Tome IV - Fascicule 8 - octobre-décembre 1990


La position fortifiée de Liège. Étude sur les observatoires des forts

Émile COENEN


Avant-propos

Il était une fois un petit garçon qui se promenait dans un bois immense. Ce bois était animé d'une multitude de bruits étranges et d'ombres malfaisantes. Pourtant, ce petit garçon avançait sans peur, car il était un preux chevalier armé de sa puissante épée en bois.

Tout à coup se dressa devant lui une énorme masse noire. La première émotion passée, le chevalier constata qu'il s'agissait d'une drôle de maison sans fenêtre ni toit, mais avec une entrée laissant apparaître un trou noir. La curiosité étant la plus forte, il franchit, presque sans crainte, cette entrée et découvrit deux petites pièces plongées dans une obscurité quasi totale.

"Quelle maison bizarre !" se dit-il. Il n'y avait ni meuble, ni lit, seulement des étagères aux murs et un bac à sable dans chaque pièce. D'autorité, il prit possession des lieux et, durant toutes ses vacances d'été, cette maison bizarre devint son antre secret.

Les années passèrent et le petit garçon, grandissant, rencontra, au hasard de ses promenades, d'autres maisons bizarres. Un jour, un vieux sage lui dit : "Ça, ce sont des fortins de la guerre". Alors le jeune homme voudra tout savoir sur ces fortins. Pendant vingt ans, il parcourra des centaines de kilomètres à pied, prendra des centaines de photos, passera des centaines d'heures à compulser des archives ; il écrira ; il dessinera ; il interrogera.

Voilà, en résumé, l'histoire d'une passion pour des petits cubes en béton. Cette passion, je voudrais vous la faire partager.

Par quels moyens ? Par la publication d'un certain nombre de livres qui vous expliqueront, au moyen de photos, de plans, de cartes et de textes, l'ensemble de la position fortifiée de Liège.

Chaque livre traitera d'une partie de cette position fortifiée. Il expliquera en détail la construction, le matériel, toutes ses composantes. Il permettra de découvrir, soit à pied, soit en voiture, les fortins implantés dans notre belle principauté.

Car ces centaines de kilomètres parcourus à pied pour découvrir ces fortins m'ont permis d'admirer bon nombre d'endroits magnifiques que peu de personnes connaissent.

Alors, choisissez un beau dimanche de printemps, munissez-vous de bottes, d'une petite lampe de poche et partez à la découverte de ces fortins. En franchissant votre première porte, peut-être, à votre tour, deviendrez-vous un passionné de "fortif" ?


Chapitre I. L?observation en 1914


Suite à la guerre franco-prussienne de 1870, la tension entre la France et l'Allemagne augmentant, la Belgique décide, pour différentes raisons, de fortifier le pays.

Le projet du général Henri-Alexis Brialmont est approuvé le 29 juin 1887. Il repose sur l'édification de deux places fortes situées à Liège et à Namur, et sur le renforcement du réduit national, à Anvers.

Liège, occupant une position stratégique importante, se voit dotée, entre 1888 et 1892, de douze forts ultra-modernes pour l'époque, à savoir, sur la rive droite de la Meuse, du nord au sud : Barchon, Évegnée, Fléron, Chaudfontaine, Embourg, Boncelles ; sur la rive gauche de la Meuse, du sud au nord : Flémalle, Hollogne, Loncin, Lantin, Liers et Pontisse.

Les intervalles entre les forts seront dotés d'organisation de campagne pour l'infanterie à la mobilisation. Des redoutes sont construites en juillet 1914.

Ces monstres de béton sont armés de canons de 12 et 15 cm et d'obusiers de 21 cm permettant d'obtenir un rayon d'action au moins semblable à celui de l'artillerie de siège. L'observation des tirs se fait de différentes manières. Tout d'abord, le phare, situé au centre du massif central, peut également servir d'observatoire. Pour le tir à vue directe, chaque coupole de 12 et de 15 cm possède son propre observatoire. Il s'agit d'un casque éclipsable, partie intégrante de la calotte, qui permet à l'observateur de viser à vue directe, et plus ou moins correctement, un objectif proche.

Afin d'obtenir des vues à plus longue distance, des équipes formées d'observateurs d'artillerie et de téléphonistes sillonnent la région tenue sous le feu des coupoles. Ils renseignent, au moyen de lignes téléphoniques de campagne ou par le réseau civil aérien, au bureau de tir, les objectifs découverts. Certaines équipes ont un poste fixe, appelé PO (poste d'observation), situé le plus souvent dans les clochers, au sommet des terrils ou des collines.

Le 4 août 1914, 26 ans après le début de la construction des forts, l'armée allemande viole notre frontière. Les forts résistent bien les premiers jours. Mais les progrès de l'artillerie lourde allemande rendent nos forts obsolètes. Ceux-ci tombent les uns après les autres, écrasés sous des obus deux fois plus puissants que ceux pour lesquels ils avaient été prévus.

Après la guerre, on constata que les forts n'avaient pu remplir correctement leur rôle par manque de moyens d'observation. À certains moments, notre infanterie livra de furieux combats à quelques kilomètres seulement des forts qui ne purent la soutenir, faute de renseignements précis. Vu l'avance rapide des troupes allemandes, les équipes d'observation volantes et les PO durent se replier, laissant le champ libre à l'ennemi. Celui-ci ne se priva pas de couper le réseau téléphonique civil. Dès lors, les forts étaient privés de leurs yeux.

Durant l'occupation des forts par les Allemands, ceux-ci, bien conscients des lacunes de l'observation, construisirent des postes d'observation cuirassés supplémentaires sur les forts eux-mêmes.

Le 11 novembre 1918, le cessez-le-feu retentit et, durant des années, nos forts furent laissés à l'abandon.


Chapitre II. La naissance d?un réseau d?observation


1929. Une commission chargée d'étudier le système de défense de notre pays décide de fortifier la région de Liège et de moderniser huit de ses anciens forts.

C'est ainsi que les forts de Boncelles, Embourg, Chaudfontaine, Fléron, Évegnée et Barchon furent modernisés. Une série d'abris furent construits dans leurs intervalles.

Plus tard, les forts de Pontisse et de Flémalle furent également modernisés pour défendre la rive gauche. Ensuite quatre nouveaux forts furent construits : du nord au sud, Eben-Emael, Aubin-Neufchâteau, Battice et Tancrémont-Pepinster, ainsi qu'une série d'abris dans leurs intervalles, la construction du canal Albert permettant une protection plus efficace de la rive gauche de la Meuse.

Le 10 mai 1940, Liège sera en fait protégée par une position avancée et quatre lignes fortifiées.

La positon avancée, constituée de "centres de résistance", s'étend de Beusdael à Stavelot.

La première ligne, PFL 1 (position fortifiée de Liège, 1ère ligne), comprendra les trois forts modernes cités plus haut, tandis que le fort d'Eben-Emael protègera son flanc gauche. 179 abris, armés de mitrailleuses (Mi) ou fusils-mitrailleurs (FM), de canons de 47 mm antichars (C 4,7), en protégeront les intervalles.

La seconde ligne, PFL 2, comprendra les six forts réarmés de la rive droite et 61 abris.

Une troisième ligne, PFL 3, sera constituée d'abris de contre-irruption et de postes permanents ainsi que de deux têtes de pont, l'une à Visé, l'autre à Argenteau.

Enfin la quatrième ligne, PFL 4, défend la rive gauche grâce aux forts de Flémalle et de Pontisse, et aux abris édifiés le long de la Meuse et du canal Albert.

Et les observatoires ? On pourrait penser que l'on a tiré parti des enseignements de la Première Guerre mondiale. Il n'en est rien.

Lors de la construction des abris d'intervalles dans les différentes lignes, on a bien implanté des abris-observatoires, mais ceux-ci travaillent au profit de l'infanterie devant les occuper, afin d'empêcher les infiltrations ennemies.

Ce n'est qu'en 1937, donc plus de 8 ans après les premières études de la réorganisation de nos fortifications, que le Ministère de la Défense nationale estime qu'il est préférable que nos forts disposent d'un réseau d'observation. Il va s'ensuivre de nombreux projets, parfois insensés.

À cette époque, l'observation au profit des forts est très réduite. Pour observer le terrain environnant, les forts réarmés des PFL 2 et 4 ne disposent que de leurs observatoires cuirassés au centre du massif central et de leurs tours d'air (1). Quant aux nouveaux forts de la PFL 1, ils ne disposent que de cloches-observatoires disposées dans certains blocs de combat. Ces deux systèmes d'observation sont cependant très aléatoires, étant donné les nombreuses vues cachées par les vallons, les dépressions de terrain, les bois, les haies, etc. De plus, la portée des canons dont sont armés les forts est beaucoup plus importante. À titre d'exemple, une coupole pour un canon de 150 mm de fort réarmé a une portée maximum de 19 km et celle armée de canons de 105 mm a une portée maximum de 13 km (donc hors de la vue des PO existants).

(1) L'observatoire cuirassé, appelé également POC, n'est en fait que l'ancien phare de 1914 réaménagé.

Aussi, le 17 juin 1937, le Ministère de la Défense nationale décide de doter les forts d'un réseau d'observatoires sous abris, qui seront situés à une certaine distance de ceux-ci, mais non vers l'avant. Ces abris devront être autonomes.


Chapitre III. Le réseau d?observation de la PFL 2


La création de ce réseau d'observation va être étudiée par le Commandant du IIIe corps d'armée qui, après de nombreuses reconnaissances sur le terrain, estime qu'il est possible d'utiliser, sous réserve de certaines modifications, les abris-observatoires d'infanterie déjà construits. Une première étude va donc être réalisée sur PFL 2 et, si elle aboutit à un projet définitif, celui-ci sera appliqué aux PFL 1 et 4.

Les environs de Liège deviennent un immense chantier à partir de 1934. À cette époque, plusieurs entreprises commencent la construction d'abris dans les intervalles des forts de la PFL 2. Ces entreprises, aux noms parfois bien connus chez nous : Duyvewaardt, Travhydro, Brandt, vont, de 1934 à 1935, bétonner sans relâche.

La PFL 2 comprend 7 intervalles. Ceux-ci sont désignés par l'initiale des forts qui les limitent. L'intervalle Flémalle - Boncelles est repris sous les lettres FB. Ensuite viennent les autres : BE, EC, CF, FE, EB et, pour terminer, l'intervalle Barchon-Meuse : BM. De plus, deux extensions sont créées à Magnée et à Micheroux : elles se nomment respectivement Mg et Mi. Dans ces intervalles ont été implantés 13 observatoires d'infanterie. Il s'agit des abris : FB 1, FB 2, FB 3, BE 5, BE 8, CF 4, CF 6, CF 8, Mg 1, Mg 4, FE 5, BM 3 et AC 1 (cet observatoire est situé au lieu-dit Aux Communes, près de Barchon, dont il reprend les initiales).

Il est à remarquer que les intervalles EC et EB ne comportent aucun observatoire et ceci va poser des problèmes à l'état-major (EM).

Ces observatoires sont protégés par des murs de 1,30 m d'épaisseur et disposent généralement de deux embrasures permettant le tir à la mitrailleuse (Mi) ou au fusil-mitrailleur (FM), sauf l'abri FE 5 qui possède trois embrasures et l'abri CF 4 qui en possède quatre.

Chaque observatoire est équipé soit d'une cloche cuirassée, d'un diamètre intérieur de 80 cm, prévue pour l'observation, soit d'une cloche cuirassée, d'un diamètre intérieur de 1,20 m, permettant l'observation et le tir au FM.

Bien que comportant les mêmes locaux, à savoir un sas d'entrée défendu par un local, les chambres de tir et le local cloche, les observatoires sont à peu près tous différents.

Afin d'éviter une longue description de ce type d'abri, veuillez vous référer au plan ci-dessous. Il s'agit de l'abri Mg 4, situé à Magnée et toujours visible actuellement.



1. Sas d'entrée

2. Défense du sas + accès cloche

3. Chambres de tir

4. Bac à argile (support affût)

5. Étagère

6. Embrasure

7. Sortie de secours


Ces abris ne sont pas aptes à constituer un réseau d'observation des forts devant résister un certain temps à une attaque ennemie.

Ils ne permettent pas non plus à une équipe de 5 ou 6 hommes de vivre dans de bonnes conditions. Pour qu'ils soient aptes à remplir leur mission, de nombreuses modifications devront y être apportées. Le Ministère de la Défense nationale émet à ce sujet de nombreuses conditions et desiderata que nous allons développer ci-après.


Chapitre IV. Les desiderata


Nous nous bornerons à développer les six plus importants.


a) La défense rapprochée

Cette défense peut être réalisée grâce à la cloche que possèdent déjà les observatoires d'infanterie, à ses lance-grenades, à ses tirs de Mi ou FM et aux tirs des forts eux-mêmes. Pour ceux déjà munis d'une cloche FM, la défense rapprochée est considérée comme suffisante. Quant à ceux possédant déjà une simple cloche de guet, il faudra en modifier les créneaux afin de permettre aux défenseurs l'emploi du pistolet à grande puissance (GP). On augmentera le nombre de lance-grenades et on dotera chaque abri d'un pistolet lance-fusées afin de demander, par signaux convenus à l'avance, au fort intéressé, un appui d'artillerie. On créera également un réseau de défenses accessoires constitué de fil de fer barbelé ou de tétraèdres métalliques.


b) La défense antichar

Dans la lutte contre les chars, le seul point faible des abris existants réside dans les embrasures. Aussi importe-t-il de protéger celles-ci au moyen de volets blindés. Les occupants auront en dotation des grenades incendiaires et on modifiera peut-être une chambre de tir pour favoriser l'emploi d'un canon antichar. La porte d'entrée sera renforcée et protégée par un mur de soutènement en béton. Les deux embrasures seront camouflées le mieux possible.


c) La protection contre les gaz de combat

Leçon de la Première Guerre mondiale, le problème des gaz toxiques reste capital en ce qui concerne la protection d'abris destinés à se défendre durant plusieurs jours. Afin d'obtenir une protection efficace, il conviendra que les abris disposent d'un local de "détente" hermétique aux gaz extérieurs. Pour ce faire, ce local doit comporter un système de régénération d'air.


d) Les transmissions

Pour certains abris, le problème des transmissions est actuellement résolu par l'emploi du réseau téléphonique enterré existant de la PFL. Les autres peuvent être, par un moyen économique, reliés à ce réseau. On utilisera également la téléphonie par le sol ou la TPS (système de vibrations communiquées par le sol), des fusées, des chiens messagers, ou encore un système de télégraphie sans fil, ou la TgSF.


e) L'éclairage et le dégagement du terrain

Sous peine de perdre, la nuit, le bénéfice du système d'observation, il importe de résoudre le problème de l'éclairage du terrain. Pour cela, un poste de mitrailleuse de l'abri peut être remplacé par un projecteur du même type que celui des forts. Son alimentation sera assurée par un groupe électrogène.

Enfin, il faut dégager efficacement, mais surtout discrètement, tout ce qui peut entraver l'observation et le tir. Il ne faut pas créer des zones dénudées autour de l'abri, ce qui favoriserait son repérage facile et direct par l'artillerie adverse.


f) Les éléments nécessaires à la vie

Chaque abri doit être doté en permanence des éléments indispensables à la vie d'une garnison réduite et ce, pour une période n'excédant pas 8 jours. Cette dotation est constituée de vivres, de médicaments, d'eau, de munitions, etc. Pour stocker tout ceci, il faut des locaux en nombre suffisant. Il faut prévoir, de plus, une latrine, une morgue et un local de repos muni de lits et de fauteuils transatlantiques.

Telles sont les grandes lignes des modifications à apporter aux abris observatoires existants.

En résumé, il conviendra de modifier certaines cloches cuirassées, de remplacer une Mi par un canon de 47 mm, l'autre par un phare blindé, de créer un local étanche et de revoir les transmissions, enfin de doter l'abri de locaux suffisants pour le stockage du matériel. Tous ces desiderata tendent à transformer les abris-observatoires existants en petits forts d'arrêt dans lesquels la défense, l'observation et la vie doivent pouvoir être assurées durant 8 jours.

C'est sur ces bases que va s'édifier le premier grand projet.


Chapitre V. Le premier projet


Le Directeur du génie et des fortifications de l'époque, le général-major Spinette, fait établir, le 3 décembre 1937, un avant-projet sur base de l'abri Mg 4, dans lequel l'ensemble des nouveaux locaux supplémentaires est construit à côté du bâtiment existant, séparé simplement par un joint étroit mais libre. En effet, ce nouvel abri, constitué d'une ancienne et d'une nouvelle partie, serait sujet à un cisaillement interne provoqué par des tassements inégaux de ses propres parties.

Les dessinateurs de la 3e direction du génie et des fortifications (3e DGnF) travaillent d'arrache-pied sur leurs planches à dessin. Après plusieurs essais, ils réalisent un plan type de transformation des abris-observatoires.



Plan type de modification de l'abri observatoire Mg 4



Plan détaillé des nouveaux locaux et dotation en matériel.

A. Local de détente : 3 lits dont 2 superposés, 4 bonbonnes d'oxygène, refroidisseur, ventilateur à bras, pompe à bras, équipement de combat.

B. Magasin du local de détente : 2 boîtes de viande, 3 boîtes de biscuits, 92 litres d'eau potable, 1 réchaud PAN sur une petite étagère, 92 bouteilles d'eau minérale, 1 coffret médical.

C. Latrines : 1 cuvette à joint hydraulique.

D. Batterie tampon : accumulateurs, tableaux.

E. Local munitions : 29 caisses de munitions pour canon de 4,7, 8 caisses de munitions pour Mi, 4 caisses de grenades, grenades incendiaires, 2 boîtes filtrantes, 2 caisses de fusées, 1 fût de CaOC12.

F. Morgue : 2 emplacements et produit désinfectant nécessaire pour recouvrir deux hommes.

Dans le local de combat : sacoches d'accessoires, pièces de réserve, outillage de manoeuvre, un quart de la dotation en munitions, lanternes et bidons d'essence, armement individuel, le ventilateur du C 4,7.


Quels sont les abris qui vont être modifiés ?

De nombreuses reconnaissances sont effectuées sur le terrain. Les rapports en sont transmis au Ministère de la Défense nationale qui établit alors une première liste d'abris indispensables à la réalisation du réseau d'observation. Il s'agit des abris suivants : FB 3, BE 5, BE 8, CF 4, CF 8, Mg 1, Mg 4, FE 5, BM 3 et AC 1. On y ajoute des nouveaux : EC 1 bis, EC 2, FE 2, EB 2 et OP 206 (Belle-Fleur de Cheratte).

Nous avions constaté que deux intervalles ne possédaient pas d'observatoire. L'intervalle Embourg - Chaudfontaine se voit doté, dès à présent, de deux observatoires : EC 1 bis, à construire puisque n'existant pas, et l'abri EC 2, qui est en fait un abri de contre-irruption. Il est dépourvu de cloche cuirassée. Il a un étage et est équipé d'un canon de 4,7, d'une Mi et d'un phare.

Quant à l'intervalle Évegnée - Barchon, le Ministre propose de transformer un simple abri d'intervalle, EB 2, donc dépourvu de cloche cuirassée, en observatoire.

On ajoute un observatoire supplémentaire dans l'intervalle Fléron - Évegnée. L'abri FE 2 devra être construit au sommet d'un terril de la région.

L'abri OP 206 sera construit au sommet de la Belle-Fleur du charbonnage du Hasard à Cheratte, dans l'intervalle Barchon-Meuse.

Une évaluation très approximative du coût de ces transformations s'élève à 250.000 francs de l'époque, par abri (en francs actuels -1990, il convient de multiplier par 21). Il faut ajouter à ceci le prix du groupe électrogène, du projecteur, du système d'aération, de l'armement et des approvisionnements de toutes sortes.


Chapitre VI. Les restrictions


1938. La construction de l'ensemble des fortifications du pays avance bien. Mais tout cela coûte fort cher et les caisses de l'État se vident. Aussi débute une période de restrictions. Un franc devient un franc.

De ce fait, le projet consistant à transformer, ni plus ni moins, de simples abris en petits forts d'arrêt est abandonné. Mais il reste cependant très important que les forts disposent d'un réseau d'observation propre. De nouvelles reconnaissances sont effectuées sur le terrain par la DGnF, et notamment les 7, 8 et 9 mars 1938.

Chaque abri-observatoire est réétudié et fait l'objet d'une fiche dont le lecteur trouvera un exemplaire en annexe I.

Finalement, une liste, définitive celle-ci, est dressée et comprend les abris suivants : FB 2, FB 3, BE 5, BE 8, EC 1 bis, CF 4, Mg 1, Mg 4, FE 2, FE 5, EB 2, BM 3 et AC 1.

De cette liste, il ressort que les abris FB 1, CF 6 et CF 8 ne seront pas des observatoires d'artillerie mais travailleront au profit de l'infanterie. Les deux derniers existants toujours, ils nous permettent de faire une comparaison entre ces deux types d'observatoires.

Quant à l'abri EC 2, qui ne fait plus partie des abris retenus, les transformations à effectuer pour le rendre apte à remplir sa mission étant trop nombreuses, il restera un simple abri de contre-irruption.

L'observatoire OP 206 est supprimé pour la bonne et simple raison qu'il est impossible à construire. Cet abri était prévu au sommet de la Belle-Fleur du Charbonnage du Hasard à Cheratte et devait observer au profit du fort de Barchon.

À son sujet, l'étude réalisée par la 3e direction du génie et des fortifications montre que l'observatoire aurait pesé 350 tonnes car il s'agissait de deux abris placés côte à côte. Or la charpente en béton armé de la belle fleur ne peut recevoir qu'une charge de 100 tonnes. Ne pouvant bien sûr pas la surcharger de 250 tonnes, le projet est purement et simplement abandonné.

Le réseau d'observation de la PFL 2 comprendra donc 13 abris-observatoires dont voici la liste d'après leur type :

a) 4 abris à deux locaux pour Mi ou FM avec une cloche de type FM : FB 2, Mg 1, Mg 4, AC 1.

b) 3 abris à deux locaux pour Mi ou FM avec une cloche de type guet : FB 3, BE 5, BM 3.

c) 1 abri à deux locaux pour Mi ou FM mais démuni de cloche : EB 2.

d) 1 abri à un étage avec deux locaux pour Mi ou FM et une cloche de type guet : BE 8.

e) 1 abri à trois locaux pour Mi ou FM et une cloche de type guet : FE 5.

f) 1 abri à quatre locaux pour Mi ou FM et une cloche de type guet : CF 4.

g) 2 abris à construire : EC 1 bis et FE 2.

La liste établie, il ne reste donc plus qu'à les modifier pour les rendre aptes à remplir leur mission. Ces modifications sont bien différentes du premier projet, bien que certaines en découlent. Aussi, reprenons les points soulevés au chapitre IV et voyons-en les différences.


Chapitre VII. Les modifications


a) La défense rapprochée

Le réseau de fil de fer est conservé. Des lance-grenades sont ajoutés dans certains abris. La cloche cuirassée du type FM garde toute son efficacité, mais la cloche de guet voit ses créneaux modifiés. Tout d'abord, leur paroi inférieure est abaissée pour permettre le tir au GP, parallèlement au béton de la toiture. Ensuite, afin d'obtenir le recoupement visuel des zones observées autour de l'abri, ils seront alésés de chaque côté.


b) La défense antichar

Le projet de canon antichar est abandonné. L'abri sera pourvu de dix mines et de leurs cinq madriers ainsi que de grenades incendiaires. L'entrée de l'abri est encore protégée par un mur en béton ou un merlonnage. La porte ne sera pas renforcée. Les embrasures seront modifiées de deux manières. Nous y reviendrons plus loin.


c) Protection contre les gaz de combat

Un local hermétique, dit "local de détente", est créé dans une des chambres de tir. De plus, un épandage de chlorure de chaux sera réalisé autour de l'abri et un fût supplémentaire sera placé dans le sas d'entrée. Un ventilateur à main permettra de ventiler les locaux et de créer dans le local de détente une surpression grâce à l'utilisation de portes et de volets étanches.


d) Les transmissions

Chaque observatoire sera relié au réseau téléphonique enterré de la PFL. Il sera doté d'un pistolet lance-fusées pour fusées avec ou sans parachute. Tous les autres projets sont abandonnés (un projet de télétransmission était en cours de réalisation dans un abri de PFL 1 et de P FL 4).


e) L'éclairage et le dégagement du terrain

Le projecteur est supprimé et rien ne le remplacera. Par contre, le dégagement du champ de tir et d'observation est réalisé. La remarque faite dans le premier projet de ne pas créer de zones dénudées, est respectée à la lettre, ce qui entraînera des déboires à certains abris. L'ennemi, sous couvert, pourra s'approcher de l'abri sans être vu de celui-ci.


f) Les éléments nécessaires à la vie

L'abri reçoit une dotation en vivres et en munitions qui doit être entreposée dans le local de détente. De plus, ce local devra être équipé de lits ou de hamacs, d'une table et d'un fauteuil transatlantique. Une latrine du type "bac inodore" sera placée au pied du local cloche. Les locaux supplémentaires sont supprimés. Ceci entraînera la disparition du bâtiment accolé à l'abri existant.

Voici les modifications les plus importantes qui sont à réaliser. Il est bien évident que chaque abri étant plus ou moins différent des autres, les modifications le seront également.

L'abri AC 1 est le premier transformé à titre d'essai. Aussi allons-nous plus particulièrement l'étudier. Afin de faciliter la compréhension du texte qui suit, nous conseillons au lecteur de se référer aux plans ci-après montrant l'abri, avant et après sa transformation.



Plan de l'abri AC 1 avant et après transformation


Les transformations

Tout d'abord, un réseau de fil de fer barbelé, constitué de trois rangées, entoure l'abri. La longueur du périmètre est de 100 m, ce qui représente 120 piquets et 500 kg de fil de fer barbelé. Des barrières permettaient le franchissement de ce réseau.

La protection de la porte d'entrée est renforcée par un mur en béton armé. La grille de fermeture existante est du type P1 (il est possible que certaines baies d'entrée aient été ramenées à hauteur d'homme).

Dans le mur formant la chicane du sas, le créneau d'observation et de tir est modifié. La goulotte lance-grenades existante et ce créneau peuvent être fermés par des volets intérieurs.

La porte à persiennes existante, de type P2, est rendue hermétique à l'air.

La goulotte lance-grenades défendant la face latérale extérieure de l'abri reçoit également un volet intérieur.

Un tampon métallique est fixé sur la partie intérieure de la sortie de secours, afin de la rendre hermétique à l'air.

La tablette, servant de support au chargeur de bandes de la mitrailleuse, est déplacée.

Le bac à argile de la première chambre de tir, permettant le placement d'une mitrailleuse et de son affût, est démoli. À sa place, on fixe un affût "Chardome" avec un système "Squifflet" qui permet de placer un FM à la place de la Mi.

L'embrasure de cette chambre de tir est modifiée. L'ancien système d'obturation intérieur de l'embrasure est enlevé ainsi que le volet extérieur. Le nouveau volet extérieur de fermeture de l'embrasure est constitué par une plaque de blindage de 6 cm d'épaisseur provenant d'une ancienne batterie allemande de la Première Guerre, la batterie Wilhelm II à Knokke.

Les accès au local cloche et à la deuxième chambre de tir sont fermés par des portes hermétiques à l'air de type P 16. (Voir figure XIII ci-avant).

L'aménagement de cette deuxième chambre de tir est réalisé comme suit :

1) le bac à argile est démoli et le volet intérieur de fermeture de l'embrasure est enlevé.

2) l'embrasure est bétonnée en y aménageant une goulotte lance-grenades. Cette goulotte entraîne, en ce qui concerne AC 1, le remblayage du fossé diamant, afin de permettre l'explosion des grenades au ras du sol. Ce fossé diamant, un des rares construits, empêche l'ennemi d'atteindre l'embrasure afin d'y placer une charge explosive et évite que des remblais provenant d'explosions ne masquent l'embrasure.

Afin de pouvoir placer des lits superposés, un des côtés de cette chambre de tir est libéré de toutes ses étagères et crochets. Une partie de ceux-ci sont replacés sur le côté opposé, en vue de stocker tout le matériel en dotation ; les autres seront fixés dans la première chambre de tir et dans le local cloche. Une nouvelle étagère est placée au-dessus de l'ancienne embrasure.

La dernière paroi du local reçoit un ventilateur puisant l'air dans le local cloche et le refoulant dans le local de détente ainsi que dans le local de tir.

Voilà les points principaux de transformations. Toutes les autres sont réalisées en fonction du type d'abri à modifier.


Chapitre VIII. La réalisation des observatoires d?artillerie des forts


Préambule

L'entreprise Melin enlève la commande concernant la modification des observatoires. Mais à la suite du décès de son directeur, une firme bien connue des Liégeois réalisera ce travail.

En effet, la firme Travaux Hydrauliques et Entreprises Générales, en abrégé Travhydro, exécutera la transformation de 11 bâtiments, soit 9 sur PFL 2 et 2 sur PFL 4, pour la somme de 117.445 francs de l'époque (pour convertir en francs actuels, multiplier par 21). La firme Doutrewe, rue Saint-Léonard à Liège, va transformer les 13 observatoires de la PFL 1 pour la somme de 229.053 francs.

La firme Travhydro débute donc les travaux vers janvier 1939. Les charges de l'entrepreneur sont draconiennes.

Les bâtiments à transformer sont situés sur des terrains appartenant à l'État, enclavés dans des terrains privés. Une servitude de deux mètres de large relie chacun des terrains de l'État à la voie publique. L'entrepreneur a le droit de se servir de ces servitudes et des terrains de l'État pour réaliser les travaux, mais il doit les remettre en état à la fin de l'entreprise. Si la servitude est insuffisante, l'entrepreneur doit louer, avec l'accord des propriétaires, les terrains riverains. Les frais de location sont à sa charge.

Qui plus est, il doit fabriquer tous les différents accessoires non fournis par l'État. C'est-à-dire à peu près tout, sauf les ventilateurs, les affûts "Chardome" et les volets blindés qui sont entreposés à la caserne Saint-Laurent à Liège. Il devra en assurer le transport sur les lieux de placement à ses frais. Du fait des travaux défensifs réalisés dans l'ensemble de PFL 2, de l'établissement de réseaux de barbelés, rails antichars et barrières "Cointet", l'entrepreneur éprouvera d'énormes difficultés à atteindre certains abris comme CF 4, Mg 4 et FE 5.

Il doit également respecter un ordre de travail bien précis. La porte grille, par exemple, devra être fermée à la fin de chaque journée de travail, d'où l'obligation pour lui de commencer les transformations par ce poste. Les travaux d'obturation de l'embrasure du local de détente et la démolition du bac à argile correspondant ne pourront être commencés que lorsque la modification de la seconde embrasure et le placement de son affût "Chardome" seront réalisés, ceci afin de ne pas ôter à l'abri la possibilité d'effectuer des tirs. Mais quand on sait que le fournisseur de ces affûts, les établissements Faniel, les livrera en retard et avec des erreurs de fabrication entraînant de nombreuses retouches à effectuer sur place, on devine le retard que cela va provoquer.

Les heures d'ouverture du chantier sont fixées entre 7 et 17 heures. L'entrepreneur doit donner la préférence, lors de l'engagement d'ouvriers, aux Anciens Combattants, aux Invalides de Guerre et s'adresser à la Bourse officielle du Travail.

Les dimensions des baies et des différents objets indiqués sur les plans sont données à titre purement indicatif. Aussi l'entrepreneur devra-t-il relever sur place toutes les mesures afin de procéder à la fabrication de ces objets. Il devra prévoir trois baraquements à l'usage du personnel surveillant les travaux, respectivement situés à Cheratte, à Magnée et à Boncelles.

Les travaux, malgré toutes les difficultés que rencontrera parfois l'entrepreneur, avancèrent bien et, en décembre 1939, la majorité des observatoires étaient terminés.

Sitôt les transformations de l'abri AC 1 terminées, c'est-à-dire début mars 1939, on organise un exercice d'occupation permettant la mise au point de l'organisation des postes d'observation cuirassés extérieurs des PFL 1, 2 et 4.

La dotation en matériel avait été soigneusement étudiée et une circulaire du Ministre de la Défense nationale envoyée à la 3e DGnF nous l'apprend.

NdlR : la copie que possède le CLHAM n'est pas assez "lisible" pour en faire une image électronique.

Suite à cet exercice d'occupation, certaines modifications sont retenues :

Des essais de ventilation, à l'aide d'un ventilateur de la firme Sacré, avaient déjà eu lieu, le 6 mars 1938, bien avant la modification de l'abri AC 1. Il semble que ces essais n'aient pas donné entière satisfaction, car, en décembre 1939, les abris seront équipés de ventilateurs de type Bochkoltz.

Le GP et ses munitions seront supprimés du local de tir et les grenades seront toutes du type Mills, donc suppression des grenades incendiaires.

Le FM du local de tir doit être muni de son trépied pour pouvoir être fixé sur l'affût "Chardome".

Au point de vue des transmissions, il faut prévoir deux appareils téléphoniques, l'un avec laryngophone, l'autre avec casque, pour l'observateur.

La dotation en fusées éclairantes (80) et de signalisation (80) doit être augmentée.

La bouche d'expulsion d'air du ventilateur aboutissant dans le local de détente devra être équipée d'un filtre anti-gaz. En ce qui concerne le masque, il convient d'augmenter le nombre de boîtes universelles et de placer un microphone dans le masque de l'observateur.

Quant à l'éclairage, celui-ci s'avère nettement insuffisant, d'où il importe d'augmenter le nombre de lampes de type "Coleman".

La table devra être pliante et les lits devront être remplacés par des hamacs (non réalisé). Nous pensons ici à un sérieux problème de place.

La priorité devra être donnée à des fournisseurs de la région pour la livraison des différents matériels en dotation dans les abris. En voici quelques exemples :

Les établissements Troisfontaines, quai de la Batte à Liège, ainsi que la firme Fonder Burnet, rue des Dominicains, à Liège, livreront les bidons d'essence et les lampes tempête.

Les réchauds PAN seront fournis par la firme Nystrom, rue des Rivageois, à Liège, tandis que Wuidar et Fils, de Wandre, livrera les madriers à placer sur les mines (1 madrier pour deux 2 mines).

Les établissements Faniel, rue Thier de la Fontaine, à Liège, livreront tous les affûts "Chardome" pour l'ensemble de la position.

Les plantations réalisées autour des abris à des fins de camouflage seront exécutées par M. Maurice Petit, de Grivegnée. Il procèdera à la plantation de legustrums, d'acacias, de sureaux, d'arbres fruitiers, de bouleaux, d'épicéas, de peupliers et de vignes vierges.

Les lits, les tables rabattables, les fauteuils transatlantiques doivent être livrés par la firme Mertens de Mortsel.

La Société de Travail Mécanique de la Tôle, de Bruxelles, fournira les bacs inodores

Quant aux ventilateurs, 24 seront livrés à la PFL. Ils sont du type LP 20. Les ventilateurs seront fabriqués en Belgique tandis que les turbines proviendront de France. Le soumissionnaire, M. Bochkoltz est de nationalité luxembourgeoise.

Des problèmes à résoudre, il y en aura encore. Actuellement, il est difficile de déterminer si tous les fournisseurs ont eu la possibilité de livrer à temps tout le matériel commandé par la Ministère de la Défense nationale. Les travaux se terminent en décembre 1939 et il ne reste plus que six mois pour tout parachever, Mais à ce moment, personne ne le sait.

Début 1940, on prévoit l'électrification de l'ensemble des abris de PFL 2, 4 et d'une partie de PFL 1. Certains observatoires furent équipés d'éclairage électrique, notamment les abris FE 5 et CF 4, réalisé par la firme Pire, Mais le début des hostilités mit fin à ce projet.


Chapitre IX. Les nouveaux observatoires


Pendant ce temps, le Ministère se penche sur la construction des nouveaux observatoires.

Considérons tout d'abord FE 2, qui fera couler beaucoup d'encre.


FE 2

Le 23 octobre 1937, il est donc prévu d'établir un abri observatoire, soit sur le crassier du Hasard à Micheroux, soit sur le crassier de Lonette à Fléron. Il s'ensuit une étude approfondie sur les possibilités qu'offrent ces deux crassiers. En décembre 1937, se pose le problème délicat de l'édification d'une construction lourde au sommet d'un crassier.

Celui-ci est composé en effet de débris de schiste retirés des galeries de mines en plus des petits éléments et poussières retirés des lavoirs à charbon. Tout cela forme un énorme cône qui n'est guère stable. De plus, la décomposition des pyrites en présence de l'air provoque une cuisson des schistes qui forment des nids de poussière sans résistance. Le crassier du Hasard est en pleine combustion, tandis que le crassier de Lonette termine la sienne et est toujours exploité par son propriétaire, M. Mutzen-Pichotte.

Pour obtenir une stabilité convenant à semblable construction, il convient d'abattre le dessus du crassier afin d'obtenir un terrain d'assise plus stable et de prévoir un nombre suffisant de pieux profondément enfoncés. Tout cela entraînerait une dépense estimée à 830.000 francs de l'époque.

Les avant-projets les plus fous voient le jour. Par exemple, celui datant d'août 1938, prévoyant un abri à une cloche. Il a la forme d'un carré de 6,20 m de côté et repose sur 12 pieux Franki.

Un peu plus tard, l'abri projeté voit sa longueur diminuée de 20 cm et ne repose plus que sur 8 pieux.

Au début de 1939, on préconise l'emploi de deux cloches entreposées dans les forts de Namur. D'un poids de 3 tonnes environ, ces cloches sont constituées de tôles d'acier de 3 cm d'épaisseur. L'ensemble repose cette fois-ci sur 18 pieux.

D'autres projets seront encore mis à l'étude mais ils sembleraient trop longs et fastidieux dans le cadre de la présente étude. Finalement, le 16 juin 1939, les plans d'un abri léger pour personnel sont établis, avec tranchées, cette fois-ci. On est bien loin du gros abri en béton doté de cloche FM.

Cet abri consiste en une ancienne cabine blindée allemande. Celle-ci, d'un diamètre de 1 m, doit pouvoir être déplacée en cas de besoin. Elle possède une protection blindée de 10 cm pour une hauteur d'environ 1,30 m. Elle sera posée sur un radier en béton. Le personnel sera logé dans un abri léger du type des abris des Ardennes.

Nous sommes en juin 1939. À partir de cette date, nous ne trouvons plus de projet ultérieur concernant le futur abri FE 2. Aussi, ne savons-nous pas encore exactement de quoi il était composé le 10 mai 1940. En effet, selon la dernière note envoyée par la DGnF, datée du 25 août 1939 :

1) l'abri ne sera construit qu'à la mobilisation, les matériaux étant, dès le temps de paix, entreposés au fort de Fléron;

2) il y a lieu de demander au propriétaire l'autorisation d'entreposer la cabine sur le crassier;

3) il y a lieu de lui faire savoir que l'achat éventuel de son crassier n'est en aucune manière envisagé, chose qu'il vise depuis longtemps.


EB 2

Comme nous l'avons vu plus haut, l'intervalle Évegnée - Barchon ne comportait pas d'observatoire et, de ce fait, le Ministère de la Défense nationale décida de transformer un simple abri d'infanterie.

Le choix se porta sur l'abri EB 2 qu'il fallait doter d'une cloche. Pour ce faire, un premier projet prévoit le réemploi d'une cloche de mitrailleuse du fort de Sougné-Remouchamps, dont la construction avait été abandonnée. Cette cloche aurait dû être scellée dans un abri de bombardement accolé à l'abri existant, la sortie de secours de l'abri constituant le passage entre l'ancienne et la nouvelle construction. L'abri lui-même avait été transformé de la même manière que les autres observatoires. Mais le 8 mai 1939, le MDN ordonna l'arrêt de cet avant-projet. Les cloches, en effet, devaient être modifiées pour recevoir un canon de AC 4,7 et devaient être placées dans les forts d'Anvers.

Un nouveau plan fut alors dressé, prévoyant une cloche de type FM. Ce type était, en effet, en fabrication, afin d'en doter les observatoires extérieurs de Namur. Le 15 mai de la même année, nouveau contrordre. La cloche d'un certain "bâtiment 25" sera utilisée. Suite au mauvais bétonnage d'un abri, situé à Boorsheim et portant le numéro 25, celui-ci risque de s'effondrer. Aussi est-il décidé de le démolir et de récupérer sa cloche, une cloche de type FM de 18 tonnes, et de la placer à EB 2. Le transport de cette cloche sera effectué par la Société Anonyme Wuidar le 17 mai 1939. Cette cloche, plus petite qu'une cloche de mitrailleuse, permet de réduire les dimensions de l'abri de bombardement accolé à l'abri existant, initialement prévu dans le premier projet.

Sur le plan, définitif celui-ci, on constate que le projet de communication par l'issue de secours est abandonné. Aussi, un percement de 80 cm de large est-il pratiqué dans une des parois de l'abri afin de permettre au personnel de pénétrer facilement dans le bâtiment accolé. L'issue de secours sera aménagée dans le puits de la cloche et se prolongera à l'extérieur par un tuyau ovale de section 60 x 90 cm. La transformation habituelle est réalisée dans l'abri.


EC 1bis

Le dernier des trois nouveaux abris-observatoires à construire se nommera EC 1bis. Il est prévu au sommet d'un éperon rocheux situé au lieu-dit "Trixhay" à Embourg. En 1937, deux avant-projets sont réalisés.

Le premier est établi en vue de doter l'abri d'une cloche de mitrailleuse, d'un diamètre intérieur de 2,20 m et d'un poids de 50 tonnes, primitivement destinée au fort de Sougné-Remouchamps. Les locaux habituels sont prévus mais tout ceci représente un abri énorme.

Ce premier projet est donc annulé et est remplacé par un second prévoyant un abri aux dimensions plus réduites. Pour ce faire, on élimine le sas d'entrée qui sera remplacé par un puits vertical ; le local du ventilateur est également supprimé ; le ventilateur sera placé au pied de la cloche ; la sortie de secours sera également en puits.

Mais à partir de mai 1939, l'utilisation de cette cloche est réservée, comme dans le cas d'EB 2, aux forts d'Anvers.

Le 7 juin 1937, le directeur du génie et des fortifications précise dans une note (note n° 2308/A1/510) que l'importante différence de poids existant entre la cloche FM de 18 tonnes et la cloche de mitrailleuse de 50 tonnes, jointe à la réduction notable du diamètre intérieur de cette cloche (respectivement 1,20 m pour 2,20 m), permet une réduction importante de la masse de béton qui ne serait plus que de 106 m³. On établit alors un plan définitif d'un abri observatoire possédant une cloche FM et des parois en béton de 1,30 m d'épaisseur.

L'abri est composé d'une entrée habituelle, défendue par un lance-grenades et un créneau d'observation qui permet également l'emploi d'un GP. Un local à latrine, en fait, un simple "bac inodore", jouxte l'entrée. Un sas permet l'accès au local cloche qui reçoit le ventilateur. Le local de détente habituel comporte une issue de secours spéciale: du fait que l'abri est presqu'entièrement enterré, la sortie de secours est prolongée par un conduit horizontal, formé de tuyaux en béton de 1 m x 0,70 m, d'une longueur de 12,50 m, le débouché se faisant dans une petite dépression de terrain, ceci afin de le masquer aux vues de l'ennemi. Le coût de l'abri est estimé à 275.000 francs de l'époque.

Ce projet est approuvé et les soumissions sont attendues pour le 18 décembre 1939. L'adjudication en revient à la firme Deridder-Cantillana de Bruxelles. L'hiver 1939-1940 étant très rigoureux, le bétonnage fut très souvent interrompu. Aussi, le jour de l'invasion allemande, l'abri venait-il à peine d'être terminé.


Chapitre X. Les combats


Il est minuit 40, en ce 10 mai 1940. L'état-major du Régiment de Forteresse de Liège reçoit le code d'alerte réelle. Les Allemands violent notre frontière pour la seconde fois en 22 ans.

Les forts de la PFL 1, 2 et 4 se préparent à affronter l'ennemi.

Les différents abris-observatoires sont prêts à remplir leur mission au profit de leurs forts respectifs. Quels sont-ils ? Du nord au sud :



Eben-Emael

PL 19 (dès 1929, le fort d'Eben-Emael ne fait pas partie de la PFL)

en PFL 1

Aubin-Neufchâteau

Battice

Tancrémont

NV 2, NV 5, MN 11, MN 18

MN 29, MM 12, MM 305, VM 23

BV 7, VM 3, VM 29ter et les casemates de Mont et de Vesdre

en PFL 2

Barchon

Évegnée

Fléron

Chaudfontaine

Embourg

Boncelles

AC 1, BM 3

EB 2, FE 5

FE 2, Mg 4

CF 4, Mg 1

EC 1bis, BE 8

BE 5, FB 3, FB 2

en PFL 4

Pontisse

Flémalle

PL 13

ne dispose d'aucun observatoire sous abri bien qu'une étude ait été réalisée en1937 sur l'utilité d'un abri observatoire vers la bure de Xhorré



Remarque

Grâce au réseau téléphonique enterré de la PFL, chaque abri-observatoire peut communiquer avec tous les forts et les postes d'observation des différentes positions et vice-versa. Exemple : l'abri observatoire BV 7, situé sur la commune de Theux, règlera des tirs de la coupole de 150 mm du fort de Chaudfontaine.

Outre les abris-observatoires, les forts disposent également de postes d'observation de campagne, dans et au-dehors de la position. Généralement ces postes sont de simples trous creusés dans le sol, protégés par une tôle.

D'autres sont, comme en 1914, situés au sommet de terrils, clochers, etc.

Tous ces postes sont reliés par lignes volantes au réseau téléphonique enterré.

Vu leur grand nombre, nous nous bornerons à ne citer que ceux du fort de Barchon : Thier Nagant, Julémont (clocher), Belles-Fleurs de Trembleur et de Cheratte, Neuve-Maison, Housse, Leval, la Brasserie

Ces deux types de postes d'observation, c'est-à-dire les abris-observatoires et les postes d'observation de campagne (PO), sont numérotés pour toute l'artillerie du IIIe corps d'armée. Chacun d'eux doit régler et observer les tirs soit de l'artillerie de campagne, soit des forts, dans son secteur d'observation, quel que soit le fort ou l'unité qui y tire.

Exemple : le fort de Chaudfontaine dispose de six PO, à savoir :

PO de campagne en dehors de la position

Froidheid - 0.324, Calvaire - 0.325

PO de campagne dans la position

Les Gottes - OP 217, Wérister - OP. 216

PO sous-abri dans la position

MG 1 - OP 289, CF 4 - OP 288



Les forts ont encore la possibilité d'obtenir des renseignements par l'emploi d'agents de renseignements, de patrouilles en civil ou en uniforme, ou encore par des détachements de liaison et d'observation (DLO) auprès d'unités de campagne. Ces DLO sont constitués de 4 hommes, détachés d'un fort depuis le début de la mobilisation auprès de certaines unités. Cette équipe est constituée d'un maréchal des logis, d'un brigadier et de deux téléphonistes, tous à vélo.

Exemple : le fort de Fléron dispose d'un DLO auprès de la 4e Compagnie du 1er régiment Cycliste Frontière.

Mais revenons au 10 mai 1940. La prise des ponts de Vroenhoven et Veldwezelt, ainsi que la chute rapide du fort d'Eben-Emael, ont de graves conséquences pour le pays et pour la défense de la PFL. Les Allemands la contournent en effet, par le nord et le sud. L'ensemble des troupes belges installé dans les intervalles de PFL 2 risque donc d'être encerclé. Aussi, le 10 mai vers 19 heures, les troupes du IIIe CA reçoivent-elles l'ordre de repli derrière la Meuse. Cet ordre aura de lourdes conséquences pour nos observatoires (2). De plus, il n'était nullement prévu de se battre sur cette ligne.

(2) En effet, dès 1929, le rôle de la PFL 2 se limite à permettre aux troupes de couverture de résister à une attaque brusquée allemande qui chercherait à s'emparer des passages de la Meuse, à Liège, pour aller jeter le trouble dans la mobilisation belge. Ensuite, elle doit constituer un solide point d'appui pour la droite de l'armée de campagne mobilisée. Aussi, on décide de placer dans les forts de la PFL 2 quelques pièces d'artillerie afin de donner à l'ennemi l'impression d'une forte résistance sur la rive droite de la Meuse

L'état-major belge n'est pourtant pas partisan de placer de l'artillerie dans les forts, mais il s'est trouvé, à Liège, dans une situation de fait qui l'a amené à déroger à ce principe. Aussi les pièces d'artillerie des forts de la PFL 2 proviennent d'un stock de matériel inutilisé que l'on avait songé à vendre (Note CDH - Extrait de la correspondance entre l'Ambassade de la République Française en Belgique et le 2e Bureau français à Paris - 1921 à 1929 - Classeur "Entre deux guerres".)

En conclusion, la PFL 2 n'est en fait qu'un leurre. Ceci explique certaines choses.

Le repli s'effectue dans le désordre le plus total. Le commandant en chef du IIIe CA, le lieutenant-général de Krahe, est déjà sur la route de l'Yser. Nos équipes d'observateurs voient l'infanterie quitter ses abris qui devaient soutenir leur action, et, bien que ne dépendant pas de l'infanterie, certaines équipes se replient en même temps qu'elle. C'est le cas pour FE 2.

Les données qui suivent sembleront imparfaites pour le lecteur averti. II faut savoir en effet que certains dossiers sont toujours classés "répressifs" et sont donc inaccessibles. Nous comptons sur la prescription pour faire plus de lumière sur certains points précis.

À FE 2, le maréchal des logis F... téléphone, le 11 mai vers 6 h, au commandant du fort de Fléron, le capitaine Glinne, pour réclamer des instructions. Vers 6 h 30, il re-contacte le PC pour signaler que l'infanterie est partie pendant la nuit et qu'un officier du 15A (15e bataillon d'artillerie) est sur place pour évacuer le PO du 15A, installé à côté de son observatoire. Il reçoit l'ordre de se défendre sur place, l'ordre de repli ne pouvant être donné que par le commandant du fort de Fléron. Le Mdl F... ainsi que le brigadier H? et leur équipe abandonneront, sans ordre, l'observatoire vers 7 h.

Fléron a ainsi perdu un observatoire.

C'est également le cas pour FE 5 et EB 2 qui, comme on le sait, dépendent tous deux du fort d'Évegnée.

Évegnée a donc, en ce matin du 11 mai, perdu ses deux observatoires.

Le 12 mai

Le 12 mai, la PFL 1 est déjà investie et l'ennemi commence à tâter la PFL 2. Ce sont surtout les PO de campagne, plus éloignés, qui signalent les mouvements allemands. Et, comme en 1914, ces observateurs doivent se replier.

En ce début de soirée, l'abri BM 3 est vide d'occupants.

Durant la nuit du 12 au 13 mai, les forts de Chaudfontaine et de Fléron effectuent un tir simultané pour dégager les deux PO de Magnée, Mg 1 et Mg 4. Par après, l'observatoire Mg 4, situé à proximité de Mg 1, signale au fort de Chaudfontaine qu'il a trouvé dans l'abri, vide, tous les documents et matériels et qu'il les tient à la disposition du commandant Clobert, commandant du fort de Chaudfontaine.

En ce lundi 13 mai, BE 5 signale au fort de Boncelles des détachements allemands venant dans sa direction. Un échange de coups de feu s'ensuit et un membre de l'équipe de l'abri est blessé. Dans le courant de l'après-midi, l'abri fut abandonné. C'est le cas également pour FB 2 qui, bien qu'ayant reçu l'ordre de tenir, fut abandonné.

Voilà le fort de Boncelles privé de deux abris-observatoires.

Le 14 mai

L'aube du 14 mai montre de nombreux observatoires déjà vides.

En ce jour, l'abri FB 3 signale des mouvements de l'ennemi à l'orée d'un bois proche de lui et assiste à l'installation d'un petit canon allemand. Le fort de Boncelles exécute les tirs demandés par l'abri et veut ensuite entrer en communication avec lui, mais il ne recevra plus de réponse.

Le lendemain, l'abri BE 8 signale l'ennemi à Tilff sur le chemin de fer. Ce sera sa première et dernière intervention.

Au fort de Chaudfontaine, le manque d'observation se fait sentir, car les Allemands approchent de plus en plus. Aussi le commandant Clobert fait-il réoccuper l'abri Mg 1 par une équipe de volontaires

Du 16 au 19 mai

Les abris Mg 1 et Mg 4 tomberont le 17 mai, le même jour que leurs forts respectifs, à savoir Chaudfontaine et Fléron. Ils ne purent guère renseigner leurs forts sur les mouvements des troupes ennemies. N'oublions pas que Mg 1 est resté vide d'occupants du 13 au 15 mai.

En ce qui concerne CF 4, bien que le personnel occupera son poste jusqu' au 17 mai, il ne verra jamais l'ennemi, les Allemands n'ayant jamais pénétré dans son champ d'observation.

Le 17 mai, vers 14 h, tombe également l'abri EC 1 bis, quelques heures avant la chute du fort d'Embourg. Parfaitement placé, il a renseigné tous les mouvements de l'ennemi aux forts d'Embourg et de Chaudfontaine. Il est le seul, de PFL 2, a avoir subi le tir, excessivement puissant, du fameux canon antiaérien allemand de 88 mm FLAK. Le brigadier Pirson et son équipe tenteront de rejoindre l'armée de campagne.

NdlR : voir "Les derniers moments de EC 1 bis" par le brigadier Albert Pirson, dans le Bulletin, tome IV, fascicule 5 de mars 1990.

AC 1, superbement placé, permet aux forts de Pontisse, privé de PL 13 depuis le 13 mai, et de Barchon d'effectuer de nombreux tirs précis et d'arrêter ainsi la progression des Allemands. Ce n'est qu'à la chute du fort de Barchon, le 18 mai à 19 h, que l'abri arrête sa mission. Son équipe le quittera après avoir détruit documents et matériel et tentera de rejoindre l'armée de campagne.

Quant aux observatoires de la PFL 1, ils connaîtront différents sorts. Certains auront la possibilité de résister jusqu'au 24 mai.


Conclusion

Le fort d'Évegnée tombe le 19 mai à 16 h, mais depuis la nuit du 10 au 11, il ne possède plus un seul observatoire sous abri pouvant diriger ses tirs.

Vu l'abandon et la chute rapide de nombreux observatoires dès les premiers jours de guerre, on peut se poser la question quant à l'efficacité des tirs des forts puisque privés de leurs yeux. Les forts de la PFL 2 disposaient, en effet, de 6 canons de 150 mm, de 12 canons de 105 mm et de 23 obusiers de 75 mm, Ils ont quasi tous épuisé leurs munitions. C'est qu'ils ont, la plupart du temps, envoyé leurs obus sur des points de passage obligé, sans savoir si l'ennemi y était réellement présent.

Remarquons que les abris-observatoires étaient disposés sur la même ligne que les forts et que leurs zones observables n'étaient guère étendues.

De plus, les conditions de vie ne facilitaient pas les choses. Imaginez-vous un instant, à quatre ou cinq hommes, dans la pénombre, dans une pièce exiguë, encombrée de matériel, enfermés 24 heures sur 24, Passer ces heures, sous un casque d'acier, soumis aux courants d'air, à essayer de découvrir un ennemi qui, dans quelques minutes, vous détruira peut-être. Vous êtes isolés, l'armée belge est loin, vos êtres chers sont proches et votre avenir ne s'annonce pas réjouissant...

Alors, un grand coup de chapeau à ceux qui ont fait leur devoir. Et surtout pas de rancune envers ceux qui ne l'ont pas fait.


Remerciements

Voilà résumé, en quelques pages, le travail de plusieurs années de recherches. Des kilos de papier remués, des centaines de kilomètres parcourus, des heures de discussions passionnées, tout cela comprimé en un tout petit fascicule.

Ce travail, je ne l'ai pas réalisé seul, loin de là.

Tout d'abord un grand merci à Willy Houet qui m'a tout d'abord convaincu de réaliser ce travail et qui, surtout, a passé des heures à le corriger et à l'améliorer. Merci aussi à toute sa famille qui a dû supporter le fait qu'il s'isola des heures durant.

Merci également à tous les membres de l?asbl Fort de Battice qui me permirent d'accéder au CDH et d'en comprendre le mécanisme, et qui, surtout, répondirent à toutes mes questions.

Un grand merci à Monsieur Dury, responsable du Centre de Documentation historique des Forces armées qui m'a aidé dans mes recherches.

Je ne voudrais surtout pas oublier mon ami Frank Vernier qui partage la même passion que moi et qui m'a aidé dans toute la mesure de ses possibilités.

Et enfin, un grand merci au CLHAM sans lequel vous ne pourriez lire ces lignes, et à tous les membres de ma famille qui ont supporté le fait que, pendant des années, je ne sois pas très disponible.

Mes remerciements également à tous ceux que j'ai oubliés sans le vouloir.


Bibliographie

LHOEST Jean-Louis et GEORIS Michel, Liège Août 1914, Presses de la Cité, 1964.

MELON M. et LOMBARD L., Lutte à mort, Collection Coeurs Belges.

FAQUE Christian, Les forts de la Meuse 1887-1891, Les Amis de la Citadelle de Namur.

VIATOUR Michel, Seul entre Meuse et Ourthe. Le fort de Boncelles. Août 14 - Mai 40, Everling.

BIKAR A. (Lt-Col Hre), Les ouvrages de fortification belges en 1940. Les abris des Ardennes, Revue belge d'Histoire militaire (RBHM), XXI/4.

BIKAR A. (Lt-Col Hre), La 253e DI allemande entre dans le sous-secteur du 1er RCyF, Revue belge d'Histoire militaire.

DE WERGIFOSSE A. (Col BEM e.r.), Les 469 heures du Fort de Tancrémont, Verviers, 1962.

Revue Belgique militaire, 1913.

Dossiers consultés au Centre de Documentation historique des Forces armées belges (CDH) : Dossiers fortifications.

Archives mises en dépôt le 29 juin 1957.

QGT n° 49, 50, 55, 80, 135, 138, 150, 190, 195, 209, 214, 348, 403, 457.

Plans, calques et croquis répertoriés sous les lettres R et P : R.62, P.99.


Date de mise à jour : Mardi 24 Novembre 2015