Tome III - Fascicule 9 - Janvier-Mars 1988SOMMAIREPrix de littérature militaire Général BRIALMONT 1989 Paul RICHELY - L'ouvrage de MIMOYECQUES Gén-Maj e.r. MATTHYS - La Place Forte de MAASTRICHT (complément) André ALEXANDRE - Les Carabiniers Cyclistes J. LEBEAU - La Tranchée des Baïonnettes J. LEBEAU - Le fort de HUY à travers les siècles Pierre BEAUJEAN - Un document de 1889, le livret militaire d'un milicien infirmier G. SALLE - Le Fort d'EMBOURG (4/12)
PRIX DE LITTERATURE MILITAIRE GENERAL BRIALMONT 1989 de la Société Royale des Officiers Retraités Rue Royale, 270 - 1210 Bruxelles REGLEMENT Le Prix dénommé "Prix de littérature militaire Général Brialmont" est d'un montant de vingt-cinq mille francs (25.000). Il est attribué tous les trois ans à l'auteur (ou les auteurs) d'une oeuvre originale de haute valeur traitant des questions se rapportant au domaine militaire dans les catégories ci-après: a) Travail ayant trait: - A l'art militaire dans ses diverses applications; - Aux sciences militaires dans leurs aspect historique, culturel et social. b) Oeuvre d'imagination se rapportant en ordre essentiel au milieu militaire. Les oeuvres présentées doivent être rédigées en une des langues nationales. Les auteurs doivent être de nationalité belge. Attribution du prix Le prix sera attribué tous les trois ans à la date du 1er juin au meilleur travail soumis à l'appréciation du jury. Les travaux présentés, manuscrits ou ouvrages publiés depuis moins de trois ans, doivent parvenir au Secrétariat avant le 1er janvier. Le jury peut décider de ne pas décerner le prix. Le jury comprendra cinq membres, dont trois doivent faire partie de la S.R.O.R. Ils sont désignés par le Comité de Direction de la Société. Le jury aura toute liberté pour solliciter, à titre consultatif, le concours de toute personne étrangère spécialisée dans les domaines traités. Les décisions du jury se prennent à la majorité simple et sont sans appel. Droit de la S.R.O.R. La S.R.O.R. se réserve le droit de publier dans "La Belgique Militaire" des extraits de l'oeuvre primée. Les ouvrages présentés pour le "Prix Brialmont 1989" devront parvenir au Secrétariat S.R.O.R, pour le 1er janvier 1989. Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site Le Cavalier ANTOINE FONCK du 2e Régiment de LANCIERS à la "CROIX POLINARD" J. THONUS Lorsque le 31 juillet 1914, la mobilisation fut décrétée, le 2e Lanciers eut l'honneur de voir ses unités lancées les premières au contact de l'ennemi qui envahirait, éventuellement notre territoire. En effet, le Général LEMAN, qui commandait la position de Liège, avait ordonné de diriger immédiatement vers la frontière de l'Est, les quatre pelotons de reconnaissance dont il avait depuis plusieurs mois, prévu la constitution et l'entraînement particulier. Lorsque le samedi 1er août, vers deux heures du matin, les cloches de Thimister sonnent le tocsin, c'est au son de ces notes lugubres que tout le monde se met aussitôt sur pied. Au milieu des explications bruyantes des personnes attroupées, on a peine à entendre la voix du garde-champêtre, courant de-ci de-là et annonçant la mobilisation générale de l'Armée. Les suppositions les plus diverses, les pronostics les plus divergents trouvent leur écho dans la, bouche des tacticiens improvisés. L'ordre de mobilisation générale décrété, concerne les classes de 1909 à 1901. MOBILISATION GENERALE DE L'ARMEE Province de LIEGE Commune de Thimister. Le 1er août 1914, Modèle 28 La mobilisation de l'armée est décrétée. Premier jour de la mobilisation: samedi. Les militaires en petite permission, en congé limité et en congé illimité, y compris les miliciens dispensés du service en temps de paix, inscrits dans les registres de mobilisation sont rappelés sous les armes. Sans attendre la réception de leur ordre de rappel, ils se rendront immédiatement par la voie la plus rapide et la plus directe, dans les dépôts, corps ou forts où sont conservés armes et leurs leurs effets. Seront arrêtés par la Gendarmerie, ceux qui n'auraient pas rejoint demain au plus tard avant douze heures. Aucun prétexte d'ignorance ne sera admis. Les hommes rappelés seront prévenus qu'ils ne recevront pas de nourriture avant leur arrivée au dépôt ou au corps et qu'ils doivent se munir de quelques vivres. Les chevaux de selle et les chevaux de trait, ainsi que les voitures à réquisitionner pour les services de l'armée, doivent être fournis aux commissions de remonte au jour, à l'heure et à l'endroit désignés aux affiches placardées dans chaque commune. Les agents du gouvernement, des provinces et des communes sont tenus de prêter leur concours aux commandants de district, aux commandants de canton ainsi qu'aux bourgmestres pour la prompte et bonne exécution des mesures concernant la mobilisation de l'armée. Seront punis, conformément aux lois, les agents ou fonctionnaires qui apporteraient des entraves ou des retards à l'exécution de ces mesures.
Dès quatre heures du matin, les vaillants rappelés quittent leurs familles. Des adieux angoissants, des larmes, l'appréhension. Ici, c'est un père quittant femme et enfants, là un fils délaissant ses vieux parents. Ils se dirigent vers la gare, le front baissé, un petit paquet de vivres à la main. Cinq heures quinze, le train s'ébranle! Dès l'avant-midi, commencent à la maison communale les travaux de réquisition des chevaux de la commune destinés à l'armée. Le conseil communal siège en permanence jusqu'à huit heures du soir, à l'effet de répartir les charges des fermiers; on a réquisitionné le cinquième du bétail. Tous les cultivateurs de la localité s'exécutent bien volontiers. Le 02 août, à Liège, de grand matin, le 2e Lanciers quitte la garnison pour se rendre dans ses cantonnements de mobilisation à Milmort, où il reçut l'ordre d'établir un réseau de surveillance vers Battice, tâche dévolue au 1er Escadron, qui sous le commandement du Commandant Mousseaux, se met en marche et prend position à proximité de la bifurcation des routes de Battice - Henri-Chapelle et de Battice - Aubel. Pendant ce temps, compte tenu de la gravité de la situation, un "arrêté" interdit les rassemblements; de plus, il est strictement défendu de surfaire le prix des denrées de première consommation. Les intéressés ne peuvent offrir ces produits en vente, qu'à des prix raisonnables. La loi prévoit des peines très sévères contre ceux qui profiteraient d'une calamité publique, au détriment de la classe ouvrière. Le 03 Août, personne encore, ne croit sérieusement à la gravité extraordinaire de la situation, mais, à dix heures et demi du soir, de nouveau le tocsin réveille la population de Thimister. Dans la rue, le chef de gare, essoufflé, fait part avec une nervosité pleine d'effroi, du contenu de la communication téléphonique qu'il vient de recevoir: "ORDRE DU GENERAL LEMAN" L'ennemi va passer la frontière - Réquisitionnez hommes valides avec pelles, pics, etc. pour creuser tranchées sur la chaussée et barricader toutes les routes! Mais la population dort profondément, un certain temps s'écoule avant que tout le village soit sur pied. La panique s'empare des volontés les plus stoïques; néanmoins, des groupes se forment, les bruits des outils jetés sur la place publique retentissent dans la nuit. L'on discute sur l'inutilité de ces barricades et de ces tranchées, les femmes supplient leurs maris, les enfants sont réveillés, ils pleurent. Maintenant les choses sont sérieuses, la guerre est certainement très proche! L'ordre est là! Il faut s'exécuter, les hommes saisissent leurs outils, et par petits groupes, se hâtent vers la chaussée où ils vont travailler dur. Ils ont tôt fait de creuser des tranchées, d'entasser pierres sur pierres, de coucher des arbres entiers au travers de la route, de barricader celle-ci par des tombereaux. Le 04 août, de grand matin, l'escadron auquel appartenait le Cavalier Fonck reçoit l'ordre de se diriger vers Henri-Chapelle. Vers neuf heures, tout là-bas à l'horizon, au delà des prairies et des champs, l'on aperçoit des masses compactes avançant sur la route de Merckhoff à Visé, ce sont probablement les premières hordes prussiennes, ayant violé notre neutralité. De la route de Margensault, débouche une estafette de cinq Lanciers belges, dont un officier; on les entoure aussitôt, on les renseigne. La carte à la main, l'oeil nerveusement scrutateur, l'of ficier note les premiers renseignements de la population enthousiaste, tandis que les cavaliers reçoivent, à profusion, bières, cigares et cigarettes. Quelques instants après, ils repartent et on les voit remonter la côte de la nouvelle route de Stockis à Battice au grand galop. La patrouille s'échelonne le long de la route, et bientôt, Fonck, en position de pointe, disparaît aux yeux de ses compagnons, derrière un virage de la chaussée. Sur le pont enjambant la ligne de chemin de fer, le Cavalier rencontre le directeur du charbonnage de Battice et un mineur venus pour faire sauter le pont. Le Cavalier Fonck insiste pour passer afin d'accomplir sa mission de reconnaissance et poursuit sa progression en direction de Henri-Chapelle. Arrivé à la ferme Bolsée, il s'arrête et s'interroge sur l'identité d'un groupe grisâtre que le fermier lui montre là-bas sur la route. Le fermier rentra chez lui, et Fonck avance encore. Il met pied à terre, attache son cheval à une barrière, prend position avec son fusil et fait feu sur le groupe de cinq ou six soldats ennemis qui arrivent vers lui. Un soldat allemand tombe, et les autres se dispersent. Fonck remonte à cheval et progresse encore, mais les ennemis qui appartiennent au 53e Régiment des Uhlans, se ressaisissent et reviennent par les prairies, des deux côtés de la route. Les Prussiens ouvrent le feu et la monture de Fonck s'abat sous son Cavalier. Celui-ci parvient à se dégager et entreprend de faire retraite. Il longe le fossé de la route, traverse la chaussée car il pense que le pont est détruit, escalade l'accotement pour franchir la haie. C'est là qu'une balle le frappe à la nuque et il s'écroule face contre terre. Voilà comment le 04 août 1914, à 10 heures du matin, le Cavalier ANTOINE FONCK, du 2e Régiment de Lanciers, donna sa vie pour le pays, la devise de son Régiment "Meurt premier comme devant" n'aurait pu être mieux illustrée. Bibliographie - Archives communales de Thimister-Clermont - Archives de la Fraternelle du 2e Lanciers - Archives de la Commission communale des loisirs de Thimister-Clermont. Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site Paul RICHELY La construction du site de Mimoyecques (Pas-de-Calais), classé dans la catégorie des ouvrages spéciaux ("Sonderbauten"), a débuté en 1943. Cette énorme construction (mise en oeuvre d'au moins 150.000 tonnes de béton) devait protéger une batterie de 25 canons à longue portée orientés vers Londres (distance: 150 Km.) La canon (conçu par l'ingénieur Coenders des aciéries Röchling déjà connues pour leurs obus) d'une longueur d'environ 125 m, était caractérisé par l'assemblage de sections d'environ 4,50 m de long (diamètre 150 mm) , séparées par des doubles chambres d'explosion latérales. Les explosions successives (allumées électriquement) lors du passage de l'obus à leur niveau, devaient animer celui-ci d'une vitesse croissante atteignant 1500 m/sec à la sortie du tube. Le canon et les obus n'ont jamais été vraiment mis au point. La décision de construire le site a donc été adoptée alors que l'expérimentation ne permettait de formuler aucun pronostic sérieux quant aux chances de réussite! L'ouvrage traversé par un tunnel de chemin de fer (- 30 m), sur lequel se greffaient à la perpendiculaire, 11 galeries latérales rejoignant une galerie parallèle au tunnel, possédait probablement plusieurs étages dont le plus profond situé à - 100 m. Des puits inclinés à 51° (puits à canons) traversaient l'ouvrage de haut en bas et débouchaient à l'extérieur dans une dalle de béton épaisse de 5 m. Chaque puits (destiné à 5 tubes) se terminait en surface par une excavation rectangulaire (9 m x 4,5 m) recouverte d'une plaque d'acier épaisse de 20 cm., percée d'embrasures à volets pivotants permettant le passage des obus. David Irving (*) estime qu'en juillet 1944, on observait sur le site, 1.000 tonnes de pièces d'acier (plaques d'acier du toit, chambres de culasses, châssis des tubes,-élévateurs électriques, etc.) (*) "A bout portant sur Londres" p. 348. Edition Robert Laffont 1967 En raison des intenses bombardements alliés et des difficultés techniques allemandes, Mimoyecques n'a jamais été opérationnel et n'a d'ailleurs jamais été achevé. L'ouvrage est aujourd'hui partiellement ouvert au public (uniquement l'étage - 30 m) où on admirera notamment la galerie de chemin de fer, accessible sur 600 m. BUNKER DE MIMOYECQUES (d'après le rapport Sanders) MIMOYECQUES - Le tunnel d'entrée. Les bouches de sortie des tubes de lancement sont sur le plateau au-dessus de la colline Un train entrait dans ce tunnel (photos J. Lebeau) Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site Réponse à la question "Qui connaît ce véhicule?" parue dans le bulletin Tome II – Fascicule 7. Monsieur J. Harlepin nous adresse deux copies de photos extraites de "Military Vehicles of World War 2". La légende en anglais est reproduite et suivie d'un essai de traduction. The original Pavesi prototype, without body, shows off its unique chassis articulation and methed of steering and transmission. Le prototype original Pavesi, sans carrosserie, expose son système unique d'articulation de châssis et de méthode de conduite et de transmission A Pavesi P-4 under test at WVEE. Limited license production by Armstrong-Siddeley commenced in 1929 Un Pavesi P4 lors d'un essai au WVEE. La production sous licence restreinte par Armstrong-Siddeley commença en 1929. 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