LE FORT D'EMBOURGGaston SALLE (suite) 15 MAI 1940 Dès l'aube, le bombardement par artillerie continue. Dès que les coupoles sont soulevées, elles sont prises à partie par des pièces anti-chars. Un tir sur le bois d'Oblusteine est déclenché. Au début de la matinée, le P.O. central signale une auto apparaissant à la crête et se dirigeant vers la villa Etche-Ona. Celle-ci est prise immédiatement dans un tir en tenailles, une coupole tirant avec fusées A.R. (à retardement) dans la villa. Nos issues sont toujours bien surveillées par l'ennemi. Dès le moindre signe de vie à la Poterne ou à la Prise d'air, il tire. Nous exécutons un tir sur des pièces antichars dans les Carrières de Ninane à la demande de E.C.1 bis. Coup de téléphone de B.E. 8 : un groupe ennemi à hauteur de l'abri sur le chemin de fer. L'abri n'a aucune action sur ce point. Les A coupoles tirent en tenailles. Le tir est en place. Il est ensuite déplacé sur la route et finalement sur l'abri. Nous sonnons l'abri : plus de réponse. B.E. 8 ne répond plus et ne répondra plus. Vers 13 heures, un avion survole le fort, nous dit E.C.1 bis, puis disparaît. Vers 14 heures, un choc est ressenti dans le fort, puis quelques instants après, tout l'ouvrage est secoué. On sent le radier qui plonge. Toutes les barres du bétonnage gémissent, semble-t-il. Quelques instants après, nouvelle secousse. L'ennemi a sans doute commencé le bombardement par gros calibre. Les équipes de coffres nous signalent : ombres d'avions passent dans les fossés. E.C.1 bis nous signale que le fort est survolé par une escadrille de 9 avions et que ceux-ci, à tour de rôle, piquent sur le fort, lâchant leur bombe, puis se redressent. Et cette ronde se répétera toutes les 20 minutes jusqu'à la tombée de la nuit. Le fort disparaît sous les nuages de poussière et de fumée, dit E.C.1 bis. Après la chute d'une des première bombes, la lumière baisse brusquement. Le Mdl Deblir nous avertit que la pompe d'alimentation en eau de refroidissement des Diesels est en panne. Le lieutenant-électricien Dumont intervient et tout est bientôt remis en état. Ce sera un des rares incidents aux installations électro-mécaniques. Nous nous tenons en liaison constante avec E.C.1 bis qui nous renseigne sur les survols. Après les premiers bombardements, nous constatons que l'ouvrage a souffert. Le piédroit à l’entrée du mur d'escarpe entre la porte blindée et la porte boulonnée est fendu. L'A.R.M. (atelier de réparation mécanique), la salle des machines et la salle de ventilation présentent une lézarde horizontale produite sans doute par la bombe qui atteignit l'installation électrique du vieux fort. Les coupoles et le P.O. Central n'ont pas été touchés. La rampe du débouché d'infanterie n'existe plus. Un formidable entonnoir montre son cratère près de la bouche d'évacuation des gaz des Diesels. Entre les périodes de bombardement par avions, le tir d'artillerie reprend. Le P.O. Central nous signale des lueurs à la crête derrière et à gauche d'Etche-Ona. Le brigadier Pirson de E.C.1 bis nous signale que, après observation dans la même région, on enregistre des coups de départ et des coups d'arrivée : ces batteries doivent se trouver immédiatement au sud des Courts. Aussitôt les coupoles sont alertées et tirent en tir progressif à partir de la crête. L'artillerie ennemie nous pilonne, mais nos batteries continuent rageusement. La coupole IV est atteinte : la colonne centrale est cisaillée. Elle est irrémédiablement hors service. Le bombardement ennemi diminue en violence. La batterie a été atteinte, nous dirons les Allemands par la suite. Le fort est à nouveau bombardé par l'aviation. L'équipe de la coupole IV a été rudement secouée. Quelques blessés légers. Les tirs en série sont immédiatement remaniés pour suppléer à la carence de cette coupole. Le bombardement continue. Le fort est secoué, tangue comme un navire. On entend des ménisques se détachant des voûtes et des pierrailles qui glissent le long des tôles de revêtement. A la tombée de la nuit, de nouveau l'ennemi tâte la surveillance du fort, mais les boites à balles le ramènent à plus de prudence. Il est impossible de continuer à faire fonctionner la douche installée au local de détente du Saillant IV car l'effet de souffle fait refouler la cheminée et les locaux sont pleins de fumée. On décide de ne plus utiliser que les deux réchauds à vapeur d'essence, installés dans une galerie renforcée. 16 MAI 1940 Dès l'aube, le bombardement par avion reprend et il durera toute la journée, avec la même régularité, toutes les 20 minutes. Chaudfontaine est également bombardé, nous annonce E.C.1 bis. Au cours de la nuit et pendant les périodes calmes, nous tirons sur les destructions, les obstructions et emplacements présumés de batteries ennemies. Au corps de garde de guerre, depuis la veille, la porte blindée ne ferme plus. Le verrou a été arraché par le souffle d'une bombe qui a éclaté dans le fossé de gorge, devant la poterne. Au cours de la matinée, une bombe s'écrase au-dessus du corps de garde de guerre, démantèle la superstructure : un bloc de béton de deux à trois mètres cubes s'en détache et tombe devant le cuvelage et les embrasures des F.M. Il devient impossible de tirer du corps de garde de guerre. Le Commandant décide de ne conserver là-bas qu'une équipe pour la nuit, la surveillance de jour pouvant s'exercer du cuvelage d'escarpe et du coffre du Saillant I. Des bombes ont provoqué des éboulements à la contrescarpe du Saillant IV. L'ennemi a essayé de toucher la Prise d'air. Les bombes sont tombées dans la vallée. A plusieurs reprises, l'alerte gaz a été donnée par les éclaireurs, le ventilateur aspirant les fumées et poussières montant de la vallée. L'effet de souffle des bombes se faisait sentir dans la galerie d'air. Panique au P.O. de l'Eperon. Pendant le bombardement d'avion, l'équipe est descendue au pied des échelles. Explosions dans la casemate. Une d'abord, puis d'autres. Que se passe-t-il ? L'ennemi a sans doute appliqué une charge aux embrasures de la cloche ! Les instruments sont détruits et les supports arrachés. A l'étage et à la casemate, les chargeurs de F.M. ont sauté. Le F.M. lui-même a la crosse brûlée. Ni Boncelles, ni Flémalle ne répondent plus. Voilà les deux premiers forts réarmés qui sont tombés sans doute. Vers 16 heures, les communications téléphoniques avec Chaudfontaine sont coupées. Seul reste E.C.1 bis (Trixhay). La radio fonctionne à merveille. De notre P.O. Central, nos observateurs scrutent le terrain, tâchant de repérer les lueurs des pièces. L'ennemi ne peut toujours pas utiliser les routes que nous commandons. Nos pièces interviennent sur des batteries installées dans les Carrières de Ninane et tirent sur le carrefour de l'Air Pur, de Ninane, des Courts, et sur les destructions. L'ennemi essaye de mettre nos coupoles hors service. Nous les éclipsons pendant les bombardements aériens. Nous captons le message du Roi félicitant le Colonel Modard et nos forts et nous exhortant à résister. A la tombée de la nuit, le corps de garde de guerre est réoccupé. L'adversaire ne relâche pas sa surveillance des issues. Les coupoles doivent intervenir en fusant et en percutant au-dessus de la Prise d'air car des bruits nous donnent à croire que l'ennemi est à nouveau à proximité de la casemate. Mouvement sur les glacis et dans les réseaux. Les coupoles tirant à boîtes à balles et à explosifs, dégagent le terrain. Le calme revient. Des lueurs sont signalées au cours de la nuit dans la Ferme des Champs-Colmez et dans une ferme de la route de Beaufays. Deux coupoles tirent : une sur la première et la seconde sur l'autre. 17 MAI 1940 Et l'aube du 17 se lève. Le bombardement aérien reprend. Il semble s'effectuer avec des bombes d'un plus gros calibre, car l'ouvrage est plus violemment secoué, les locaux de détente Saillant IV sont défoncés. On monte des barrages. Au cours de la matinée, instant d'émotion. Le Mdl Doutrèwe nous téléphone du P.O. Central qu'une bombe vient de tomber dans le P.O. et le débouché d'infanterie et que la voûte est défoncée. Nous nous rendons immédiatement au P.O. et constatons l'ampleur des dégâts. La voûte à l'aplomb du puits d'accès est soutenue par des tôles ondulées cintrées, reposant sur des cornières; 5 à 7 de ces cornières sont cisaillées à l'aplomb du puits, et la voûte menace de s'effondrer. Nous examinons le débouché d'infanterie. Il n'est plus possible de s'en servir comme sortie de secours. La voûte s'affouille dangereusement au raccordement avec les piedroits. Le Commandant décide de faire évacuer le P.O., ne voulant pas exposer Doutrèwe à une catastrophe. Celui-ci, bien à contrecoeur, abandonne le poste qu'il avait occupé 7 jours et 7 nuits. Quelle chance que la voûte ait tout de même résisté ! Le bombardement continue. Au cours d'une pause, les coupoles tirent sur les carrières de Ninane. Un projectile ennemi éclatant près de la coupole II projette une flamme à l'intérieur de celle-ci. Les servants sont secoués. Emotion : panne de lumière. Une bombe tombe sur le local renforcé en escarpe du front de gorge, vers le Saillant IV contigu à la salle de pansement. Dégâts sérieux, car on voit le jour par l'orifice d'évacuation d'air vicié. 12 heures 30 Chaudfontaine, par radio, appelle au secours. Il demande que nous tirions sur ses glacis : attaque ennemie. Nos trois coupoles sont alertées, pointées, soulevées et, à toute vitesse, tirent. Au bureau de tir, nous entendons les ordres brefs des chefs de coupole, l'ouverture et la fermeture des appareils, le coup de départ assourdi. Tout est normal, quand tout à coup, bruits violents : la communication avec la coupole III, ensuite avec la coupole II, est interrompue et, quelques instants plus tard, avec la coupole I. Bientôt apparaissent au Bureau de tir, les Mdl Courtois, de la coupole III, et Ulens, de la coupole II. Les coupoles étaient en plein tir et brusquement, à la coupole III, au moment où le soldat Kirpac ouvrait l'appareil de fermeture, il y a eu une violente secousse; les hommes furent projetés contre les parois et, quelques instants après, la calotte était arrachée, emportée, et le puits restait béant. Un homme gisait sans vie : Kirpac. A la II, même scène, même résultat matériel, mais heureusement, que des blessés légers. Le corps de Kirpac est descendu à dos d'homme et déposé au Saillant IV. Quelques instants après, le Mdl Bolly, chef de la coupole 1 arrive. Il a dû éclipser sa coupole tant le tir ennemi était violent. Il n'arrive plus ni à la lever, ni à la faire tourner. Un officier s'y rend avec un spécialiste de matériel et constate les dégâts. La coupole est coincée, les voussoirs cèdent et il n'y a plus moyen de la soulever. 13 heures Situation : toute l'artillerie du fort est hors service. Nous n'avons plus aucune action à l'extérieur du fossé, ni sur les glacis. L'ennemi peut donc s'approcher du fossé sans aucun danger. Immédiatement, par radio, nous demandons à tous les forts en état de le faire, de préparer un tir sur nos glacis et particulièrement au-dessus de notre coffre double de contrescarpe. Fléron et Evegnée nous répondent, mais hélas, négativement; Barchon ne répond pas (sa radio étant momentanément hors service); Pepinster et Battice sont trop loin. Nous voilà seuls, sans soutien extérieur, sans artillerie, sans vue. Le Commandant réunit le Conseil de défense, examine la situation et envisage les destructions à opérer éventuellement. Il renonce à opérer la destruction des munitions d'artillerie restantes, étant donné l'impossibilité de mettre la garnison à l'abri des effets de souffle. Il décide de continuer la défense et répartit les officiers entre les différents coffres. Et le bombardement par l'aviation et l'artillerie continue. E.C.1 bis ne répond plus. Nous apprendrons en captivité que l'ennemi s'y est intéressé le 17 après-midi et l'a violemment bombardé. Il a reçu de nombreux coups d'embrasure et le feu fut mis aux charges de F.M. à l'étage bas. L'atmosphère devient vite irrespirable, malgré les masques. La porte blindée est bloquée. Toute l'équipe travaille fiévreusement à dégager la sortie de secours quand le verrou de la porte, qui était tordu, est arraché et les hommes se sauvent dans les tranchées d'infanterie. Et dans la nuit qui tombe, les hommes s'en vont, le coeur serré par le souvenir des terribles moments traversés, par la vision des ruines de ce qui reste de notre beau petit fort. Petit fort aux faibles moyens, il a tenu l'ennemi en échec, barrant toutes les voies de communications de son secteur. Pendant 5 jours et 5 nuits, les Allemands l'ont attaqué sans répit, sans réussir à tromper sa vigilance. La garnison est là, à bout de force, exténuée. L'ennemi nous accuse d'avoir tiré sur des parlementaires. En réalité, le fort ne prit contact avec des parlementaires que lorsque le Commandant jugea la résistance impossible. De toute l'équipe qui fut magnifique de cran et d'endurance, il faut tirer hors pair nos volontaires pour les patrouilles et la recherche de renseignements : - le Brigadier T.S. Spineux Adolphe, tué au cours d'une patrouille dont il avait demandé à faire partie; - le Soldat Kirpag Georges, mort à son poste à la coupole III; - le Soldat Warzée Gérard, blessé au cours d'une mission volontaire, refusant de se laisser évacuer et demandant à reprendre un poste de téléphoniste au bureau de tir; - les Soldats Merlan Charles, Schinler Marcel, le Brigadier Bovy Léon, notre armurier; - le 1er Soldat Lempereur Charles et le Soldat de carrière Walewyns Oscar, volontaires pour la recherche de renseignements; - le Mdl Halleux Léon, le Brigadier Piedsel Joseph et leur T. S. le Soldat Porta Paul, les vaillants observateurs de Beaufays qui, par deux fois, défendirent pied à pied leur poste; - le Mdl Doutrèwe Marcel, notre intrépide observateur du P.O. Central; - toute l'équipe de E.C.1. bis : le Mdl Bodson Albert, le Brigadier Pirson Albert, les Soldats Vannieuwenhuysen Joseph et Brévers Lucien qui furent nos yeux et qui nous permirent d'infliger de lourdes pertes à l'ennemi lors de ses attaques sur Chaudfontaine; - toute l'équipe du corps de garde de guerre et les "bleus" de 1940 des coffres, les équipes des coupoles, en particulier celles du Saillant II, Mdl Ulens et Saillant III, Mdl Courtois. Méritent d'être cités aussi ceux qui, obscurément, ont continué leur tâche sans défaillance : l'équipe des électriciens et mécaniciens avec le Mdl Deblir à leur tête; les spécialistes de matériel: le 1er Mdl Saive, le Brigadier Bonneville toujours sur la brèche, nos T. S. centralistes et autres, nos braves TTR (troupes de transmission) qui furent jusqu'au bout à l'écoute et transmettant impeccablement avec calme, comme à l'exercice, sous la direction du Caporal Dhooge. "Tous les hommes d'ailleurs sont à féliciter, ils ont admirablement rempli la tâche qui leur était dévolue, donnant ainsi le plus bel exemple de fidélité au devoir et d'attachement à leur Patrie".
La poterne d'entrée du fort d'Embourg 1940 DESCRIPTION DU MATERIEL La coupole à éclipse pour obusier de 75 mm est établie dans une tour en béton renforcée à la partie supérieure par une avant-cuirasse. L'avant-cuirasse est constituée par 3 voussoirs en fonte durcie noyée dans le béton et fixée sur des plaques de fondation au moyen de clavettes et assemblés entre eux par des goujons. La tour est divisée en deux étages, la chambre de l'obusier et l'étage inférieur, séparés par un plancher. Le plancher établi sur des poutrelles encastrées dans le mur de la tour est percé d'une trappe. A cette trappe, aboutit une échelle fixée au mur, par laquelle on accède à l'étage inférieur à la chambre de l'obusier. L'espace compris entre les voussoirs et la partie supérieure du mur de la tour est garni de 10 coffres à munitions comprenant 150 alvéoles pour les coupoles à avant-cuirasse type "Grusonwerk". La coupole d'obusier de 75 mm comprend les parties principales suivantes : 1. la coupole proprement dite et son support, 2. l'obusier et son affût, 3. le mécanisme de soulèvement et d'éclipse de la coupole, 4. le mécanisme de rotation de la coupole, 5. le mécanisme de pointage en hauteur de l'obusier, 6. les appareils de pointage et d'observation. LA COUPOLE La coupole proprement dite est formée par : 1. la calotte, 2. le manteau cuirassé. La calotte : La calotte qui ferme la chambre de l'obusier à la partie supérieure est en acier doux laminé et repose sur deux flasques par l'intermédiaire de deux matelas en bois et plomb. Ces matelas sont réunis aux flasques au moyen de cornières et de tire-fonds. Deux fortes cornières, rivées à l'avant et à l'arrière de l'intérieur de la calotte, maintiennent celle-ci en place, en prenant appui contre l'intérieur du manteau cuirassé. Une tôle-gouttière fixée à la calotte empêche les eaux pluviales de pénétrer dans le coupole. La calotte est percée en son centre d'un trou destiné au logement de la soupape d'aérage, actionnée par un levier à main avec poignée, la soupape présente un orifice normalement fermé par un bouchon. Cet orifice permet le lancement de fusées de signalisation. Latéralement, la calotte présente un second orifice pour le logement de la lunette panoramique. Le manteau cuirassé : Le manteau cuirassé circulaire forme prolongement cuirassé de la calotte lorsque la coupole est soulevée. Le manteau cuirassé est percé d'une embrasure livrant passage au projectile (la volée de l'obusier ne dépasse pas le manteau) et d'un trou de visée pour la lunette de pointage. L'OBUSIER L obusier se compose de deux parties principales : 1. le corps, 2. l'appareil de fermeture. Le corps de l'obusier comprend : 1. le tube, 2. le manchon. Le tube : en acier, porte 24 rayures droitières. L'âme comprend : la chambre à douille, la chambre du projectile et la partie rayée. La partie arrière du tube forme la culasse avec mortaise transversale pour le logement de l'appareil de fermeture. Le tube est manchonné antérieurement. Le manchon antérieur sert de guide au tube. Il est à refroidissement d'air grâce aux évidements latéraux qu'il présente. L'appareil de fermeture est à coin horizontal. Ensemble de la coupole de 75 mm PERSONNEL AFFECTE AU SERVICE DE LA COUPOLE
Soit au total : 7 hommes LES EFECTIFS DU 10 AU 17 MAI 1940.
Postes d’observation :
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