Tome V - Fasc 8

Tome I Tome II Tome III Tome IV Tome V Procédure de Cde

Remonter
Forts français 1914
Histoire de l'Aie 3/4
Fort Boyard

 

Tome V - Fascicule 8 - Janvier 1994

SOMMAIRE

Editorial

Il y a 75 ans - L'offensive libératrice

Richely (A sa mémoire) - L'usine d'oxygène liquide pour V2 de Tilleur

RYON - Fort Boyard en Charente-Maritime

HARLEPIN - Les forts français de 1914 (période 1874-1914) (voir V/9 - Avr 94)

Joseph THONUS - Regard sur l'histoire de l'Artillerie (3)

Epinglé pour vous

Le Corps Expéditionnaire Britannique (BEF) à Louvain, en mai 1940

Fond du Patrimoine architectural - L'Arvô de la CHARTREUSE à LIEGE

Le tirage au sort à Neufchâteau

Le patrimoine humain est fragile

Courrier des lecteurs

Le pilon de CHARLIER "JAMBE-DE-BOIS"

Les poudrières des forts de la Meuse

Les batailles de MALPLAQUET et de FONTENOY

Le Fort de BARCHON - Souvenirs de la Belle Epoque

BONCELLES - Souvenirs de 1940

Le fort de PRE-GIROUD dans le Jura suisse

Correspondance de JOHANNESBURG en AFRIQUE DU SUD

Les Grands-Ducaux dans la tourmente 40-45

EDITORIAL

Il y a 75 ans - La fin de la première guerre mondiale

"La Nation Belge" du 12 novembre 1918 titre : "C'est la victoire".

"L'Allemagne a signé un armistice de trente-six jours qui équivaut à une capitulation complète".

L'offensive victorieuse menée du 28 septembre au 11 novembre 1918 s'est déroulée en quatre phases :

1.

 

2.

3.

 

4.

 

La bataille de la Crête des Flandres, du 28 septembre au 4 octobre. Sous les ordres du Roi Albert Ier, nos troupes progressent de 75 Km et prennent Clercken, la forêt d'Houthulst et Dixmude.

La bataille de Thourout-Thielt (14-19 octobre). Le 19, toute la Flandre occidentale est évacuée.La bataille de la Lys (21-31 octobre). Par une série d'attaques, les forces belges arrachent aux Allemands toutes les positions qu'ils occupent. Après avoir franchi la Lys, l'Armé britannique se porte vers l'Escaut.

La bataille de l'Escaut (1-11 novembre). Le 11 novembre, le front victorieux des Alliés suit le canal de Terneuzen et passe par Gand, Ath et Mons et se prolonge en France, par Rocroi et Sedan.

A Bruxelles, le 10 novembre, les soldats allemands avaient proclamé la république et arboré le drapeau rouge.

La retraite de troupes allemandes - notre territoire étant totalement libéré le 28 novembre 1918 - fut suivie du retour triomphal à Bruxelles de nos Souverains, de nos vaillants combattants et de leurs alliés, au milieu d'un enthousiasme indescriptible, le. 22 novembre 1918, lors du Défilé de la Victoire.

La guerre s'achevait et la rentrée de nos soldats dans leur famille donnait lieu à des scènes poignantes.

La Première Guerre mondiale avait fait 12 millions de victimes.

Notre. pays avait payé un lourd tribut. On compte 44.000 victimes civiles et 13.700 militaires tués au combat sur 267.000 mobilisés. On espérait que pareille boucherie ne se reproduirait plus ...

Hélas ! Les objectifs et les méthodes des nazis, l'esprit malfaisant et démoniaque du totalitarisme hitlérien et japonais, allaient plonger le monde dans un cataclysme sans précédent.

Quand on relit l'article du "Völkischer Beobachter" du 28 septembre 1928, force est de constater que les principes maléfiques qui animaient les autorités du Reich humilié par la défaite de 1918 sont encore présents dans certaines mentalités de notre temps, et sont atrocement démontrés dans leur triste réalité, dans le conflit qui dévore actuellement l'ex-Yougoslavie.

"En premier lieu", disait le journal allemand, "notre peuple doit être délivré de la confusion lamentable où l'entraînent les convictions internationales, il faut l'éduquer sciemment et systématiquement dans un nationalisme fanatique ..."

"En deuxième lieu, en apprenant au pays à lutter contre les délires de la démocratisation et en le persuadant de la nécessité d'une direction autoritaire, nous l'arracherons aux stupidités du parlementarisme."

"En troisième lieu, en délivrant le peuple de ces croyances pitoyables en des choses qui dépassent les forces de n'importe qui - telle que la croyance dans la réconciliation et la compréhension mutuelle, dans la paix du monde, la Société des Nations et la solidarité internationale -, nous détruirons ces idées."

"Il n'existe qu'un droit au monde et c'est le droit de force."

Pauvre humanité qui érige la haine en système et prêche le droit du plus fort, qui ne peut garantir une paix durable malgré les efforts des hommes de bonne volonté qui essayent en vain de rendre l'avenir pacifique !

Nous nous inclinons respectueusement devant la mémoire des victimes des confits passés et présents et nous hurlons notre soif de tolérance, de civisme et de solidarité universelle.

Puisse le prochain millénaire connaître enfin l'apaisement, la négation du racisme et du fascisme, et le bonheur, dans l'épanouissement harmonieux de tous les peuples de la terre.

Le mal est profond mais nos morts héroïques nous indiquent le non-sens de la violence. Il nous faut le rappeler sans cesse.

Pourquoi le partage des joies ne suivrait-il pas le partage des douteurs ?

G. Spoiden

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Il y a 75 ans - L'offensive libératrice

Investi du commandement du Groupe d'Armée des Flandres (11 septembre), le Roi Albert Ier est à la tête d'une force comprenant : l'Armée belge, la 2e Armée britannique du général Plumer, le 7e Corps, le 2e Corps de Cavalerie et une imposante artillerie de renfort de l'Armée française, soit au total 170.000 hommes, 1.700 officiers, 38.000 chevaux et 850 canons.

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N'oublions pas de signaler aussi les services et sacrifices de 40.000 Américains qui, en octobre et novembre 1918, ont combattu dans le Groupe d'Armée commandé par le roi des Belges et dont 368 reposent dans le cimetière U.S. de WAREGEM. Situé au sud-est de la ville, à 5 Km de la route qui relie Courtrai à Gand, le cimetière est isolé du trafic extérieur par des bouquets d'arbres et arbustes très fournis. Les tombes sont alignées en quatre quartiers symétriques autour d'une chapelle en pierres blanches. A l'intérieur de la chapelle, l'autel est en marbre noir et blanc et a des drapeaux de chaque côté avec, au-dessus, des épées dont le contour est en or. Sur les murs, sont inscrits les noms des 43 disparus qui donnèrent leur vie au service de la patrie, mais dont les restes ne furent jamais retrouvés ou identifiés.

G. S.

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A LA MEMOIRE DE MONSIEUR PAUL RICHELY

L'usine d'oxygène liquide pour V2 de TILLEUR

Monsieur RICHELY nous a quitté en septembre. Nos lecteurs le connaissent car il a donné à notre bulletin d'information plusieurs articles, dont les plus récents se rapportent aux sites de Mimoyecques et d'Hydrequent-Rixent. Deux d'entre nous étaient présents à ses obsèques, à Bruxelles et ont présenté à sa famille les condoléances des membres de notre a.s.b.l. Notre déplacement était aussi une façon de nous associer à la perte que ressent la cellule bruxelloise du C.L.H.A.M., dont M. Richely était un collaborateur actif.

Le 15 mars dernier, M. Richely était encore tout près de chez nous, à la Salle des Fêtes de TILLEUR, où, à l'invitation de "LI BON VI TIMPS, il donnait une conférence sur le sujet : "1943-1944 - UNE USINE SECRETE ALLEMANDE A TILLEUR" (On y fabriquait de l'oxygène liquide).

Ce sujet avait passionné l'assistance. Beaucoup de personnes avaient posé des questions; d'autres avaient apporté des informations. Aussi, M. Richely, qui avait promis de faire un article sur ce sujet pour le bulletin du C.L.H.A.M., nous avait demandé de patienter jusqu'à ce qu'il soit complet.

Nous ne recevrons pas de Monsieur Richely l'article promis. Mais nous allons "emprunter" au journal LA MEUSE du 13 mars 1993 le principal de l'excellent article de Michèle Comminette qui, tout en donnant un maximum de renseignements sur l'usine d'oxygène liquide, met l'accent sur le travail de recherche mené par Monsieur Richely.

Bien après la guerre, les Tilleuriens apprennent avec étonnement que les Allemands avaient construit une usine d'oxygène liquide dans leur quartier.

C'est M, Richely, un Bruxellois passionné d'histoire militaire, qui a retrouvé la trace de cette usine. Pendant trois ans, il a consulté une montagne d'archives de la résistance et interrogé des témoins pour en savoir plus sur cette usine mystérieuse. Les membres du Bon Vî Tîmps de Tilleur l'ont beaucoup aidé. Ils ont même retrouvé des vestiges de l'usine.

C'est en achetant le livre de Roland Hautefeuille, consacré aux "Ouvrages spéciaux" que M. Richely a découvert que les Allemands avaient projeté de construire une usine d'oxygène liquide à Tilleur. Il était prévu qu'elle fonctionne dès le 1er janvier 1944 et qu'elle produise 1.500 tonnes d'oxygène liquide par mois. Là s'arrêtent les informations dont dispose le passionné d'histoire. Intrigué, il s'adresse à des amis liégeois qui n'ont jamais entendu parler de cette usine. Il prendra aussi contact avec Gaston Baptist, un membre du Bon Vî Timps de Tilleur, qui va se renseigner et finira par retrouver des vestiges de cette usine : un mur, un escalier.

Parallèlement à ce travail, M. Richely entame un travail de bénédictin : il consulte des archives de la résistance. Contrairement aux ordres, elles n'ont pas été détruites après la guerre. M. Richely découvrira, parmi les 50.000 feuilles de papier pelure qui forment les courriers hebdomadaires des résistants, des bribes d'informations parlant bien d'une usine allemande à Tilleur. Mais il faut vérifier soigneusement les affirmations. "Et à cette époque-là", explique-t-il, "personne ne connaissait l'existence des V2 et les rapports ne parlent que de V1. Les Allemands étaient en train de mettre au point ces V2 qui consommaient énormément d'oxygène liquide", ajoute M. Richely. "Il était utilisé comme comburant ! il servait à faire brûler avec plus d'intensité le carburant (éthanol) du V2".

"Or, pour lancer un V2, il fallait compter quelque 15 tonnes d'oxygène liquide. Mais avec une production allemande de l'ordre de 4.800 tonnes par mois et une production dans les pays occupés de 1.700 tonnes, cette quantité était dérisoire par rapport aux besoins des Allemands. C'est pourquoi ils ont décidé de construire très vite des usines dans différents endroits".

Des entrepreneurs belges

Des missions allemandes ont été envoyées un peu partout, à la recherche de points stratégiques où loger leurs usines. Si Tilleur a été choisie, c'est parce qu'il y existait une ancienne usine désaffectée : les aciéries Angleur-Athus.

"Ces installations étaient recouvertes d'un toit très haut. En installant leur usine en-dessous, les Allemands la protégeaient des repérages. De plus, ils bénéficiaient, pour leurs transports, de la proximité de la Meuse et du chemin de fer. Il est à noter que cette usine est la seule, à l'arrière du front, qui ait été construite et qui ait fonctionné. Elle a été érigée sous les ordres de l'Organisation Todt, chargée de toutes les constructions allemandes. Généralement, on faisait appel à des entrepreneurs belges pour monter la structure mais ils ne savaient pas ce qu'ils construisaient. Une fois leur travail fini, ils partaient et les ingénieurs allemands s'occupaient alors de l'équipement  technique. L'usine de Tilleur était semi enterrée, c'est-à-dire que les murs sortaient du sol de plusieurs mètres".

Seuls des Allemands travaillaient dans cette usine. Pour se loger, ils avaient réquisitionné bon nombre d'habitations du quartier et aussi l'école des Frères, qui était située juste en face de l'usine.

"Cette usine n'a pas fonctionné longtemps", précise M. Richely. "Elle n'est apparemment entrée en activité qu'en février ou mars 1944. Les Allemands ont eu des tas de problèmes pour mettre le V2 au point. Les premiers essais, réalisés en octobre 1943, étaient magnifiques. Mais lors des suivants, le V2 s'écrasait lamentablement : il y avait des pannes. Or l'oxygène liquide est très volatile et on ne pouvait en fabriquer que si les V2 pouvaient fonctionner.

"Le premier V2 a été lancé sur Londres le 8 septembre 1944, c'est-à-dire quand les Américains arrivaient à Liège. Il n'y avait pas de V2 à Tilleur. L'oxygène liquide était acheminé en Allemagne, probablement dans un centre d'essai de fusées".

Ferblatil

Mais qu'est devenue cette usine ? Elle a été démolie "mais on ne sait pas quand ni par qui. Ce qu'on sait, c'est qu'à la fin des années 1940, une personne qui travaillait au démontage des laminoirs de l'aciérie a vu, dans la partie occupée par les Allemands, des compresseurs et du petit matériel", ajoute M. Richely. Plus tard, le terrain a été racheté par Ferblatil mais, même en interrogeant les anciens de Ferblatil, M. Richely n'a pas obtenu de renseignements.

"Ils avaient entendu parler de murs de béton mais ne se souviennent pas les avoir vus. Beaucoup de personnes croient que l'existence de cette usine est une blague. Pourtant des tas de gens sont passés par là mais ils ne se souviennent de rien; la mémoire est une chose bien curieuse !

"Les Allemands avaient aussi construit un fortin à l'angle des rues de la Vieille Eglise et des Martyrs. M. Baptist m'en a donné une photo. Je l'ai montrée à une personne qui passait par là plusieurs fois par jour pendant la guerre. Elle ne se souvient pas l'avoir vue !"

Ajoutons que dans le bulletin d'information n° 11, de mars 1993 de "LI BON VI TIMPS", nous lisons que 23 unités de production ou compresseurs furent commandés au total avec la répartition suivante : 6 unités pour Oberraderach (Station d'essais près de Friedrichshafen) - 5 unités pour KNM - 5 unités pour WL (c-à-d Tilleur) - 7 unités en réserve.

Ces 23 unités représentaient une capacité de production d'environ 7.000 tonnes par mois ou 84.000 tonnes par an. Cette capacité ajoutée à celle de l'usine de Peenemünde, permettait théoriquement de produire 102.000 tonnes par an, correspondant à une cadence journalière de tir de 20,5 fusées V2 par jour.

P. B.

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Le Corps Expéditionnaire Britannique (BEF) à Louvain, en mai 1940

Le 10 mai 40, la défense du secteur de LOUVAIN sur la Position KW fut confiée par Lord GORT, commandant en chef de la British Expeditionary Force (BEF) au lieutenant-général BROOKE, qui commandait le IIe Corps d'Armée.

La responsabilité de la défense de la ville de LOUVAIN fut donnée au général-major MONTGOMERY qui commandait la 3e Division d'Infanterie.

A la droite de cette 3e Division, se trouvait la 1ère Division britannique commandée par le général-major the Honourable ALEXANDER.

Les trois officiers généraux anglais présents dans le secteur de LOUVAIN du 10 au 16 mai 1940 allaient ultérieurement être anoblis pour leur brillante carrière militaire et devenir respectivement :

- le vicomte ALANBROOKE K. G.

- le comte ALEXANDER de TUNIS K. G.

- le vicomte MONTGOMERY d'ALAMEIN K. G.

Chacun d'eux sera promu maréchal, le premier, le 1er janvier 44, le second, le 4 juin 44, le troisième, le 1er septembre 44.

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Légende de la carte

7 Gds Bde : 7e Brigade de Guards

8 Bde : 8e Brigade d'Infanterie

9 Bde : 9 Brigade d'Infanterie

33 Fd Regt : 33e Régiment d'Artillerie de Campagne

15/19 H : 15e/19e Hussars (Blindés)

1 Suffolk : 1er Battalion Suffolk Regiment

2 E Yorks : 2e Bataillon East Yorkshire Regiment

4 R Berks : 4e Bataillon Royal Berkshire Regiment

2 RUR : 2e Bataillon Royal Ulster Regiment.

1 KOSB : 1er Batallion King's Own Scottish Borderers

2 Lincoins : 2e Bataillon Lincolnshire Regiment

1 Cotdm Gds : 1er Bataillon Cotdstream Guards

1/7 MX (MG) : 1er/7e Bataillon Middlesex Regiment (bat. de mitrailleuses)

2 RHA : 2e Royal Horse Artillery Regiment

1 Gren Gds et 2 Gren Gds : 1er et 2e Bataillons Grenadier Guards

88 A Fd Regt : 88e Régiment Artillerie de Campagne

5 DG : 5e Royal Inniskilling Dragoon Guards (2 bataillons)

20 ATk Regt : 20e Régiment antichar

Armement.

- Hussars et Dragoon Guards disposent de chars légers et de chenillettes (Bren).

- Régiments d'artillerie de campagne : deux batteries fortes chacune de 12 pièces (canons 18/25 ou obusiers de 4,5).

- Régiments ATK : quatre batteries de 12 canons de 2 livres.

- Bataillon de mitrailleuses : 4 compagnies dotées chacune de 12 mitrailleuses .303 type Vickers et 1 compagnie hors-rang.

Source :

"L'ARMEE-LA NATION du 1er mai 1965 (numéro spécial CAMPAGNE DE 1940).

G.S.

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Fond du Patrimoine architectural

L'Arvô de la CHARTREUSE à LIEGE

Copie d'un document Fondation Roi Baudouin

En août 1988, alarmé par les menaces de lotissement qui pesaient sur le site de la Chartreuse, un groupe de riverains se constituaient en asbl "Parc des Oblats".

Son but : veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel et architectural du site et protéger de toute construction les deux zones d'habitat enclavées dans les zones d'espaces verts.

L'asbl s'est préoccupée de la conservation et de la réaffectation de l'arvô classé comme monument par A.R. du 5 juin 1981.

Elle l'acquit le 30 août 1990 pour un franc symbolique en vue de le restaurer et de lui restituer notamment sa vocation initiale de passage.

Ainsi, il donnera accès, par le nord, à un vaste ensemble naturel reconnu par le W.W.F. Belgium, d'intérêt éducatif, récréatif, paysager, biologique et scientifique et par ailleurs classé comme site par A. Ex. du 31.10.91.

Projet de restauration

Les fonds récoltés seront affectés aux travaux de restauration portant principalement sur la réfection des parties de mur fissurées et hors plomb, le nettoyage et le rejointoyage des maçonneries, la consolidation de la charpente, le renouvellement de la couverture en ardoise naturelle et des corniches.

Restauré, l'arvô constituera :

- l'accès nord au site de la Chartreuse - Parc des Oblats - dont une partie est déjà aménagée en réserve éducative;

- un lieu de transition informatif : panneaux didactiques, expositions, information des visiteurs de la réserve éducative;

- une salie de réunion pour les asbl locales et les groupes "Nature".

L'arvô et le site de la Chartreuse

Dominant l'extrémité du faubourg d'Amercoeur, le mont Cornillon est traversé par le thier de la Chartreuse qui fut longtemps la seule voie vers le duché de Limbourg, connue jadis sous les noms de "Grand chemin" ou "Chemin royal".

C'est au XIVe siècle que les chartreux s'installèrent à Liège et prirent possession des terres qui leur avaient été attribuées sur les flancs du mont Cornillon. Autour de leur couvent, ils possédaient des terres bien exposées sur le coteau dont une grande partie était séparée de leurs bâtiments de ferme par cette route encaissée qui menait de Liège à Herve. Aussi, en 1381, le prince-évêque les autorisa à construire un pont pour le passage du charroi et du bétail à leurs terres.

Comme en témoignent des meurtrières percées aux deux faces de l'arvô, ce pont fut fortifié en même temps que le couvent qu'il desservait, lequel avait été transformé en forteresse au XVIIe siècle durant les guerres de Louis XIV. Il fut restauré au début du XVIIIe siècle par les chartreux qui avaient entrepris la reconstruction de leurs bâtiments détruits et incendiés par les belligérants. Au XIXe siècle, une grande forteresse hollandaise fut édifiée sur le plateau.

Transformée en caserne à la fin XIXe siècle, elle est abandonnée par la Défense Nationale en 1981. Le fort et les zones vertes qui l'entourent ont été mis en vente en 1989.

Une Fondation "Chartreuse" sera prochainement créée dans le but d'acquérir et d'aménager ce site. La restauration de l'arvô constitue la première phase de ce projet ambitieux.

G. S.

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Le tirage au sort à Neufchâteau (1).

(1) Le tirage au sort a été traité dans le bulletin du C.L.H.A.M. Tome III, fasc. 12, de décembre 1988, pages 41 à 48.

Jusqu'en 1909, les jeunes gens qui devaient être soldats étaient désignés par le tirage au sort par canton.

A Neufchâteau, les bourgmestres amenaient les jeunes appelés du canton âgés de 20 ans qu'on appelaient conscrits. Le commissaire d'arrondissement présidait le tirage dans la salie de l'hôtel de ville qu'on appelle maintenant "Salle Gouverneur Bovesse". Chaque commune passait à son tour selon l'ordre alphabétique. Les conscrits venaient tirer un numéro dans un grand bocal. On disait que les plus hauts numéros étaient dehors et les plus petits dedans (2) (3). Cela dépendait du nombre de soldats que le canton devait fournir.

(2) Dans la région liégeoise, on chantait : "Tot les hauts fè n'bonne djourneye, min les bas c'n'est nin çoula !" (tous les hauts font une bonne journée, mais les bas, ce n'est pas cela !).

(3) Les numéros étaient placés dans des olives creuses disposées dans une roue de loterie. Il existait cependant une dangereuse échappatoire : le remplacement, qui permettait à un "petit numéro", moyennant paiement d'une somme de 1.500 francs, de se faire remplacer par un "gros numéro". 1.500 francs de l'époque représentent environ 225.000 francs d'aujourd'hui. En 1884, une éphémère "jeune garde  républicaine" avait entrepris une action contre ce système particulièrement favorable aux "biens nantis", ce qui faisait dire que notre armée était une "armée de Pauvres". Le Roi Léopold II mit tout en œuvre pour en arriver au service militaire personnel obligatoire, ce qu'il obtint le 18 novembre 1909. Nos parlementaires viennent de mettre fin, en 1993, à cette obligation civique, à partir de la levée 1994. Il n'y aura plus d'armée de milice.

Moi, j'étais de la commune de Tournay et j'ai pris le numéro 80 au dernier tirage de 1909. Le commissaire d'arrondissement Dubois m'a dit : "Il est peut-être bon !". Cela voulait dire : "Peut-être que vous ne serez pas soldat !".

Mais j'y ai été quand même pour sept mois dans la cavalerie et pour toute la guerre 1914-1918. J'ai appris après le tirage que j'avais pris le dernier mauvais numéro. Après la commune de Tournay, il n'y avait plus que la commune de Witry et il ne restait plus que des gros numéros dans le bocal.

Je me rappelle qu'il y avait un conscrit de Neufchâteau qui s'appelait Emile Castagne. Il était venu avec des camarades qui formaient une ligne dans les escaliers de l'Hôtel de Ville, sur la place et jusque chez Rinnoy. Castagne a pris un bon numéro et tous ses camarades ont crié ensemble "Mimile est dehors".

Après le tirage au sort, les conscrits de la même commune se rassemblaient avec un joueur d'accordéon. Ils attachaient leur numéro à leur casquette ou à leur chapeau avec quatre ou cinq rubans de toutes les couleurs et d'à peu près un mètre de long, lis allaient boire un verre ou deux dans un café de Neufchâteau. L'accordéoniste les animait et il les suivait deux ou trois jours, le temps qu'allait durer la fête.

On devait d'abord passer chez les parents des conscrits; on y buvait et on y mangeait et puis, on faisait le tour des cafés de la commune. Parfois l'on dansait avec les filles et on chantait de vieilles ritournelles assez banales et aussi de plus belles chansons, de celles qu'on entend parfois encore de nos jours.

Ceux qui avaient pris un mauvais numéro étaient ordinairement aussi gais que les autres, mais on ne songeait pas alors qu'il aurait pu y avoir une guerre.

Souvenirs de Georges LEJEUNE, PETITVOIR, parus en wallon dans l'Avenir du Luxembourg du 31 août 93.

G. S.

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Le patrimoine humain est fragile

Charles DUBOST, procureur général français au Tribunal militaire international de NÜREMBERG (ouverture 20 novembre 1945) s'exprimait ainsi à la fin de son réquisitoire :

"Nous devons conclure que le patrimoine humain dont nous sommes dépositaires est fragile, que toutes les régressions sont possibles et que nous devons soigneusement veiller sur lui. Il n'est point de nation qui, mal éduquée, mal conduite par de nouveaux maîtres, ne puisse à la longue retomber dans la barbarie des premiers âges".

G.S.

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Le pilon de CHARLIER "JAMBE-DE-BOIS"

De Monsieur Pierre GREGOIRE, administrateur de l'a.s.b.l. LES AMIS DU MUSEE D'ARMES DE LIEGE.

En ma qualité de membre du C.L.H.A.M., c'est toujours avec grand intérêt que je reçois le bulletin de votre association.

A la lecture de la livraison de septembre, chronique "Epinglé pour vous", je me permets de vous signaler que le fameux pilon de J.J. Charlier est dorénavant exposé au Musée d'Armes de Liège. Il s'y trouve d'ailleurs en bonne compagnie, avec le Sabre d'honneur décerné à la "Jambe de Bois", le 29.09.1830, par Don Juan Van Halen, commandant en chef des Forces belges de l'époque. Une brève notice nous explique l'arrivée de cette lame dans les mains de J.J. Charlier (vitrine du premier étage, à gauche de l'entrée de la Salle de Musique).

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Les poudrières des forts de la Meuse

Une question de Monsieur HARLEPIN.

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"Ma question concerne les guichets dans les poudrières des forts de Meuse de BRIALMONT. Il y a deux hypothèses sur l'affectation des guichets qui se trouvent dans le fond des poudrières.

- 1) Dans le fond de la poudrière, il y a aussi un petit local. Ce local pourrait être celui où les soldats venaient prendre livraison des munitions pour les coupoles, par les trois guichets.

- 2) Les trois guichets du fond serviraient à l'éclairage de la poudrière, avec un verre intercalaire et service des lampes par le local. Dans ce cas, une cloison (briques ou bois ?) aurait existé de l'autre côté, avec porte et guichets pour servir les munitions. Dans ce cas, les soldats pénètrent par l'entrée côté galerie en capitale ! Donc, dans la poudrière.

N.B. : ne pas oublier que les soldats ont des souliers cloutés et ne peuvent pas pénétrer dans un local où on manipule de la poudre (étincelle) !

Quelle est la thèse exacte ?

Et une réponse qui nous est transmise par Monsieur Raymond PIERRE.

Après une visite au fort de Barchon, un membre de la Simon Stevinstichting, Monsieur Frank VANDIJK, a transmis à Monsieur PIERRE, notre actif correspondant du Fort de BARCHON, son opinion au sujet de la question ci-dessus.

Monsieur PIERRE a eu l'amabilité de traduire la lettre écrite en néerlandais.

"Monsieur VANDIJK a recueilli la documentation ci-jointe et soutient la deuxième hypothèse : "les 3 guichets étaient des ouvertures permettant l'éclairage", avec les arguments suivants :

- "L'emploi d'ouvertures avec vitrage et lampe à pétrole était déjà en usage dans les vieilles citadelles en briques.

- "Dans l'énumération des coûts de construction des forts, on trouve mention de 4 vitres pour les guichets du magasin à munitions (annexe 2).

- "La cloison "C", supposée par Monsieur Harlepin dans sa seconde hypothèse, existait au fort de Dave (voir plan annexe 1). Elle aurait été construite en briques.

- "En supposant que le couloir plutôt étroit (largeur 1 m, ouverture de la porte 0,80 m) ait servi à la distribution des munitions, son exiguïté ne permettait pas le passage simultané de plusieurs soldats. Donc la présence de trois guichets aurait été un non-sens.

- "De plus, si les munitions pour les coupoles centrales de 21, 15 et 12 cm avaient dû être transportées par ce couloir étroit, cela aurait signifié un détour de ± 20 m (voir les flèches sur le plan annexe 2).

- "Quant aux munitions de 5,7 cm, on pourrait supposer qu'elles aient été stockées dans un petit magasin près de la coupole. En  effet, elles consistaient en une douille et une balle qui formaient un tout et qu'il n'était pas nécessaire de stocker dans le magasin à munitions".

(sé) Frank Vandijk

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Les batailles de MALPLAQUET et de FONTENOY

Nous avons reçu de Monsieur André COMINOTTO, un ingénieur montois, le fruit de ses recherches très fouillées sur les batailles de MALPLAQUET en 1709 entre le maréchal de VILLARS et le duc de MARLBOROUGH et de FONTENOY en 1745 entre le maréchal de SAXE et le duc de CUMBERLAND.

Nous l'en remercions vivement. Nous en publierons de larges extraits dans nos prochains bulletins.

Monsieur Cominotto, membre du C.L.H.A.M., est un passionné d'histoire. Il parcourt les champs de bataille avec un groupe d'amis afin d'y retrouver les emplacements des belligérants et de découvrir des vestiges des affrontements anciens. Les résultats des fouitles de MALPLAQUET seront exposés dans le Musée de l'Artillerie à MONS en 1996.

Il nous explique que son groupe et lui ont développé une méthode géomagnétique avec des baguettes qui leur permet, sans ouvrir le sol, de trouver les tranchées et les positions des redans ainsi que les ossuaires. Les détecteurs de métaux et les échos sondeurs terminent le travail.

Relevons quelques travaux menés par cette équipe de bénévoles au sein de la Cellule Recherches du Cercle archéologique montois et du Centre régional de Recherche archéologique et historique d'ANTOING.

- Siège de Mons en 1746 : emplacement d'une batterie;

- Bataille de Jemappes (1792) : deux redoutes;

- Bataille de Malptaquet (1709) sur le site de Blaregnies : batteries; retranchements, boulets, baïonnettes, épées et tombes;

- Bataille de Fontenoy : septante squelettes ont été exhumés, grâce au grand chantier de la sucrerie de Wez et de Warcoing et au zèle des chercheurs archéologues.

La cellule animée par André Cominotto dispose également d'une belle collection d'obus 1914-1918 et spécialement d'obus à gaz allemands. Notre membre nous propose de nous envoyer tout le détail sur ces munitions, avec composition chimique et vues éclatées. Un grand merci pour son apport à notre Centre. La documentation sera soigneusement classée dans notre bibliothèque et mise à la disposition de nos membres.

G. S.

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Le Fort de BARCHON - Souvenirs de la Belle Epoque

De Monsieur Raymond PIERRE

Le fort de Barchon a été construit en 1888. Pendant 5 ans, plus de 500 ouvriers, pour la plupart originaires de la région, ont participé à la construction du fort.

Une série de photos, don de Monsieur TECQMENNE, dont le grand-père, brillant officier du Génie, fut ingénieur des constructions militaires au fort de Barchon, nous montrent les conditions de travail à la Belle Epoque.

L'amenée des matériaux au sommet du massif se faisait par des plans inclinés. La brouette descendante, chargée de déblais, faisait office de contrepoids. La brouette montante amenait les ciments, sables et graviers au sommet du massif. Un ouvrier descendait en courant le plan incliné, entraîné par sa brouette. Il était muni d'un harnais relié par une corde à la brouette montante par l'intermédiaire d'une poulie de renvoi fixée au sommet du massif. L'ouvrier montant, accroché à sa brouette, était entraîné comme une balle. Jusqu'au sommet du massif.

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Cette photo date d'il y a à peine cent ans, quand n'existait ni bulldozer, ni camion-benne. Il n'y avait pas de syndicat. Seul un contremaître avec son chien surveillait le rythme infernal du va-et-vient des brouettes.

C'était la Belle Epoque, mais la Belle Epoque n'était pas belle pour tout le monde.

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BONCELLES - Souvenirs de 1940

De Monsieur Louis FREUVILLE

Mes parents et moi habitions Ougrée, au coin de la rue de Boncelles et de la rue F. Nicolay. De ma fenêtre, le 13 mai 1940 après-midi, je voyais l'infanterie allemande en marche d'approche vers le fort de Boncelles : équipe de fusil-mitrailleur sur le trottoir d'en face, abritée par un poteau de téléphone : fusiliers longeant les murs de mon côté de la rue, profitant de chaque encoignure, de chaque entrée de magasin. Certes, le fort est encore loin mais ses canons tirent, à l'aveuglette sans doute, mais sur des objectifs bien connus tels le pont et la gare d'Ougrée toute proche.

Boncelles, comme tous les forts de la PFL, avait ses oeuvres vives orientées vers l'extérieur de l'agglomération. Or, tout comme en 14, les Boches trouèrent la ceinture par le Nord (Eben-Emael !), ce qui leur permit d'attaquer les forts par leur point faible.

Les premiers obus de 88 mm tombent sur Boncelles vers 16 h 30 près de la tour d'aération et de la ferme de Cornillon; les obus se rapprochent, touchent un mur de contrescarpe et démolissent la cheminée des cuisines.

Le 15 mai, à partir de 13 h, les obus de 37 mm tombent comme grêle, les Stukas bombardent; les coupoles I, III et IV sont tour à tour détruites. Au matin du 16 mai, vers 7 h 30, un Stuka s'écrase au sol pour une cause inconnue. La légende veut qu'il ait été abattu par une bombe d'un avion qui le suivait ...

Le même jour, vers 10 h 30, le commandant du fort, le commandant CHARLIER, réunit le conseil de défense. Malgré l'avis contraire des autres officiers, il décide de continuer la lutte; la coupole II est toujours en état de tir et il reste des munitions; avec le lieutenant LHOEST et 25 sous-officiers et soldats, ils tiennent. Vers 12 h 30, une violente explosion démolit la poterne d'entrée; l'onde de choc se répand dans l'ouvrage, tue CHARLIER et blesse grièvement la plupart des autres. BONCELLES, comme LONCIN en 14, ne s'est pas rendu; il a été pris de vive force.

L'après-midi, le commandant CHARLIER fut inhumé provisoirement dans le cimetière militaire contenant les dépouilles mortelles des soldats belges tombés lors des combats du 5 août 1914. Les Allemands et les Belges (épuisés et prisonniers) lui rendirent les honneurs militaires.

A l'époque, j'étais âgé de 14 ans et 5 mois. J'avais été élevé dans la haine du Boche par mes parents et grands-parents qui tous, en 14-18, avaient subi de plein fouet la barbarie qui, si elle n'était pas nazie, était déjà boche. J'étais exaspéré par la présence des "doryphores" chez nous ... même si, selon certains, ils étaient si "Korrect". Par ailleurs, du fait du recrutement régional, les miliciens du fort de Boncelles étaient quasi tous des jeunes gars que nous connaissions et nous n'avions guère de nouvelles des morts et blessés.

Le 17 mai dans la matinée, j'enfourchai ma bicyclette et me rendis sur les ruines du fort ... pas une sentinelle en vue. Pendant mon tour d'inspection, je découvris, dans un cratère, les reste du Stuka abattu; parmi les décombres, je pus récupérer le volet d'accès au fuselage ... et une mitrailleuse qui avait l'air intacte. Je fixai cette arme à l'aide de fil téléphonique sur le cadre de mon vélo et rejoignis mon domicile par des chemins écartés. J'ignore pourquoi j'ai récupéré cette mitrailleuse; ce fut instinctif (encore une que les Boches n'auront pas !).

Rentré chez moi, j'entourai la Machinegewehr de plusieurs épaisseurs de papier journal et l'enfouis sous le charbon, dans la cave d'où je la récupérai vers la mi-juin pour la confier à un ancien des Brigades Internationales d'Espagne qui, ultérieurement, a pu en faire un bon usage. Etait-ce déjà ce qu'on a ultérieurement appelé la "Résistance" ? Ou était-ce cet esprit frondeur d'un Liégeois pur jus ?

C'était en tout cas dans le même état d'esprit que, lors de la reprise des cours à l'Athénée de Seraing, nous fîmes "suer" les Schleus qui bivouaquaient dans la cour de l'école : pneus crevés, "récupération" de vêtements, de pièces d'équipement ...

Peu de temps avant son assassinat, la RTBF consacra une émission "Les copains d'alors" à André COOLS. Un de ses amis rappela qu'à la même époque, au même Athénée, ils urinaient dans les casseroles de goulache de la Wehrmacht. Enfantillages, bien sûr, mais si cela ne gênait guère l'effort de guerre des Teutons, ça nous soulageait, ça nous consolait de la défaite de nos Anciens.

Et 53 ans plus tard, avec le recul, on est bien obligé de constater que tout ce que les martyrs de Boncelles et autres lieux ont fait, les milliers de morts de la Résistance et de la Déportation, les victimes des bombardements, tout cela n'a servi à rien ! Ce qui reste de la Belgique est maintenant la cinquième roue du coche d'une CEE sous le joug du 4ème Reich d'Helmut Kohl, d'une Festung Europa rêvée par Adolf Hitler ...

PENIBLE !

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Le fort de PRE-GIROUD dans le Jura suisse

Monsieur Jacques BREULET nous a raconté son voyage dans le canton de VAUD en Suisse et nous a parlé des contacts qu'il a noués avec un membre de la Fondation du Fort de Pré-Giroud dans le Jura.

Pourquoi une forteresse à Pré-Giroud VALLORBE ?

Une brochure très détaillée d'André JAILLET y répond.

Barrière entre la Saône et le Plateau suisse, le Jura est un obstacle naturel considérable. Un torrent, le JOUGNENAZ, a forcé un passage entre le Mont-d'Or et les contreforts du Suchet. Un fort fut édifié à Joux (près de Pontarlier en France) au Xe siècle et JOFFRE le fit aménager dans sa forme actuelle en 1877.

Estimant que le col de Jougne est une pénétrante à défendre militairement, les Français édifièrent au siècle dernier une série de forts tout au long du Jura :

- le fort du Risoux au-dessus du Lac des Rousses (1880),

- le fort Saint-Antoine au sud du Lac de Saint-Point (1883),

- le fort réaménagé de Joux, cité plus haut,

- le fort de Larmont,

- le fort des Rousses, le plus puissant de la France après le Mont Valérien.

En 1914 et en 1930, la crainte d'une percée allemande par la Suisse se traduisit par un renforcement considérable des effectifs et de l'armement tout au long du cours du Doubs.

En 1847, une nouvelle route est construite sur la rive droite de la Jougnenaz qui relie directement Jougne à Vattorbe. La ligne de chemin de fer Jougne-VatIorbe voit le jour sur le tronçon suisse le 6 juillet 1870 et la liaison franco-helvétique est réalisée par le tunnel sous Jougne le 1er juillet 1875.

Entre 1910 et 1915, on perce le tunnel du Mont-d'Or.

Après la guerre 14-18, le train Paris-Istamboul appelé "Simplon-Orient-Express" circule sur la nouvelle ligne du tunnel du Mont-d'Or, et cela, jusqu'en septembre 1939, date de sa suppression définitive. C'était la fin des trains de luxe concurrencés par l'automobile.

Lors de la 1ère Guerre mondiale, la Suisse mobilisa : 250.000 hommes et 45.000 chevaux étaient prêts à marcher. Elle resta cependant en dehors du conflit. Vu l'importance de la "pénétrante Jougne-Vallorbe", la Suisse construisit entre 1937 et 1939, un fort d'artillerie au passage frontalier, complété en 1941 par trois fortins indépendants.

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La garnison fut mobilisée le 21 août 1939, soit 130 officiers, sous-officiers et soldats, avec mission d'interdire le passage de Jougne, la sortie du tunnel du Mont-d'Or, la route de la vallée de Joux.

Le premier commandant de ce fort appelé fort de Pré-Giroud fut le capitaine d'artillerie de forteresse Edouard LAMBELET.

La coupe du fort, extraite de l'ouvrage édité par la Fondation du fort de Vallorbe en 1988 donne une idée exacte de l'organe défensif et de son armement.

Durant le conflit franco-allemand de 1940, la Suisse fut une terre d'accueil comme en 1870 et 1914. Elle désarma et interna 12.000 soldats français et 16.000 soldats polonais qui combattaient en France.

La guerre finie, la forteresse de Pré-Giroud est restée vigilante et demeure un symbole. C'est devenu un monument historique qu'il est bien agréable et instructif de visiter.

Monsieur BREULET a mis un des membres de la  Fondation du Fort de Vallorbe, Monsieur Henri RAYROUD de LAUSANNE, au courant des activités du C.L.H.A.M.. La Fondation aimerait s'affilier à notre Centre et visiter les fortifications en Belgique et certainement connaître notre Exposition "De la Libération à la Bataille des Ardennes", en 1994.

Le Président du C.L.H.A.M. s'est mis en rapport par lettre avec Monsieur RAYROUD afin d'établir entre la Fondation et notre Centre des relations fructueuses.

G. S.

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Correspondance de JOHANNESBURG en AFRIQUE DU SUD

Le 19 avril 1993, Monsieur Paul Henri RIPS, de JOHANNESBURG, envoyait à "Monsieur le Secrétaire du Conseil Municipal" de LIEGE, une lettre dans laquelle il disait : "II y a 50 ans, en août-septembre 1943, sous l'occupation allemande, j'avais été incarcéré à la Citadelle de Liège avec un groupe d'enfants et d'adultes arrêtés par les Allemands au château de Bassines, commune de Méan, dans le Condroz. De la Citadelle, nous avons été transférés au camp de Malines (caserne Dossin). J'ai 64 ans et près de prendre ma retraite et, à la demande de mes enfants, je suis en train de composer un compte rendu des événements que j'ai vécus depuis le 10 mai 1940 jusqu'à la libération de Bruxelles, le 3 septembre 1944. Afin d'illustrer certaines parties de mon histoire, j'essaie de rassembler des photos des endroits où je suis passé, j'ai vécu, et où j'ai été emprisonné. A cet effet, je vous serais très reconnaissant si vous pouviez m'indiquer où je pourrais me procurer une photo et une carte postale panoramique de la Citadelle. Pour votre information, je suis belge et titulaire du statut de prisonnier politique de la guerre 1940-45 et bénéficiaire de brevet avec 20 % d'invalidité. Espérant ... , veuillez agréer, …

signature

La lettre, passée par l'Echevinat de la Culture de Liège et par l'Office du Tourisme est arrivée au C.L.H.A.M. pour bonne suite.

Nous nous sommes empressés d'envoyer à Monsieur RIPS des photos de la Citadelle, en lui donnant quelques indications sur le sort qui fut réservé à ce site. Nous avons également demandé à Monsieur RIPS qu'il nous adresse copie de son compte rendu dès que ce serait possible et qu'il nous autorise à le reproduire dans notre bulletin d'information.

Le 28 août 93 (le courrier normal est très lent et le courrier par avion est très coûteux !), Monsieur RIPS nous a remercié pour notre envoi et a ajouté :

"Ainsi que vous pouvez vous imaginer, ces photos ont ramené des tristes souvenirs de cette période de ma vie. J'ai immédiatement repéré le bâtiment dans lequel nous étions enfermés sur la photo n° 2. C'est celui qui fait face, entre l'entrée, au fond, et le grand bâtiment à droite. Nous étions au premier étage. Au rez-de-chaussée, avaient été emprisonnés des "réfractaires" au travail forcé en Allemagne avec lesquels nous communiquions en soulevant une latte du plancher. Devant le grand bâtiment, je me souviens avoir vu comme des cages genre "volières".

Ainsi que je l'avais expliqué dans ma lettre, j'essaie de rédiger un compte rendu et à cet effet, je rassemble, du moins, j'essaie, des photos des autres endroits où j'avais été emprisonné, notamment, la prison de Dôle (Jura-France), la prison de la rue du Cherche-Midi (Paris) et la caserne Dossin à Malines. Tout cela prendra du temps, bien entendu et n'étant pas écrivain, il me faudra mettre de l'ordre dans mes souvenirs. Ce qui rend la chose un peu plus compliquée, c'est que je devrai rédiger mon histoire en anglais car mes enfants ne lisent pas le français, ayant été éduqués en anglais. Mais je ne vous oublierai pas. Je ne sais pas si vous connaissez ou avez entendu parlé du château des Comtes de Flandre à Bassines, commune de MEAN - les Avins en Condroz ? C'est là que j'avais été arrêté la dernière fois. C'est une région de toute beauté et je me demande si le château existe encore. ..."

Nous signalons à nos lecteurs qu'ils peuvent identifier le bâtiment où fut emprisonné Monsieur RIPS sur la deuxième photo parue page 73 dans le bulletin Tome V. fasc. 6 de Juin 93.

Au sujet du château de Bassines, nous lisons dans "LA MEMOIRE DES PIERRES - à la découverte du patrimoine architectural en Wallonie et à Bruxelles", édité en 1987 par la Fondation Roi Baudouin et le Crédit Communal, page 78, que le château, qui, pendant la dernière guerre, avait abrité un home d'enfants juifs, a été démoli en 1985, son entretien étant estimé trop coûteux. Dans son dernier état, le château de Bassines avait été construit en 1767. C'était une belle demeure classique de deux niveaux avec corps principal et ailes en retour, le tout coiffé de toitures à la Mansart, complété de deux ailes supplémentaires et de dépendances au XIXe siècle.

Les personnes qui pourraient aider Monsieur RIPS à préciser et illustrer ses souvenirs sont invitées à prendre contact avec la rédaction du bulletin.

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Les Grands-Ducaux dans la tourmente 40-45

Le 30 août 1942, le Gauleiter SIMON sortit un décret enrôlant les jeunes Luxembourgeois des classes 20-27 dans la Wehrmacht. 11.000 jeunes gens étaient touchés par cette mesure. 1.200 ne rejoignirent pas les rangs de l'armée allemande. Plus de 2.000 désertèrent par la suite. Parmi les enrôlés de force, on compte 1.348 tués, 988 disparus, 163 fusillés.

G. S.

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Dernière mise à jour: 31 mai 2012