Tome V - Fascicule 7 - Septembre 1993SOMMAIREEditorial - Notre Roi Baudouin n'est plus J. HARLEPIN - Les forts français de 1914 (période 1874-1914) (à suivre) Emile COENEN - La Forteresse "ILE MONSIN", (suite et fin) Joseph THONUS - Regard sur l'histoire de l'Artillerie Colonel e.r. P. MALCHAIR - Le franchissement de la Meuse à Namur par le Génie américain en 1944 Major SIMONIS : Retinne, 5 et 6 août 1914 EDIT0RIAL - Notre Roi Baudouin n'est plusImmense, fut la peine de la Nation à l'annonce du décès inopiné de notre Souverain bien-aimé, dans sa résidence de Motril, en Espagne, le 31 juillet 1993. Dix jours après les cérémonies de notre Fête Nationale, qu'il avait présidées avec prestige, en indiquant à nos instances fédérales la voie de la Raison, notre Roi s'éteignait subitement en laissant un grand vide, lourd d'émotion et de désarroi. Nos concitoyens ressentaient la disparition de Baudouin Ier au plus profond d'eux-mêmes tant le Roi défunt était proche des gens de chez nous par sa sollicitude, sa sagesse et son souci constant de l'unité du Pays. La foule recueillie accourait en rangs serrés pour rendre un dernier hommage à celui qu'elle considérait à juste titre comme la personnification de la Nation et pour apponter à la Reine Fabiola et aux membres de la Famille Royale le réconfort de la présence du Peuple belge réuni dans une même ferveur. Le C.L.H.A.M. s'est joint aux innombrables patriotes pour exprimer son profond chagrin et ses condoléances les plus émues. Le Roi Baudouin, que beaucoup d'entre nous eurent la joie et le privilège de servir pendant plus de trente. années, restera notre guide spirituel dans toutes nos actions et plus particulièrement dans notre tâche de mise en valeur du patrimoine fortificatif, but premier de notre association. Nous exprimons à Sa Majesté la Reine Fabiola et à Leurs Majestés Albert II et Paola, nos nouveaux Souverains, notre sentiment d'attachement indéfectible à leurs Augustes Personnes et à Monarchie. G. Spoiden Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site A propos de Jean-Joseph Charlier dit "La Jambe de Bois" (Voir bulletin Tome V, fasc. 5, page 42) Lorsqu'il meurt en 1866, la Presse signale à peine l'événement. Mais à ses funérailles, il y a une compagnie d'infanterie, des vieux combattants de 1830, des blessés de septembre, une poignée d'officiers de l'Armée et de la Garde Civique. Après sa mort, il y eut quelques pèlerinages à sa tombe. On parla même d'élever un monument au héros populaire, puis on oublia. En 1878, quand on éleva l'actuelle église Sainte-Walburge, l'ancien cimetière fut désaffecté. La tombe de Charlier ne fut pas épargnée. Aujourd'hui, de ce brave Liégeois, il reste encore une rue Jambe de Bois et, visible au musée de la Vie wallonne, le pilon taillé dans le frêne. Sans lui, Charlier serait-il vraiment entré dans la légende ? (Source : Revue Artemis de l'Amicale du 80A.) G.S. Le célèbre opticien liégeois François Villette (1729-1809) Le célèbre opticien liégeois dont une rue porte le nom, François Villette, est né à Liège en 1729 et est décédé à Flémalle-Grande, où il possédait une maison de campagne, en 1809. On peut lire sur sa pierre tombale toujours visible dans le cimetière de cette commune : "... fils et petit-fils des célèbres Villette de Lion, ingénieurs de Louis XIV. il les surpassa de beaucoup dans la physique et surtout dans l'optique". A noter que de son vivant, le célèbre physicien avait été aidé par le Prince-Evêque François de Velbruck (1771-1784) qui avait mis à sa disposition à la Société d'Emulation, créée en 1789, un cabinet de physique équipé de plusieurs appareils scientifiques. C'est Villette qui initia le Chanoine Dony, inventeur du procédé liégeois de fabrication du zinc, à l'étude de la physique (Source : Histoire de la Principauté de Liège par Yves Bricteux, Ed. Desoer, Liège.) G.S. Routes militaires et déclassement de fortifications Les deux cartes ci-dessous sont tirées de l'ouvrage "Historique de l'Etablissement Militaire de la Belgique" par le Major d'Etat-Major Baron de Rijckel (Gand 1907). Ce sont les seules jamais rencontrées jusqu'à présent qui reprennent de manière claire le tracé des routes militaires établies à l'origine entre les différents forts des PFL et PFN. L'ouvrage cite encore l'A.R. du 8 juillet 1891, qui suit : "Attendu que la Citadelle et le fort de la Chartreuse à Liège, ainsi que la Citadelle de Namur ne seront plus conservés que comme casernes et magasins militaires lorsque les nouveaux forts formant la ligne de la Meuse seront terminés; "Considérant que la construction des ouvrages est assez avancée pour pouvoir déclasser les installations ci-dessus sans nuire à la défense des places; "Le Roi arrête : "La Citadelle et le fort de la Chartreuse à Liège ainsi que la Citadelle de Namur sont déclassés." A. G. Rôle du Portugal dans la Guerre 14-18 Le 9 mars 1916, l'Allemagne avait déclaré la guerre au Portugal. Les Portugais se sont battus particulièrement dans le nord de la France lors des batailles des Flandres et de la Lys. Le corps portugais formé de 80.000 hommes a subi de lourdes pertes estimées à 17.278 officiers et soldats. G.S. Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site 1692. Louis XIV à NAMUR. Histoire d'un siège. A l'occasion du 300e anniversaire du siège de Namur par Louis XIV, "Les Amis de la Citadelle de Namur" ont publié une brochure de 162 pages (23 cm x 23 cm) sur l'histoire du siège. Certains chapitres traitent entre autres d'armement, d'uniformes, de méthodes d'attaque et de défense, de personnalités en présence, etc. Un travail sans prétentions, bien illustré et facile à lire. L'armée belge de France en 1940. par le Colonel B.E.M. Hre Jean Jamart La plupart des gens ignorent que 100.000 militaires belges se sont repliés en France, par ordre, en mai 1940 (accompagnés d'environ 125.000 jeunes gens de la réserve de recrutement). Ils ont été impliqués dans certaines opérations militaires (défense de Boulogne et de Calais, évacuation de Dunkerque, formation de bataillons de travailleurs), au cours de leur mouvement vers le Midi. A peine installées dans le Midi, ces troupes ont dû subir les conséquences des déclarations politiques officielles. Ultérieurement, ce potentiel non négligeable d'unités combattantes sera abandonné par le gouvernement Pierlot et rapatrié. C'est une histoire incroyable qui mérite d'être connue. Jeune candidat officier à l'instruction, l'auteur a fait partie de cette "Armée belge de France". Il s'est intéressé à cet aspect malheureux de l'histoire de la campagne de l'Ouest, en exploitant de manière systématique les archives conservées au Centre de Documentation Historique (C.D.H.) des Forces Armées. Ce travail inédit de treize années, complété par de nombreuses lectures et des interviews de témoins de ces événements, ouvrira les yeux de beaucoup de Belges ... et de Français. La préface a été écrite par le Lt Gen. e.r. Roger Dewandre, élève à l'Ecole Royale Militaire et donc témoin de ces événements. G.S. Le fort de Loncin Divers ouvrages peuvent être acquis soit au local d'accueil du fort, soit par envoi postal. Sont actuellement disponibles : - Fort de Loncin. Une nécropole, un site de guerre. Guide illustré de la visite. En français, en néerlandais, en allemand. - Fort de Loncin. La visite en photos, 90 pages, 124 photos. - Kolonel Naessens en L. Lombard : "Loncin" (Ned. uitgave). - Colonel Naessens : "Les derniers jours du fort de Loncin" - Kolonel Naessens : "De verdediging van het fort van Loncin" - C. Faque : "H.-A. Brialmont - Les forts de la Meuse". G.S. Publication du cercle d'histoire de Bastogne Un recueil de souvenirs intitulé "Sous les bombes et les obus ... mes dix ans" est publié par le Cercle d'Histoire de Bastogne. L'auteur en est M. Norbert Léonard, qui raconte comment il a vécu, enfant, l'offensive Von Rundstedt dans son village de Bastogne. Commandant de compagnie - Combattants américains dans la guerre d'Europe - 6 juin 1944-8 mai 1945, par Charles B. Mac Donald en 1947. Editions Didier Hatier, Bruxelles, 1990. Charles Mac Donald commanda sa première unité, en tant que jeune capitaine, en septembre 1944. C'est la Compagnie 1 du 23e Régiment d'Infanterie, appartenant à la 2e Div. Inf. U.S. Après s'être illustrés depuis le jour J + 1, avoir préparé la percée de Saint-Lo et conquis Brest, les rescapés de cette fameuse compagnie furent mis au repos pendant cinq jours dans les champs de la pénisule de Bretagne, puis amenés en train de marchandises jusqu'à la gare de Longuyon, à la frontière franco-belge. Traversant en camions une partie de la Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg, ils arrivent à leur point de première destination ; Schonberg, près de Saint-Vith. Puis c'est la montée au front, dans la forêt de Schneeeifel, à Grofkampenberg, face à la Ligne Siegfried. La Compagnie 1 s'installe le 13 octobre 44 à Uttfeld, face aux fortins occupés par la 91e Div. Inf. allemande du général Lucht, relevant ainsi une compagnie de la 28e Div. Inf. U.S. qui était là depuis la mi-septembre. C'est une rude guerre de positions avec prédominance de l'artillerie. Une contre-attaque allemande d'envergure est difficilement repoussée. La Compagnie 1 est relevée le 17 octobre et s'installe à Heckuscheid, dans les positions défensives qu'occupait la compagnie C, pour y rester jusqu'au 11 décembre. C'est alors la relève par la 106e Div. Inf. U.S. dont nous avons décrit le destin tragique dans la rubrique biographique de notre bulletin de mars 93. La compagnie s'installe en réserve de division avec son régiment à 5 Km à l'est d'Elsenborn, tandis que la 2e Div. Inf. a amorcé une offensive dans le secteur fortifié de Nalherscheid, dans la forêt de Montjoie. Arrive le 16 décembre 44. Les Allemands ont pénétré dans le secteur de la 99e Div. Inf. U.S. près de Rocherath (voir rubrique bibliographique du bulletin Tome V. fasc. 3 de septembre 1992 : "Histoire oubliée des Hommes perdus" par G. Gallez). C'est le début de la Bataille des Ardennes. La Compagnie 1 s'installe dans le bois de Krinkelt face à l'est, en position de recueil du 393e Reg. de la 99e Div. Inf., accroché plus à l'est encore par l'ennemi. Ces unités avancées sont basculées par des forces blindées très supérieures (12e Div. Blindée SS) et se replient en désordre vers Wirzeld et Elsenborn. Mais la 1 Div. Inf. U.S. a été amenée en ligne en toute hâte et défend Butgenbach. La 2e Div. Inf. U.S. ramène rapidement ses 9e et 38e Reg. Inf. de l'attaque sur Walherscheid et occupe Krinkelt et Rocherath avec la 9e Div. Inf. Les Allemands, dont c'est l'effort principal, ne perceront pas et, lorsqu'ils voudront s'infiltrer par Bullange, ils rencontreront la 1ère Div. Inf. sur leur route. Le 21 décembre 44, la Compagnie 1 s'installe en deuxième ligne entre Nidrum et Berg, dominant ainsi le barrage de Butgenbach. Le 22, elle fait mouvement vers une position en bordure de Nidrum. Le 15 janvier 45, la Compagnie 1 rejoint Waimes avec son bataillon. Le 16. elle est à Steinbach. La 3e Div. Para. du LXVII Corps (général Otto Hitzfeld) de la 15e Armée allemande (général Von Zangen) tient Ondeval. Le 17. à 16 h, la Compagnie 1 attaque avec la Compagnie L pour s'emparer du col entre Ondeval et Iveldigen. Lors de cette opération, l'auteur est blessé par balle au mollet droit. Il est transféré au poste de secours du bataillon à Waimes; on vérifie sa blessure puis il est conduit en ambulance à la section de triage arrière de la division où l'on extrait la balle, puis hospitalisé au 46e Hôpital de Campagne à Verviers avant d'être transféré en train sanitaire à Paris. Le 12 mars 45, quand il est rétabli, Charles B. Mac Donald rejoint Sinzig sur le Rhin, à 3 Km du pont de Remagen. Il n'allait pas retrouver la Compagnie I mais bien la Compagnie G dont nous pourrons suivre la progression en Allemagne : le franchissement du Rhin, le 23 mars 45; Hembach, Bendorf-Sayn. Mengeringshausen, le 2avril; Berlingerode, le 9; Oberhausen-Petri, le 12; Dorstewitz et les canons AA de la 14e Div. de FLAK du général-major Gerlach, le 13; puis la reddition de Leipzig, puis Tremova au nord de Pilsen en Tchecaslovaquie, et enfin la fin du conflit, le 8 mai 45. G.S. Charles B. Mac Donald a également écrit en 1984 "Noël 44 - La Bataille d'Ardenne", Editons Didier Hatier. 1989, 588 pages. II fut l'historien en chef de l'histoire officielle de la guerre au Vietnam. Il est décédé en décembre 1991. P.B. Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site La ligne de chemin de fer Libramont-Bastogne et ses tribulations De M. Patrice Erler "Monsieur G. Spoiden, "Suite à votre article concernant la ligne de chemin de fer Libramont-Bastogne et ses tribulations, vous trouverez ci-après quelques notes : "1°) Désignation de ligne : le numéro "ligne 165" ne peut s'appliquer que pour le tronçon Libramont-Bastogne. Celui-ci était totalement intégré dans la dorsale stratégique des crêtes, "Ligne 163", itinéraire France-Bertrix-Libramont-Bastogne-Gouvy-Saint-Vith avec une dérivation Bastogne-Benonchamps-Kautenbach. La "Ligne 163" recoupait les grandes lignes Luxembourg-Arlon-Jemelle vers Namur à Libramont, et Luxembourg-Kautenbach-Trois Vierges-Vielsalm vers Liège à Gouvy, et à Saint-Vith la ligne Aix-La-Chapelle-Luxembourg. Le tronçon Bastogne-Gouvy comportait les points particuliers suivants : Bastogne Sud - Bastogne Nord - Foy - Bourcy - Suret - Limerlé - Gouvy. "2°) 1914-1918 : la "163" ne pouvant écouler le débit important vers la France que les Allemands envoyait vers Verdun, ceux-ci ouvrirent dans un premier temps (1915) l'axe Saint-Vith-Gouvy et puis portèrent l'axe Saint-Vith-Bertrix à deux voies (1916), avec des travailleurs civils et des prisonniers russes, logés dans des camps itinérants. Un camp avait été installé un moment à Limerlé et je possède une photo d'un prisonnier russe dans cette localité. Les Allemands réalisèrent aussi de nombreux terrassements, des agrandissements de gares (à Bastogne, quais de chargement), de nouvelles alimentations en eau pour les locos à vapeur (Etang de la gare à Bastogne), à Gouvy, un dépôt de machines. La ligne reçut une signalisation de chemin de fer, prussienne, à droite (circulation des trains à droite). A Bourcy, on a construit des voies de triage. Ils démontèrent le vicinal de Houffalize pour en utiliser le matériel. On effectuait également les travaux de Bertrix vers Muno et frontière. (Réf. : "Le Chemin De Fer de Bastogne à Gouvy" d'André Dagant - in "Souvenir de la vapeur n° 28" - 1983 - Ed. Schmitz, Bastogne.) Prisonnier russe travaillant à la pose d'une seconde voie sur la ligne de chemin de fer n° 163 (Muno-Bertrix-Libramont-Bastogne-Gouvy-Saint-Vith) vers 1916, près du camp de baraquements de Limerlé. Les Prussiens se constituaient un réseau ferré stratégique vers la France, véritable cordon ombilical du front de la Meuse (Verdun). Photo Patrice Erler "3°) 1940-1945 : durant la "drôle de guerre", on démonta la seconde voie en partie et on prépara la destruction des ouvrages d'art de la ligne. En 1940, à Bastogne Sud, une loco T9 de Bertrix, la n° 9326, fut lancée dans la fosse du pont tournant pour la bloquer. Le pont de Bourcy fut détruit, un pont de béton fut détruit près de Gouvy, à l'entrée de la courbe. "Pendant la guerre, il y eut des sabotages, actions de la Résistance locale, dont mon grand-père fut un membre actif (il était ouvrier d'équipe de voies sur la ligne Gouvy-Limerlé-Bastogne) : déraillements de manoeuvres, entraves d'aiguillage, démontages d'éléments de la voie, poteaux téléphoniques coupés et fils coupés. "Fin août 1944, la Résistance reçut l'ordre de bloquer la ligne Bastogne-Gouvy-Saint-Vith. Le 24/08/1944, on fit sauter le château d'eau de Bastogne et celui de Gouvy, et destruction des installations fournissant l'eau nécessaire aux machines à vapeur. Plusieurs ponts ont sauté (dont encore une fois celui de Bourcy). Le 25/08/1944, destruction des aiguillages de Sibret, à 23h30, et destruction de la ligne Bastogne-Kautenbach. Le chef du sous-secteur de Bastogne était le sous-lieutenant Michel, de l'A.S. (Armée Secrète, branche "Résistance du Rail"). N.B. Avant de se replier, les Allemands avaient fait sauter la remise à locomotive et les deux cabines saxby de Bastogne. (Réf. : André Dagant, op. cit., p. 19 4 21). "Dans la région, un autre Groupe de la Résistance, Secteur Gouvy-Baclain, nommé groupe "G", ayant comme commandant-adjoint Pol Remacle, avait également la voie Limerlé-Gouvy-Saint-Vith dans son secteur (Commandos Wallons). (In Patriote Illustré n° 18 - 5 mai 1946). Bien amicalement. Le signe "V" De M. Louis Freuville "Depuis la deuxième guerre mondiale, le signe "V" est devenu le symbole de tout ce qui combat, de tout ce qui résiste à l'oppression. Les Palestiniens, les Noirs d'Afrique du Sud ou des Etats-Unis, les ex-Yougoslaves, .... tous, dès qu'ils sont en présence d'une caméra, lèvent l'index et le majeur de la main droite en prenant un air convaincu. Seul De Gaulle, pour bien se distinguer des Anglo-Saxons, ne se contentait pas de deux doigts mais levait les deux bras, qu'il avait immenses. "La légende veut que ce symbole fut créé par Victor de Laveleye, homme politique belge qui avait rejoint Londres pendant la guerre et qui servait en temps que speaker aux émissions belges de la BBC. Ce signe tout simple était facile à crayonner sur les murs ... et on ne s'en privait pas. Le "V" était l'initiale de Victory, Victoire, Vrijheid et même Victoria quand les nazis le kidnappèrent. Sur les ondes hertziennes, on le représentait par les quatre premières notes de la 5e symphonie de Beethoven (bom,bom,bom,boom) et, en morse, la lettre V est codée par ti ti ti taa. "A cette époque où le moral avait bien souvent besoin d'un petit coup de main, le succès du "V" fut considérable. "Une chose, toutefois, m'intriguait. Je n'étais certes pas le seul à avoir remarqué que l'homme de la rue britannique utilise le "V légèrement différemment, le poignet venant du bas vers le haut, la paume en l'air; ce signe, généralement accompagné d'un truculent "up your arse" (dans ton c...) est, en fait l'équivalent du bras d'honneur ou du majeur dressé. J'ai personnellement vu Winston Churchill passer les troupes en revue et les saluant d'un "V" qui débutait de la manière injurieuse pour se terminer en signe de victoire, le tout accompagné d'un sourire naïf qui déclenchait l'hilarité de tous les John Doe présents. "Et en fait, le "V" fait partie d'un folklore britannique qui remonterait au 25 octobre 1415. Lors de la bataille d'Azincourt, le "long bow" (grand arc) fit pour la première fois son apparition sur le champ de batailles; c'était "l'arme secrète" anglaise de l'époque. Le bruit courut que les Français sectionnaient l'index et le majeur des prisonniers de manière à les mettre dans l'impossibilité de pincer la corde de leur arc. Suite à cela, dans un geste de défi, les Anglais prirent l'habitude de montrer ces deux doigts et, respectueux des traditions, ils le font depuis quelque 570 ans ..." Citons nos sources : Le Major e.r. Davreux attire une nouvelle foi notre attention sur la nécessité d'indiquer la source des emprunts que les auteurs font, aussi bien dans leur texte que dans les illustrations qui les complètent. Le cas échéant, il convient de placer le texte emprunté entre guillemets. En l'occurrence, complétons l'article de J. Thonus "Regard sur l'histoire de l'Artillerie" paru dans le dernier bulletin, en signalant que onze des illustrations sont reprises de l'Encyclopédie médiévale d'après Viollet-Le-Duc. Quant aux autres, qui sont des reproductions de reproductions, il faudrait faire des recherches pour en trouver la source initiale, recherches que ne justifie pas le but poursuivi, qui est surtout d'amuser le lecteur et de l'inciter à lire le texte. Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site
|
Pour toute question, remarque, suggestion ou problème concernant ce site Web,envoyez un après avoir lu "Correspondants" et "VOS recherches, VOS questions" |