La Position Fortifiée de LiègeLe Général Brialmont proposa, en 1882, dans son livre consacré à la situation militaire de la Belgique, la création d'une position fortifiée moderne autour des villes de Liège et Namur, afin de garantir la neutralité de la Belgique, décidée en 1830. La place forte de Liège serait protégée contre toute invasion allemande et celle de Namur contre toute invasion française. Le Général Brialmont se heurta à la classe politique qui n'était pas prête à accepter ses propositions. Les tensions entre la France et l'Allemagne accélérèrent la procédure. Le 31 décembre 1886, le Général Brialmont fut invité par le Ministre de la Guerre à lui faire des propositions. Le Roi exigea une solution rapide, afin de pouvoir présenter un projet de réalisation aux chambres et leur faire voter un budget (1). Le projet présenté consistait en la construction de douze forts autour de Liège et de neuf autour de Namur. Ces forts répondaient aux conditions de résistance à l'artillerie de l'époque, (pièces d'artillerie de 220 mm utilisées par les armées allemandes et françaises). Après des débats difficiles, le Parlement approuva le projet et vota les crédits nécessaires, le 1er juin 1887 (24 millions de francs-or). (2). Ce crédit fut très vite revu, à la hausse, suite à l'apparition des torpilles qui furent lancées sur les forts de La Malmaison et de Bourges, à titre d'expérience, en 1886, et qui y causèrent de graves destructions. Cela amena de nouvelles mesures dans la construction des forts. Le crédit accordé fut de 54 millions francs-or, le 10 avril 1888. (3). Au terme de la réalisation des travaux, quatre ans plus tard, le coût total atteignit 71 millions de francs-or. (4).
(1) G. SCHALICH, Quelques chiffres concernant le coût des forts Brialmont de Liège et Namur, dans Bulletin d'information du CLHAM, t III, fasc. 3, s.l., Juillet-septembre 1986, p. 35. «Brialmont avait fait depuis longtemps des travaux sur ce thème et put présenter le 15 janvier 1887, un projet qui contenait aussi les premiers calculs du coût de l'opération». Retour au texte - Retour au plan du site «Le Ministre de la guerre n'exigea que 24 millions au lieu des 31 prévus, afin d'amener les Chambres à admettre le projet». Lt.Col. A. GANY, Construction des forts de la Meuse de l'époque Brialmont, dans Bulletin d'information du CLHAM, t III, fasc. 3, s.l., Juillet-septembre 1986, p. 7. Retour au texte - Retour au plan du site (3) G. SCHALICH, op. cit.. p. 37. «Le Ministre de la guerre ne s'attendait pas à de pareils frais. On était si consterné, qu'on voulut arrêter les travaux. Toutefois, le crédit de 54 millions francs-or fut accordé, par la «section centrale» qui avait à contrôler les budgets spéciaux». Retour au texte - Retour au plan du site (4) Idem, p. 38. C'est en été 1891, qu'on prit connaissance du coût final des travaux. On se tut pour des raisons politiques. Retour au texte - Retour au plan du site Retour en haut - Retour au plan du site La raison des fortifications à LiègeLiège est une position stratégique de première importance car, par Liège convergent : - 17 axes routiers (au départ d'Aix-la-Chapelle, de Bruxelles, de Maastricht, de Namur, de Verviers, etc...) - 7 voies ferrées - 1 grand fleuve : la Meuse - 2 rivières importantes : l'Ourthe et la vesdre. Ces données expliquent le trafic important dont la ville est l'objet. Liège est aussi un passage obligé vers l'intérieur de la Belgique et vers les zones portuaires. La place prendra désormais le nom de P.F.L. (Position Fortifiée de Liège). Les anciennes défenses de Liège, la Citadelle et la Chartreuse, céderont la place à ces 12 forts. (à suivre...) |
Pour toute question, remarque, suggestion ou problème concernant ce site Web,envoyez un après avoir lu "Correspondants" et "VOS recherches, VOS questions" |