Maastricht + Divers

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LA PLACE FORTE DE MAASTRICHT

Général-Major e.r. J. R. MATTHYS

Dans le bulletin précédent, dans l'article "La place forte de Maastricht", une ligne a été omise (la 19ème ligne de la page, dans le corps du 3ème paragraphe).

II faut lire "en 1632 (Frédéric-Henri, Prince d'Orange), 1673 (Louis XIV avec Vauban), … etc."

Ceux qu'intéresse l'Histoire auront sans doute remarqué que le texte, tel qu'il a été imprimé, donne, en 1632, moins 6 ans à Louis XIV et moins 1 an à Vauban!

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Des cartes postales de Maastricht nous montrent, ci-dessus, la Hellepoort (enceinte moyenâgeuse), et ci-dessous, le Fort Saint-Pierre et son souterrain.

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LES CARABINIERS CYCLISTES

André ALEXANDRE

"Es sind keine Menschen, sondern schwarze Teufels"

(Ce ne sont pas des hommes, mais des diables noirs)

En 1914, les Allemands, lors de l'attaque de Haelen.

En 1890, le Ministre de la guerre prit la décision de créer une section de cyclistes à l'école régimentaire de carabiniers de Wavre. Initialement, le rôle des cyclistes se bornait à un service d'estafettes.

En 1896, lors des manoeuvres dans la région de Huy, on se rendit compte que le vélo était un moyen de transport idéal pour transférer rapidement des troupes d'infanterie d'un endroit à un autre.

Aussi, deux ans plus tard, le département de la guerre décida que la quatrième compagnie de chaque bataillon serait dotée d'une section de cyclistes et ce, afin de pouvoir former des unités plus importantes au cas où il s'avérerait que ces cyclistes pourraient être utilisés comme éléments tactiques.

Le rôle des cyclistes fut donc spécifié de la façon suivante:

1. Appuyer la cavalerie en participant aux reconnaissances à longue distance.

2. Précéder au besoin la cavalerie pour occuper un endroit bien précis et assurer un service d'estafettes entre la cavalerie et le gros de la troupe.

Quoi qu'il en soit, les autorités militaires accordèrent de plus en plus d'importance aux soldats équipés de vélos "Belgica", capables de parcourir 50 à 100 Km par jour sans fatiguer leur "monture". De plus, ces vélos étaient repliables et se portaient sur le dos comme un simple havresac.

En 1911, sont créées les compagnies cyclistes. Elles sont groupées en un cinquième bataillon du Régiment de Carabiniers.

Deux ans plus tard, le 15 décembre 1913, le bataillon devient autonome et se dénomme "ler Bataillon de Carabiniers Cyclistes". En outre, il est rattaché à la Division de Cavalerie. C'est ce bataillon qui se distingua le 12 août 1914 à Haelen. La cavalerie allemande lui donna dès lors le nom de "Schwarze Teufels", ou les "Diables noirs", car les cyclistes avaient à cette époque des vêtements de combat foncés.

Un second bataillon de carabiniers cyclistes est constitué le 28 janvier 1915 et adjoint à la 2ème Division de Cavalerie.

L'entre-deux-guerres

Une réorganisation de l'armée entraîne la dissolution des deux bataillons de Diables Noirs au début de 1924. En 1923, avait été formé le Régiment de Chasseurs Cyclistes, issu des régiments de cavalerie dissous à ce moment.

Cette unité fut supprimée à son tour en 1926 mais donna naissance à quatre régiments de cyclistes. Le 3ème et le 4èrne Régiments Cy seront déjà dissous en 1927.

Un arrêté royal en date du 10 septembre 1930 donna aux autres le nom de "Régiment de Carabiniers Cyclistes". Le ler s'établit à Tervueren (Etat-Major et 1er Bataillon d'expression néerlandaise) et à Laeken (IIe Bataillon, d'expression française). Le IIe Bataillon stationne d'abord à Namur, puis va occuper les garnisons d'Eupen (EM + IIe Bataillon, d'expression allemande) et Malmédy (ler Bataillon).

Les 3e et 4e Régiments seront reformés en 1939 par dédoublement des deux premiers et iront occuper différents cantonnements au gré de la mobilisation.

Le 5e Carabiniers Cyclistes sera formé en 1940 en qualité de C.R.I. (Centre de Renfort et d'Instruction) avec les recrues de 1940.

L'après-guerre.

Les 1er, 2e et 3e Carabiniers Cyclistes sont reformés en mars 1951 comme bataillons d'infanterie blindée de la 16e DB.

Le 4e Cyclistes verra le jour en janvier 1952. Ces quatre unités seront stationnées en Allemagne.

Le 3Cy revient en Belgique pour devenir unité de défense territoriale avant d'être dissous en 1970.

Atteint lui aussi par la restructuration de l'armée, le 4Cy est dissous à Düren en 1970.

Toujours attachés aux divisions de cavalerie, puis à la division blindée, les Carabiniers Cyclistes ont conquis le droit de porter le béret noir traditionnellement réservé à la cavalerie blindée. Ils sont les seuls fantassins à l'arborer.

Organisation d'un régiment

1. Un état-major, plus une compagnie école, plus une compagnie de canons 4,7 antichars.

Deux bataillons à deux compagnies de fusiliers cyclistes, plus une compagnie de mitrailleurs, plus une compagnie de canons 4,7 antichars tractés. Trois pelotons, plus un peloton hors rang.

2. Un peloton comprend 9 groupes de combat, plus une équipe FM, plus une équipe de fusiliers grenadiers (équipe DBT et AA).

L'armement est composé de mitrailleuses Hotchkiss 8 mm ou 13,2 mm, de fusils modèle 1935 ou 1936, de carabines 1889, de fusils-mitrailleurs modèle 1930, de pistolets GP 1935 9 mm FN ou Browning modèle 1922, 7,65 mm, de lance-grenades DBT.

Uniforme

La capote est très courte et arrive à mi-cuisses; elle ressemble plus ou moins à un caban de marin.

Insigne de coiffure: une roue de vélo portée au bonnet de police et sur le bandeau de la casquette. Sur les épaules: une couronne et un chiffre régimentaire. Sur la manche, les insignes de spécialisation.

Les couleurs du col sont: écusson vert-sapin avec passepoil jonquille timbré d'une roue de vélo, bronzée pour la troupe, argentée pour les sous-officiers, dorée pour les officiers.

Description du bonnet de police: gland vert et passepoil jonquille pour la troupe; gland argenté et passepoil jonquille pour les sous-officiers; gland doré et large bande verte plus passepoil jonquille pour les officiers subalternes; gland doré et double bande verte et toujours passepoil jonquille pour les officiers supérieurs.

Coiffure et veste

Hormis les casques modèles 1915 et 1930, deux autres types de casques sont portés. Les motocyclistes portent depuis 1938 un casque spécial dont la bombe est en liège avec visière et couvre-nuque assez verticaux.

La couleur en est kaki-brun. L'insigne frontal est du modèle 31. La coiffe intérieure est en cuir brun avec protège-nuque qui garantit aussi les oreilles. La jugulaire est en cuir noir.

Le poids du casque est de 600 grammes.

Ce casque était porté par une partie des équipages de T13 et T15, qui disposaient d'abord du casque modèle 20, du Corps des Chars de Combat.

Ce personnel portait également une veste de cuir. Le premier modèle était noir et portait des boutons civils; le second modèle était de couleur kaki-moutarde. Les pattes d'épaules étaient maintenues par de petites chevilles de bois et avaient des boutons portant le lion Belgique.

N.B. Ce modèle en version modernisée sera porté après la guerre par les MP et les ATK.

Equipement individuel.

D'une manière générale, l'équipement était semblable à celui de l'infanterie.

L'exception principale était constituée par le système de cartouchières: un ceinturon Mills modèle 1908 modifié 1930, sur lequel étaient passées 4 pochettes de cartouches maintenues par des bretelles très larges et des boucles d'attache de style anglais.

La pelle était portée dans un étui de toile sur lequel la baïonnette et la gourde étaient maintenues par un jeu de pressions et de mousquetons. Lorsque le cycliste combattait sans son vélo, les sacoches étaient portées soit en musette (en sautoir), soit en havresac.

En musette: celle-ci était maintenue par des mousquetons qui se trouvaient sur le ceinturon. En havresac: grâce à une lanière dont les extrémités avaient des mousquetons et un anneau en cuivre au milieu.

Le matériel roulant

En 1940, les régiments de carabiniers cyclistes disposaient d'une gamme très variée de véhicules.

1. La troupe disposait de vélos de type Bury, prévus spécialement pour l'armée belge.

Ces vélos étaient les mêmes que pour les Chasseurs Ardennais et les Unités de Cyclistes Frontières. Ils pèsent 17 kilos et ont un développement de 4,20 mètres. Les pneus sont de type ballon et sont prévus pour rouler aussi bien sur des routes macadamisées que sur des chemins de terre.

Les garde-boue sont très larges et enveloppent très bien les roues.

Le guidon est droit et muni de poignées en caoutchouc et d'une sonnette.

Les freins sont à tringle, de type anglais. Sur la fourche, se trouve un support qui permet de fixer une lampe à acétylène. Certains vélos sont munis d'une douille pour placer un fanion; d'autres vélos sont munis d'un porte-bagages à l'avant, pour y placer une bobine de fil téléphonique.

A l'avant du cadre, une plaque de cuir rectangulaire percée par deux rivets qui y fixent une lanière de cuir permet d'attacher le fusil. Sur la partie arrière du cadre, à gauche, une boîte de bois ou de tôle permet de loger la crosse du fusil.

La selle possède de gros ressorts, qui assurent la suspension en terrain très accidenté.

Le porte-bagages est très large et possède des moulures sur sa surface, afin d'éviter que l'équipement ne glisse sur les côtés, des encoches permettent de passer les sangles de maintien.

Sur le garde-boue arrière sont inscrits le numéro de la compagnie et les renseignements tactiques.

L'état-major disposait de voitures Ford 1938 V8.

2. Des camions Chevrolet et Ford et des camions réquisitionnés.

Les camions requis pour le transport des mitrailleuses étaient appelés "AC MI" (auto-camion mitrailleuse). Des tracteurs Utility servaient pour tracter les pièces de 4,7.

3. Différentes motos FN et Saroléa, avec et sans side-cars.

4. Des véhicules chenillés Vickers Carden Lloyd T15 armés d'une mitrailleuse Hotchkiss 13,2 mm. Des Vickers Carden Lloyd T13 armés d'un canon de 4,7 ATK FRC (Fonderie Royale de Canons), tirant des obus de rupture ou explosifs et d'un F.M. 30, calibre 7,65.

Sources:

Jacques P. Champagne (Infanterie, traditions).

Nos Forces.

"L'armée belge entre les deux guerres", du Lt Gen e.r. A. Crahay.

MM. Collette, Jacob, Noël, Meunier (anciens carabiniers cyclistes).

Addenda:

Une petite remarque s'impose au sujet du 2Cy. Celui-ci partagea les casernes de Malmédy et d'Eupen avec une compagnie d'unités cyclistes frontières, plus communément nommées "gardes-frontières" (UCYF)

Ces unités étaient des troupes spéciales prévues pour la destruction des ouvrages d'art proches de la frontière. Ces unités étaient indépendantes, mais étaient rattachées administrativement au 2e Carabiniers Cyclistes jusqu'à leur formation en régiment en 1937.

Le 1Cy et le 3Cy feront partie de la 1ère DC.

Le 2Cy et le 4Cy feront partie de la 2 DC.

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Revue des troupes à Bruxelles

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Le tracteur Utility et le canon de 4,7

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Au 2ème Carabiniers Cyclistes à Malmédy

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Vélos de face et de profil.

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Le vélo de l'officier, est muni d'une lampe à carbure

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Un véhicule AC MI (auto-camion mitrailleuse)

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Le 12 mai 1940. Voiture de commandement Ford V8 Mod 1933

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En novembre 1936, la capote (courte) est de rigueur

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Le 12 mai 1940, quelque part en Belgique. Officiers en tenues et coiffures diverses

Toutes les photos illustrant cet article font partie de la collection de André Alexandre.

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LA TRANCHEE DES BAIONNETTES

J. LEBEAU

Lorsque l'on visite le champ de bataille de Verdun, un des monuments qui n'échappe pas à la vue du visiteur, est celui de la tranchée des baïonnettes. Ce monument érigé avant 1921, en mémoire des héros du 137e Régiment d'Infanterie est l'oeuvre de l'architecte A. Ventre et dû à la générosité du citoyen américain Georges F. Rand.

La jolie porte en fer forgé du portique d'entrée de ce monument a été exécutée par E. Brandt, ferronnier d'art, 101, boulevard Murat à Paris.

Comment les fantassins du 137e furent-ils enterrés vivants? Bien des légendes se créèrent autour de cet épisode tragique. Voici le récit relaté par un des officiers survivants, le lieutenant Foucher.

"Parti de la citadelle de Verdun le 9 juin 1916, le 1er bataillon du 137e arrive en ligne dans la nuit du 10 au 11 et relève le 337e.

"La tranchée des baïonnettes se trouve à cheval sur la droite de la 3e compagnie et sur la gauche de la 4e compagnie. Le 11 juin au matin, un violent bombardement de pilonnage se déclenche et dure toute la journée et une partie de la nuit. C'est au cours de cette journée du 11 que les obus (150, 210 et plus gros) ont donné l'aspect, retrouvé plus tard, de la tranchée des baïonnettes.

"Les hommes attendaient l'attaque avec le fusil, baïonnette au bout, mais cette arme était appuyée au parapet à portée du combattant qui avait dans ses mains des grenades, prêt à repousser, d'abord à la grenade, l'attaque probable.

Les obus tombant en avant, en arrière, et sur la tranchée, rapprochèrent les lèvres de cette dernière, ensevelissant les vaillants Vendéens et Bretons. C'est par le fait qu'ils n'avaient pas le fusil à la main qu'il s'est trouvé que les baïonnettes émergeaient après l'écroulement des terres.

"Dès ce soir-là, le 11 juin 1916, la tranchée avait l'aspect que l'on a retrouvé à l'armistice.

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LA TENUE DES CASEMATES ET COUPOLES SOUS LE FEU EN 1914. (Deuxième addenda)

J. HARLEPIN

Précisions par G. SCHALICH

Nous devons une nouvelle fois revenir à l'article de Mr Harlepin sur la tenue des casemates et des coupoles. Nous avons eu le plaisir de recevoir un intéressant complément de commentaires et d'informations de Mr G. SCHALICH de Aachen, membre de notre association.

Le grand intérêt de cette lettre amène l'auteur à y consacrer spécialement les présentes lignes. Mr SCHALICH a littéralement "épluché" l'article précité et il en résulte les données suivantes:

1) page 8. Fascicule 6: la coupole représentée montre les essais faits par la société John COCKERILL avant 1914.

2) pages 10 et 11: problème du canon.

C'est l'Allemand Maximilian Schumann (et non un Français ),ingénieur du génie prussien, qui doit être considéré comme l'homme décisif pour le développement de l'ancien affût à palier et tourillon (Zapfenlagerlafette) pour en arriver à l'affût à embrasure minima (Minimalschartenlafette). En 1866, des essais ont été faits à Mainz, pour examiner le rendement de cet affût dans une casemate cuirassée, qui fut également construite par Schumann. Il s'agissait de donner un maximum de protection aux armes derrière une embrasure, soit dans une coupole ou tourelle, soit dans une casemate.

Les modèles de la page 10, sont un développement des affûts C 84 et C 84/87 pour des canons de calibre moyen, jusque 150 mm. Sources: Schröder: Maximilian Schumann - Leben und Leistungen -Berlin 1890 et Sander: Zur Eisenpanzerfrage - Frankfurt am Main 1867

N.B.: les Français ont utilisé des canons de 75, en 1914-18, selon un montage du même principe, dans des casemates.

Vues de ce type de canons

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3) page 11, point b): pour plus d'informations, Mr Schalich nous donne une liste de livres:

a)Emil Glanz Freiherr von Aicha - Geschichtliche Darstellung der Panzerungen und Eisenkonstructionen fur Befestigungen überhaupt - Wien 1873.

b) O. Giese - Fortifikatorische Eisenkonstruktionen (avec atlas) - Leipzig 1866.

c) Piarron de Mondesir - Fortification cuirassée - Paris 1909.

d) Josef Kunka - Die Panzertürme, paru sous forme de: Mitteilungen über Gegenstände des Artillerie- und Geniewesens, Heft 1- 2- 3- 4- Wien 1876.

4) page 13- 1): Le Captain COWPER COLES (orthographe exacte) eut une influence décisive sur Brialmont. Coles a d'abord construit des coupoles tournantes pour des bateaux anglais, notamment 4 coupoles sur le "ROYAL SOVEREIGN". On connaît mieux une construction de Coles de 1860: la légendaire coupole pour fort. Les Anglais ont construit cette coupole tournante pour la batterie flottante "Trusty" près de Sheerness en 1861. On a tiré sur cette coupole et la résistance de la construction a fortement impressioné Brialmont.

Autre vue d'une coupole de Coles et le montage

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5) page 13, point 3), et page 16,dessin supérieur:

Ce type de coupole est en fonte durcie avec 2 canons de 150 mm - L/23 sur affût à embrasure minima C/90, A la page 24 on en voit le développement.

Les Allemands ont monté 5 coupoles de ce genre dans leurs forts: -une à Köln (Zwischenwerk IV b)

-deux à Ingolstadt (Fort IIIa, Fort Va)

-deux à Metz (Fort Kameke)

Les deux coupoles de Metz sont encore là, les autres ont disparu. Sources: Varia.

6) pages 18 et 19: A propos de la tourelle Galopin, il est important de ne pas mélanger 2 types de tourelles:

a) la tourelle Galopin de 1889.

b) la tourelle Mougin de 1876. Toutes deux ont deux canons de 155 mm, mais la Mougin était une tourelle tournante, tandis que la Galopin était une tourelle à éclipse.

Le réduit de l'ensemble fortifié de Villey-le-Sec possède une tourelle Mougin. En ce qui concerne la tourelle Galopin, il faut faire une deuxième différence: le premier modèle avait deux canons et a été monté à raison de cinq exemplaires, par exemple à la batterie Eperon près de NANCY.

Pour des raisons économiques, le deuxième modèle n'a reçu qu'une seule pièce, et la tourelle est, de ce fait, plus petite. Ce modèle peut être vu, par exemple, à Verdun (Douaumont, Moulainville, Rozelier.)

Sources:

Cours de cuirassement - Paris 1909.

Recherches personnelles de Mr Schalich.

7) page 19:selon Mr Schalich, le système Galopin n'est applicable qu'à la tourelle éclipsable à deux contrepoids. Par contre, la tourelle de 75 n'a qu'un contrepoids et n'a rien à voir avec la précédente.

N.B.: La 2ème tourelle est l'oeuvre d'un groupe d'ingénieurs. De toute façon, le principe de l'éclipse et le système à contrepoids les rend contemporaines.

Plan de la tourelle de 75 francais de 1914

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8) page 19: coupole sans recul: cet ensemble est plus connu sous le nom d'affût cuirassé (panzerlafette). L'expression "coupole sans recul" est plutôt une description.

9) page 19: Mr SCHALICH confirme que BRIALMONT a bien été un précurseur et même plus; il a fait monter la première coupole cuirassée et la première batterie cuirassée sur des fortifications. Bien que l'inspiration et l'idée viennent de Coles, BRIALMONT a dû s'imposer pour introduire cette idée courageuse.

10) page 19: coupoles en 1909: Sur ce sujet, revoir les livres mentionnés ci-avant ainsi que certains ouvrages de Deguise.

11) page 21: tourelle Piron: cette coupole tournante mérite d'être expliquée. Bien que la forme ne soit pas des plus avantageuses, les améliorations sont déjà très modernes.

Ce Belge a même pensé à une couche de caoutchouc pour diminuer le bourdonnement de la cuirasse. Il est curieux de noter que les coupoles de 120 mm d'Eben-Emael et de Battice ont reçu aussi une couche tampon ou d'amortissement, cette fois de feutre et de crin. Par ailleurs, la coupole Piron est de 1863.

Sources:

voir ci-avant

et: Denkschrift über die belgische Landbefestigung - Berlin 1941.

Le plan exact de la coupole Piron; le croquis de l'auteur a été fait à partir de ce plan.

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12) page 25: le plan repris au texte est celui d'une batterie cuirassée, dont un exemplaire a été construit en Hollande (Den Helder). Par contre la batterie du Fort Sainte-Marie a été achetée chez Gruson Krupp; elle est en fonte durcie pour 6 canons de 240 mm. Voir à ce sujet les documents communiqués par Mr GILS et repris à l'addendum.

13) page 29: dernière ligne

Il n'y a pas de coupoles de 210 mm à Gentrange (près de Thionville). Les places de Thionville, Metz, Mutzig, etc. comportent normalement des forts construits par les Allemands entre 1871 et 1916, désignés par "FESTEN". C'est un système décentralisé, déjà précurseur du système de la ligne Maginot. En principe on y trouve des coupoles avec canons de 100 mm et des coupoles pour obusier de 150 mm. Gentrange (ex Feste Ober-Gentringen) a reçu 8 coupoles de 100 mm (2 batteries de 4 pièces).

I1 faut noter que les Français ont changé le calibre pour du 105 mm après 1919.

On peut encore voir des coupoles plus anciennes avec d'autres calibres, par exemple, à Metz: coupoles pour un obusier de bronze de 210 mm (Groupe fortifié du Mont St-Quentin, ex Feste Prinz Friedrich Karl).

Toutefois, cette coupole a des dimensions plus grandes que la coupole Gruson pour les forts Belges. Seul, le système "Panzer-lafette" est le même.

14) page 35, première ligne: pour ce qui concerne la coupole de 120 mm, il s'agit des forts d'Eben-Emael et de Battice. Pour les forts réarmés de Liège, on a, selon la nécessité, remplacé les canons de 120 mm par des 105 mm et les obusiers de 210 mm par des pièces de 150 mm. En 14-18, les Allemands ont emporté pas mal de pièces. Curieusement, les canons de 105 et 150, sont des pièces récupérées après 1918. Pour le cas de Namur la situation est plus difficile et sort du sujet.

15) page 37: revenons à cette photo, identifiée comme étant les "Ateliers de LA MEUSE": Mr Schalich signale que celle-ci est reproduite en sens inverse. On peut le voir sur la photo originale sur la petite plaque en dessous du canon du milieu.

Source: R. Van Wetter: Les coupoles et les phares cuirassés des forts de la Meuse - Bruxelles 1891 (ici aussi la photo est reproduite en sens inverse).

16) page 40 et 41: tableaux A et B (Anvers):

Mr Schalich signale: en mars 1940, l'"ABWEHR" (fremde Heere West) des Allemands, a publié le "Denkschrift Antwerpen" pour les troupes attaquantes. Dans ce document, l'état des forts d'Anvers en 1940, ne nous intéresse pas; mais on donne aussi l'armement en 1914 de chaque fort, redoute ou batterie. Ces explications sont plus précises que dans le document belge, où on parle seulement des types de forts. N'oublions pas que les Allemands ont eu 4 ans de temps pour faire des recherches exactes. Il en résulte les corrections suivantes à apporter au tableau B.

Type I: Le fort 3 a été équipé de la tourelle de Coles en 2 x 15cm mais la colonne "2 x 15" est en fait réservée aux tourelles en acier. Pour la colonne "7,5", nous avons déjà rectifié en y ajoutant 2 pièces; cela concerne les forts n° 2 à 7, selon Mr Schalich.

Type II: pour Stabroek, il faut rectifier comme suit: une tourelle 2 x 15 -deux tourelles 2 x 12 - 4 tourelles de 7,5 et 4 de 5,7.

Type VI: le fort de Bornem a en fait été équipé de: une tourelle de 2 x 15 - une tourelle de 1 x 12 - quatre tourelles de 7,5 - six tourelles de 5,7.

Type VIII: le fort de Schoten a été équipé selon les normes et types des forts de la Meuse, à savoir: deux tourelles de 2 x 15 - deux tourelles de 21 cm - cinq tourelles de 5,7.

Cela a été confirmé à l'occasion d'une visite du fort, organisée par la Simon Stevinstichting récemment.

Type IX: Lierre a reçu trois tourelles de 2 x 15 et trois de 1 x 12, ainsi que quatre tourelles de 5,7.

Walem n'a reçu que trois tourelles de 2 x 15 et quatre de 5,7. Type XIII: Merksem aurait eu deux coupoles de 7,5.

Quant aux deux coupoles de 7,5 de Steendorp, elles sont confirmées.

Enfin, les redoutes de 1 à 18 situées entre les forts 1 à 8 ont reçu une coupole de 7,5 .

17) Fascicule 7 - page 7: concernant les effets des obus sur casemates et cuirassements, Mr Schalich fait remarquer que les examens et tableaux du M.R.A., ont toujours comme base le mémoire des Allemands de 1915; General des Ingenieur- und Pionier-Korps beim General-Gouvernement Belgien - Denkschrift über die Ergebnisse der Beschiessung der Festungen Lüttich, Namur, Antwerpen und Manonviller 1914 - Brüssel 1915.

Malheureusement, ce mémoire semble disparu dans les archives de l'Allemagne. Toutefois les Belges et les Français en ont publié des parties dans certains bulletins comme B.B.S.M. ou R.G.M.

18) page 27, lignes 15 et 16:

Sans doute, nombre de coupoles belges étaient de construction allemande. A cette époque, les coupoles n'étaient pas un secret (comme nombre d'armes d'aujourd'hui); n'importe quel pays en avait connaissance. N'oublions pas les nombreux articles dans diverses revues et bulletins avant 1914. Par contre les canons étaient plus secrets et les usines KRUPP et GRUSON ont livré beaucoup de canons pour les coupoles belges. La connaissance p.e. de la portée des pièces, donne l'avantage à l'assaillant, et en 1914, les grosses pièces allemandes n'étaient pas sans raison hors de portée de l'artillerie des forts.

19) pages 38 et 39) examen des photos de phares: Mr Schalich fait un commentaire très intéressant que nous reproduisons tel quel: "Comme souvent, les légendes des photos sont parfois inexactes. Dans les tableaux concernant les effets du bombardement sur les cuirassements, on peut prouver quelques fois cette inexactitude. Pour le phare cuirassé du Fort de Marchovelette,on dit qu'il était encore utilisable. Or, les deux photos sont des phares détruits. En comparant mes reproductions, je peux dire que les deux photos montrent le même phare: celui du fort de Maizeret. Il est bien dommage, que déjà l'original dans le livre "Défense de la P,F.N. en 1914" est trop flou pour être certain.

Une autre chose: les deux photos de la page 40: nous savons que chaque fort de Namur ou de Liège a eu seulement une coupole de 150 mm: Il faut en déduire qu'au moins une photo montre un autre fort. Malheureusement il n'est plus possible pour nous de faire les rectifications dans les forts".

P.S. A ce commentaire très pertinent, nous voudrions ajouter que effectivement, en regardant les deux photos de phare, on peut discerner la présence au centre d'un support vertical qui pourait bien être le pied du phare (accumulateur hydraulique: piston élévateur), par comparaison avec le pied du phare du fort d'Emines dont la partie inférieure existe encore à l'heure actuelle.

20) page 45 - §e): après les combats, les Allemands ont remis en état les forts, y compris le béton. Au fort d'Emines, ainsi qu'à d'autres, on voit très bien les traces de ces réparations faites par les Allemands.

21) page 46 - photo: il s'agit d'une coupole du fort de Kessel. Les obusiers autrichiens ont beaucoup participé au succès des Allemands contre les forts belges (calibre 305 mm), et ils ont emmené une coupole pour l'exposer à Vienne. Selon une connaissance, cette coupole est encore visible dans un des musées militaires de Vienne.

Nous remercions vivement Mr SCHALICH pour ses efforts en vue de compléter l'étude précitée. Sa collaboration a été des plus appréciée.

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Dernière mise à jour: 31 mai 2012