud sont également au travail. Partout, gradés et soldats s'affairent et l'activité est intense. Les brèches dans les réseaux de barbelés sont obstruées, des chevaux de frise et des tétraèdres sont mis en place. Du côté du village, la nuit est calme : pas de lumière ni aucun bruit. A deux heures, le soldat, champion cycliste, Masson quitte ses collègues des MiCA et va se mettre, avec cinq hommes, à la disposition du chef du cantonnement à Wonck. L'adjudant Longdoz va déjeuner dans le fort. Soudain, un coup de tonnerre déchire le silence de la nuit. Tous les regards se tournent vers le bloc V et la coupole Sud qui vient de tirer. Vingt fois, le canon tonne. Il n'y a plus de doute, c'est la guerre. Il est trois heures vingt-cinq. Rapidement, l'adjudant rassemble ses hommes, qui s'équipent et vont déposer leurs affaires personnelles dans la caserne souterraine. Les mitrailleurs commencent l'escalade du massif en coltinant leur encombrant matériel. Lors des coups d'alerte, le raphia du filet de camouflage de la coupole et les taillis avoisinants ont pris feu. Le maréchal des logis Franco, le brigadier Boussier et le soldat Paque rejoignent la poterne d'entrée après avoir éteint l'incendie. Ils croisent Adrien Heine et ses compagnons. Quelques mots sont à peine échangés. Les voici arrivés à l'emplacement de tir, sur le terre-plein, à quelque distance du bloc IV. Quatre épaulements sont creusés dans les coins d'un carré de vingt-cinq mètres de côté. Un peu à l'écart, se dresse la baraque, dite du génie, réservée à l'adjudant et au téléphoniste. C'est également dans ce petit abri que sont entreposés les havresacs, les deux mitrailleuses et les munitions de réserve. Le jour n'est pas encore levé. Le ciel est rempli de vrombissements d'avions volant à haute altitude. Les armes, recouvertes d'une bâche, sont placées sur leurs trépieds, dans leurs épaulements respectifs. Chacun se presse à l'aménagement de la position. Marcel Boîte constate que la caisse à eau de sa mitrailleuse est vide. Il va la remplir dans un trou voisin. Il prélève aussi des rouleaux de cartouches dans la baraque. Dieudonné Longdoz téléphone à l'officier de garde "Mi prêtes". Il est presque quatre heures. Avec les premières lueurs de "l'aube, le ciel est redevenu silencieux. De grandes flaques de brumes stagnent sur le sol. Dans leurs trous, les soldats scrutent le ciel. Les mitrailleuses débâchées sont en position de tir. La première arme est desservie par Joseph Morelle, Jean Frédéric, Joseph Parmentier, Pierre Pasques et Pierre Pire. Autour de la deuxième arme, se tiennent Robert Servais, Léon Sluismans, Arthur Willems, Marcel Seret et Emile Prévôt. Charles Antoine, José Pairoux, Auguste Reichert et Georges Kips occupent le troisième épaulement. Enfin, René Fonbonne, Marcel Boîte et Adrien Heine sont dans le dernier trou. Au téléphone, dans la baraque, avec l'adjudant, il y a Albert Remy. Soudain, c'est comme un glissement dans l'air, mais on ne distingue rien. Puis quelqu'un crie : "Nous sommes survolés". Et ils sont là, juste au-dessus du fort, à deux cent cinquante mètres. Neuf planeurs gris, sans aucun signe distinctif, descendent en décrivant de larges cercles. Le téléphone sonne, c'est le capitaine Hotermans qui appelle du corps de garde : - "Longdoz, que se passe-t-il ?" - "Des avions survolent le fort." - "Savez-vous les identifier ?" - "Non." - "Qu'allez-vous faire ?" - "Je vais tirer." L'adjudant se précipite au-dehors et donne un strident coup de sifflet. Des chapelets de balles traçantes montent à la rencontre des avions qui sont à septante mètres à peine. Il semble y en avoir partout, le ciel en est rempli. Devant la multitude des cibles, le tir se disperse. Des armes s'enrayent et déjà les appareils touchent le sol. Un planeur se pose près de la coupole Nord. Un autre plonge, juste sur la position. Son aile gauche accroche une mitrailleuse et la culbute. Le tireur, Charles Antoine, n'a que le temps de s'aplatir dans son trou. L'avion continue sa glissade et s'arrête à hauteur de la quatrième pièce. La porte de l'appareil est arrachée et les envahisseurs surgissent. La surprise est totale. Dans le fort, les sirènes rugissent "Alerte avions". Georges Cavraine, canonnier à Visé I, se souvient : "Par la lunette de visée, je vois courir des silhouettes sur le massif du fort. Dans mon esprit, il s'agit de personnel du fort". Aux MiCA, c'est le drame. La position est investie. L'éclatement des grenades se mêle aux rafales de mitraillettes. Un Allemand arrive au-dessus du trou de la pièce numéro quatre et tire à bout portant. Les trois occupants de l'épaulement sont touchés. Marcel Boîte, avec un indescriptible courage, pourra s'enfuir et, après avoir été encore blessé deux fois, rentrera faire rapport au fort. René Fonbonne est fait prisonnier et Adrien Heine est laissé pour mort au fond de son trou. La baraque est mitraillée. L'adjudant et le téléphoniste, blessés, sortent en rampant. Remy est achevé. La tragédie des MiCA se termine, l'agonie du fort commence. Bientôt les explosions des charges creuses succèdent aux tirs d'armes automatiques. De casemates en coupoles, de cloches de guet en observatoires, les Allemands entreprennent leur oeuvre de destruction et de mort. Plus tard, les blessés belges sont soignés et finalement abrités près de Mi Nord. Les tués, ou présumés tels, Remy et Heine, sont abandonnés sur place. Le 11 mai, les blessés sont évacués à l'hôpital de Maastricht. Voilà ! Dans les rapports officiels du Centre de Documentation Historique et dans le livre des anciens compagnons d'armes d'Adrien, l'histoire s'arrête ici. Cependant l'Office Central de la Matricule renseigne le soldat Heine comme décédé à l'hôpital de Maastricht le 25 mai 1940. Je veux donc en savoir plus et je contacte l'hôpital hollandais mais j'apprends que les archives de cette époque n'existent plus. Puis, fort heureusement, Monsieur Armand Collin, qui fréquente assidûment le C.L.H.A.M., me communique l'adresse du frère d'Adrien, Henri, qui était soldat au 3e d'Artillerie pendant la campagne des 18 jours. Ce dernier me reçoit bien cordialement et me confie ses souvenirs des circonstances de la mort de son frère. Il me raconte que, le 23 mai 1940, un certain Monsieur Reps se présente chez la maman d'Adrien. Monsieur Reps est hollandais, mais il a travaillé de nombreuses années à Liège. Il est actuellement employé à l'hôpital de Maastricht. De sa propre initiative, il a fait le périlleux voyage vers la Cité Ardente pour prévenir les familles de blessés. Sans hésitation, la soeur aînée d'Adrien se met en route, avec son mari, en tandem. Le canal Albert est traversé sur une passerelle en planches. A l'hôpital, Adrien parle à sa soeur et à son beau-frère. Il soulève la couverture et dit en wallon : "Regardez ce qu'ils m'ont fait". Il a le corps tout bandé et il souffre terriblement. Il fait l'admiration de ses compagnons de chambre par son courage et son moral. Le personnel hospitalier raconte que le blessé a été amené le 19 mai par un aumônier militaire belge, probablement celui du fort. Ce dernier, attiré par ses gémissements, l'aurait découvert dans une bouche d'aération (?). Enroulé dans sa capote en lambeaux, il serrait entre ses dents son paquet de cigarettes. Un chirurgien allemand l'a opéré. Il a un poumon perforé par balle, il est blessé à la hanche et au bras par des éclats de grenade. Il souffre de brûlures sur presque tout le corps. Le 11 juin, Monsieur Reps est de nouveau à Liège. Il annonce la mort d'Adrien, survenue le 25 mai. Il restitue à la famille quelques objets personnels emballés dans un mouchoir : sa carte d'identité, une pièce de cinquante francs, une photo prise sur le fort en janvier 1940 et sa carte de cassette. Adrien est enterré à Maastricht puis son corps est rapatrié en 1950. Il repose au cimetière de Robermont, à la pelouse d'honneur. Dans le récit de Monsieur Heine, plusieurs détails sont inexacts : l'aumônier n'était pas au fort le 19 mai, il était prisonnier en Allemagne. Il n'existe pas de bouche d'aération sur le massif d'Eben-Emael, mais peut-être s'agit-il du débouché d'infanterie de la coupole Nord ? La date de relèvement du blessé, le 19 mai, est-elle exacte ? Comment aurait-il pu survivre neuf jours sans soins ? Voilà ce que j'ai pu apprendre de mon ami, le soldat Adrien Heine, mort pour la Patrie à l'âge de vingt-trois ans, neuf mois et dix-neuf jours. 1936 La photo ! Adrien HEINE à vingt ans Sur la photo de groupe des TS de la classe 36, Adrien occupe la place centrale, au dessus du panneau Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site LA STATUE DE LEOPOLD Ier ...un fleuron de la FONDERIE ROYALE DE CANONSColonel IMM e.r. F. GERARD C'est le 10 mars 1992, en lisant notre quotidien, que nous avons appris que la statue du Roi LEOPLOLD Ier, située au sommet de la Colonne du Congrès à Bruxelles, devait être enlevée pour subir une indispensable restauration. Quelle ne fut pas notre surprise d'apprendre par le même article que la célèbre statue de notre premier souverain avait été réalisée par la Fonderie Royale de Canons (FRC) ! Les différents documents que nous avions consultés naguère pour découvrir les multiples et prestigieuses réalisations de la FRC ne mentionnaient nullement que cette statue était également l'oeuvre du célèbre établissement situé Quai Saint Léonard. L'ouvrage "Liège à travers les âges - les rues de Liège" de Théodore GOBERT, pourtant très détaillé, et qui consacre plusieurs pages à la FRC, ne cite pas la statue de Léopold Ier parmi les nombreuses réalisations de la fonderie liégeoise. Nous nous sommes donc mis à la recherche de documents relatifs à la Colonne du Congrès et avons effectivement eu la confirmation de cette surprenante nouvelle. La Colonne du Congrès à Bruxelles Retraçons brièvement l'histoire de ce célèbre monument. Le Congrès NationalC'est par l'Arrêté Royal du 24 septembre 1849 que fut publiée la décision d'ériger à Bruxelles, un monument en commémoration du Congrès National. Rappelons que le Congrès National, ayant achevé la Constitution, s'est séparé le 21 juillet 1831, après l'intronisation du Roi LEOPOLD Ier. Le projet53 projets furent déposés à l'issue d'un concours national : c'est le projet de POELAERT, jeune architecte encore inconnu, qui fut retenu et, en septembre 1849, la décision fut prise d'ériger à la Place des Panoramas : · une statue destinée à surmonter la colonne et devant représenter la Constitution; les deux Chambres émirent le voeu que la statue du Roi fût placée au sommet de la colonne. Guillaume GEEFS (1805 - 1883) fut retenu comme sculpteur de la statue; · quatre grandes statues représentant nos libertés fondamentales : Culture (par Louis Eugène SIMONIS, 1810 - 1882), Association (par Charles Auguste FRANKIN, 1817 - 1893), Enseignement (par Joseph GEEFS, 1808 - 1885), Presse (par Joseph GEEFS), (1) (1) Note de la rédaction : Joseph GEEFS, frère de Guillaume, déjà nommé, et de Théodore, était le sculpteur le plus renommé d'une famille d'artistes. · un bas-relief composé de 10 figurines représentant le génie de la BELGIQUE entouré par les personnifications des 9 provinces, · deux lions à placer près de ta porte d'entrée (par Louis Eugène SIMONIS). La première pierreLa pose de la première pierre a donné lieu, le 24 septembre 1850, à une imposante cérémonie au cours de laquelle le Roi a prononcé un discours remarquable, insistant notamment sur le fait que : "Toutes les libertés inscrites dans le pacte national, respectées et développées, sont exercées sans aucune entrave et le plus bel éloge qui puisse être fait au peuple belge, c'est de dire qu'il s'est montré digne de la Constitution". La Fonderie de Canons Le sculpteur Guillaume GEEFS suggéra de faire appel à un habile mouleur français, Victor THIEBAUT. La FRC fut choisie pour couler la statue du Roi. L'oeuvre réalisée mesure 4,70 m de hauteur pour un poids de 2.500 kg. La Fonderie coula également 3 statues du piédestal : Liberté des Cultes, d'Association et de Presse (la statue Liberté d'Enseignement fut exécutée à Bruxelles par M. LECHERF). Il est vrai que la FRC jouissait d'une excellente réputation qui dépassait même largement les frontières puisque à partir de 1840, aux commandes d'armement de beaucoup de pays européens, s'ajoutèrent celles des Etats-Unis, de l'Egypte, du Mexique, du Brésil ... Et l'établissement avait aussi acquis une bonne maîtrise dans l'art difficile de la fonderie de statues. Le Roi LEOPOLD Ier avait d'ailleurs visité le 15 juin 1849, cette superbe unité, commandée alors par le Général d'Artillerie FREDERIX. La Colonne du CongrèsLEOPOLD Ier, apprenant que la colonne devait être surmontée par sa statue, refusa fermement cet hommage de la Nation. Cependant les deux Chambres passèrent outre à la volonté royale, étant donné les éminents services rendus par le Souverain qui avait consacré tant d'énergie à consolider l'indépendance nationale. La colonne s'élève à 46 m de hauteur. L'escalier qui conduit à la partie supérieure du chapiteau compte 200 marches; il est éclairé et aéré par des jours taillés dans les ornements qui, de l'extérieur, sont presque imperceptibles. 16 personnes peuvent occuper à la fois la plateforme et contempler un panorama superbe. On écrivait alors : "indépendamment de la capitale et des faubourgs, on distingue, sans le secours de la lorgnette, plus de 30 villes et villages". L'inaugurationL'inauguration du monument eut lieu le 26 septembre 1859, en présence de nombreuses personnalités et d'un important public; la famille royale fut représentée par le duc de Brabant, futur LEOPOLD II, et son épouse. Novembre 1922 : le Soldat InconnuUn aveugle désigna le Soldat Inconnu parmi une vingtaine de cercueils de soldats belges non identifiés, tombés pendant la Première Guerre Mondiale. L'inhumation eut lieu le 11 novembre 1922 au pied de la Colonne. L'inscription est très simple : "Ici repose un Soldat Inconnu mort pour la Patrie. 1914 - 1918" Après la Deuxième Guerre Mondiale, on ajouta une dalle portant l'inscription : "Aux héros de la Guerre 1940 - 1945". La restauration de la statue de LEOPOLD Ier C'est l'entreprise de rénovation José LHOEST (Herstal) qui fut choisie pour procéder au lifting de la statue de LEOPOLD Ier. Dans les Ateliers J. LHOEST, on prépare la statue restaurée de Léopold Ier pour le retour vers la Capitale José LHOEST, consacré meilleur artisan de la Principauté, est devenu un véritable spécialiste des restaurations délicates : le Palais des Princes-Evêques, le Perron liégeois. En octobre 1991, il avait déjà procédé à la rénovation des 7 candélabres de la Colonne du Congrès. L'entreprise a également réalisé les écussons des ponts des autoroutes belges, les Cartes historiques et portes des Cimetières américains en Europe, le buste de Georges SIMENON et ... en juin 1972, la plaque d'inauguration de l'Arsenal Intégré, placée sous le monument des trois chars M41. Une autre oeuvre des Ateliers LHOEST. Le buste de Georges Simenon, place du Congrès à Liège, inaugurée en juin 92, est montré ici avant qu'un vandale ne scie la pipe, au début de juillet 92 Mr Van Den Boeyenants, Ministre de la Défense nationale, dévoile la plaque, oeuvre des Ateliers LHOEST, au pied du monument de l'Arsenal intégré Gros plan de la plaque Début avril 1992, le travail délicat commença par le déscellement des pierres de grès détériorées, l'enlèvement des charpentes métalliques, la réparation du socle en bronze fissuré et la fixation, dans la colonne, d'une armature en acier inoxydable. Dans les ateliers de Herstal, la statue fut débarrassée des nombreuses oxydations, la surface lisse fut rétablie et patinée par réaction chimique appliquée en profondeur à la flamme, selon les procédés des bronziers d'antan. Puis le martelage et la ciselure ont reconstitué chaque élément dans son esthétique d'origine. Mi-juin, nous avons eu l'occasion d'aller admirer dans les ateliers LHOEST, la statue superbement restaurée par les remarquables artisans de la firme. Un convoi routier exceptionnel la ramena alors dans la capitale. La statue replacée sur la colonne pour le 21 juillet est à nouveau apte à défier le temps pour de nombreuses années encore. Ainsi, c'est une entreprise de Herstal qui a rendu son lustre à la plus célèbre des statues belges, née au milieu du 19e siècle dans les ateliers de la FRC, à quelque 3 Km de là ... L'histoire est ainsi faite; elle ne demande parfois qu'un peu d'intérêt, un rien de curiosité pour révéler des faits insoupçonnés à celui qui veut bien lui consacrer un brin d'attention. La statue de LEOPOLD Ier, un fleuron de la Fonderie oublié depuis plus de 130 ans ! On pourra compléter les brochures décrivant le passé prestigieux de l'arsenal ... (1) (1) Note de la rédaction : on pourra, par exemple, ajouter la statue de LEOPOLD Ier aux oeuvres d'art citées à la page 19 du bulletin d'information du C.L.H.A.M. Tome II, fascicule 2, de juin 1983, dans l'article consacré à la "FONDERIE ROYALE DE CANONS A LIEGE". Bibliographie.- Brochure "Comité de la Flamme", - Brochure "La Colonne du Congrès", - "Liège à travers les âges", Gobert, - Le Soir (10 mars 1992), - Le Soir (15 juin 1992). Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site |
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