Voie de la liberté

T V - Fasc 1 T V - Fasc 2 T V - Fasc 3 T V - Fasc 4 T V - Fasc 5 T V - Fasc 6 Tome V - Fasc 7 Tome V - Fasc 8 Tome V - Fasc 9

Remonter

 

La Voie de la Liberté - Colonel e.r. G. SPOIDEN

Bibliographie : VOIE de la LIBERTE - Guide historique et touristique - Grandes Editions Françaises - Paris - 1947

Le commandant Guy de la VASSELAIS, ancien chef de la Mission militaire française de la liaison tactique près le XXe Corps de la IIIe Armée U.S, concevait, dès juin 1944, de réaliser un souvenir grandiose de la Libération, une VOIE DE LA LIBERTE, sorte de voie sacrée reliant SAINTE-MERE-EGLISE à BASTOGNE.

Il s'agit d'un itinéraire de la Victoire imprégné d'un sang généreux, un des nombreux itinéraires suivis par les combattants des armées alliées. L'itinéraire choisi est certainement un des plus glorieux puisqu'il épouse la percée du général PATTON et célèbre sa chevauchée historique qui l'amène en cinquante-quatre jours de la Normandie à Metz.

La "Voie de la Liberté" est comme un chemin de croix où les stations ont été remplacées par des bornes symboliques. (Voir ci-dessous le timbre émis le 10 septembre 1947, à l'occasion de l'inauguration de la Voie de la Liberté.)

Cliquer pour agrandir

Le 1er mars 1947, le Président de la République française écrivait : "La voie de la Liberté, jalonnée de sacrifices et d'héroïsmes, a été la voie de la Victoire et de la Libération : elle rappellera aux générations à venir la grande et ardente solidarité des nations libres et l'impérissable reconnaissance du peuple français envers ces jeunes et nobles fils d'Amérique qui, irrésistiblement, chassèrent de nos terres spoliées et mutilées la terreur et l'esclavage."

Prenons le temps de suivre cette voie sacrée et arrêtons-nous dans les sites glorieux qui jalonnent la Percée.

Point de départ de la Voie de la Liberté :

SAINTE-MERE-EGLISE, à 1.145 Km de Bastogne.

Ce village de 1.350 habitants a été libéré dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 par le 3e Bataillon du 505e Rgt PARA de la 82 Division Airborne, avant le débarquement à UTAH BEACH.

Les troupes aéroportées restèrent héroïquement accrochées au terrain, jusqu'à l'arrivée des premiers chars, le 7 juin 44.

Le fils du Président Théodore Roosevelt repose dans un des deux cimetières militaires établis à proximité de la localité.

UTAH BEACH, c'est le mot code désignant la plage sur laquelle débarqua le matin du 6 juin 44, la 4e Division américaine (du VIIe Corps). Plus tard, la plage glorieuse fut baptisée "Plage Président-Roosevelt".

SAINTE-MARIE DU MONT, à 5 Km de Utah Beach, commémore par un monument élevé à la Madeleine, la prise du premier blockhaus ennemi.

NEUVILLE-AU-PLAIN fut le premier village libéré par les paras U.S.

MONTEBOURG, à 10 Km de Ste-Mère-Eglise a beaucoup souffert et fut écrasé sous un torrent d'obus de la flotte et de l'artillerie. Prise le 12, perdue le 14, le général Barton ne put s'en emparer définitivement que le 19 juin 1944.

CHERBOURG (40.000 habitants) était puissamment défendue par l'ennemi. Le fort du Roule, qui domine la ville, était le point d'appui des fortifications de campagne allemandes.

Le VIIe Corps U.S. entra au contact des positions défensives ennemies le 22 juin 44. Au prix de lourdes pertes, les 4e, 9e et 79e D.I. du VIIe Corps pénètrent dans la ville de Cherbourg le 26 juin et y assurent leur jonction.

La ville est conquise à 21.00 Hr et 39.000 prisonniers dont le général von SCHLIEßEN et l'amiral HENNECKE tombent aux mains des troupes américaines.

Un mois plus tard, le fort, en grande partie détruit par les combats, est remis en état et peut accueillir le matériel lourd. Le P.L.U.T.O. (Pipe-Line Under The Océan) relie l'île de Wight à Cherbourg et permet le débit permanent du précieux carburant indispensable à la percée.

Cliquer pour agrandir

CARENTAN (4.312 h.)

Situé entre les plages OMAHA et UTAH, ce fut l'objectif n° 1 des Américains.

Dans la nuit du 5 au 6 juin 44, la 101e Airborne Div., que l'on retrouvera plus tard dans Bastogne assiégée, saute au nord de Carentan. Après six jours d'âpres combats et une charge héroïque à la baïonnette au Hell's Corner, la ville est libérée le 12 juin mais restera pendant six longues semaines encore sous le feu des Allemands.

PONT-HEBERT (930 h.) est libérée le 17 juillet après des combats acharnés s'échelonnant du 2 au 16 juillet.

SAINT-LO (13.500 h.) est à 41 Km de Ste-Mère-Eglise. Dès le 6 juin, la ville est pilonnée par l'aviation et devient la "capitale des ruines". Les Allemands s'y accrochent et ce n'est que le 16 juillet que les troupes américaines s'en emparent en combats de rues meurtriers.

Le 26 juillet, c'est de Saint-Lo que le général PATTON lancera son offensive vers Avranches, vers la Bretagne et vers la Loire.

MARIGNY (1.010 h.) subit le même sort que Saint-Lo. 3.000 avions attaquèrent le 25 juillet les positions allemandes qu'ils anéantirent.

COUTANCES (6.465 h.) est à 68 Km de Ste-Mère-Eglise. Important noeud routier, ma ville fut bombardée par l'aviation américaine et son centre pratiquement anéanti. Elle fut libérée le 28 juillet par les VIIe et VIIIe Corps U.S.

La cathédrale Notre-Dame, un des joyaux de l'art gothique en Normandie, a heureusement peu souffert, au contraire de l'église Saint-Nicolas qui fut très gravement atteinte.

LENGRONNE (641 h.), à 82 Km de Ste-Mère-Eglise, a connu un très vif combat de chars, avant d'être libérée le 29 juillet par l'armée Patton.

AVRANCHES (7.578 h.) est à 97 Km de Ste-Mère-Eglise. Bombardée dès le 7 juin par l'aviation U.S., la ville ne fut conquise par les VIIe et VIIIe Corps U.S. que le 30 juillet mais resta sous la menace des Allemands qui contre-attaquèrent début août pour la reprendre, sans y réussir, aggravant les dommages aux immeubles dont 1.850 furent détruits ou gravement atteints pendant la période du 7 juin au 7 août 44.

Signalons dans les environs, le célèbre Mont Saint-Michel portant à son sommet la grandiose abbaye fondée en 966 et connue comme "Merveille de l'Occident".

SAINT-SERVAN (12.873 h.) est à 160 Km de Ste-Mère-Eglise. La ville fut libérée par les troupes du général Patton le 17 août, après 13 jours de bombardement du Fort de la Cité, vieux fort désaffecté datant de Vauban, que les Allemands avaient puissamment réarmé.

SAINT-MALO (13.836 h.) a été complètement dévasté. Le 16 août, Saint-Malo, la ville martyre, était enlevée aux troupes allemandes qui y avaient bouté le feu et maintenu en otages au Fort National quelque 350 habitants.

"Il ne restait plus de la magnifique cité corsaire, détruite aux trois-quarts, que des ruines encore fumantes, se dressant vers le ciel comme des supplications ou des imprécations." (René DELANNOY, maire de Saint-Malo).

RENNES (88.654 h.), à 234 Km de Ste-Mère-Eglise, a beaucoup souffert des bombardements aériens et a été libérée le 4 août par la 4e Div blindée U.S. (XIIe Corps de l'Armée Patton).

ANGERS (94.408 h.), à 360 Km de Ste-Mère-Eglise, pays des ardoisières dont les couches atteignent 800 m d'épaisseur, fut libérée le 10 août par la 3e Armée U.S. Il faut y visiter le château, forteresse construite de 1228 à 1338 par saint Louis, roi de France, comportant 17 tours hautes encore aujourd'hui de 40 à 60 m.

LE MANS (100.455 h.), à 460 Km de Ste-Mère-Eglise, fut libéré le 8 août par l'Armée Patton, qui put franchir la Sarthe par le pont Gambetta, qui fut maintenu intact grâce à l'intervention d'un groupe de patriotes. Le Vieux Mans et son enceinte gallo-romaine méritent une visite attentive.

CHARTRES (26.422 h.) est à 569 Km de Ste-Mère-Eglise. La ville fut occupée le 15 août par les F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et complètement libérée le 18 août par le XXe Corps U.S.

SAINT-SYMPHORIEN (285 h.), presque à mi-chemin de Ste-Mère-Eglise et de Bastogne, a eu l'honneur de recevoir la première borne provisoire de la Voie de la Liberté, le 25 août 1946, son maire, le commandant Guy de la VASSELAIS, comme dit plus haut, étant le promoteur de la voie sacrée.

ETAMPES (10.425 h.) a été libérée le 22 août 44 par la 3e Armée U.S. L'église St-Gilles du XIe s., reconstruite au XV/XVIe s., a été gravement atteinte par les bombardements.

FONTAINEBLEAU (18.770 h.) est à 670 Km de Ste-Mère-Eglise. Le 23 août, Patton libérait la ville sans dommages pour les habitants et pour le Palais Royal.

EPERNAY (19.900 h.) est à 810 Km de Ste-Mère-Eglise. La ville fut libérée le 28 août 44, grâce à l'action conjointe des F.F.I. qui perdirent 200 des leurs et de la 7e Div. blindée U.S.

REIMS (110.749 h.) connut les joies de la libération le 30 août 44. C'est à Reims que, l'année suivante (7 mai 1945), l'Allemagne signa la capitulation sans conditions, au collège rue Jolicoeur, alors Grand Quartier Général du général EISENHOWER. La "Salle de la Reddition" est restée telle qu'elle était.

VALMY (390 h.) a été libéré le 30 août 44 également. Les monuments et le célèbre moulin situés sur le champ de bataille du 20 septembre 1792 n'ont pas souffert des combats de 1944.

VERDUN (14.609 h.) est à 954 Km de Ste-Mère-Eglise et à 191 Km de Bastogne. Des dommages importants aux immeubles furent occasionnés par les Allemands qui bombardèrent la ville quelques heures après sa libération le 31 août par la 7e D.B. du XXe Corps de l'Armée Patton. La Meuse put être franchie par les Américains grâce au courage de Fernand LEGAY qui coupa en plusieurs endroits la mise à feu des mines du Pont Beaurepaire, aujourd'hui Pont LEGAY.

VERDUN devint, dès octobre 44, un des deux plus grands centres de ravitaillement de l'armée américaine.

GRAVELOTTE (302 h.), à 1.005 Km de Ste-Mère-Eglise. fut l'objet de combats meurtriers et les ruines y furent importantes. La bataille dura du 4 septembre au 13 décembre 44.

NANCY (100.000 h.) à 1.047 Km de Ste-Mère-Eglise. Dans la matinée du 15 septembre, la Résistance fait merveille et accueille les premiers chars U.S.; le même jour à 11 heures. La ville ne subira pas de dégâts.

ROZERIEULLES (474 h.) Les troupes U.S., arrivées au contact le 4 septembre, rencontrèrent dans ce village une résistance opiniâtre de l'ennemi qui ne cessa que le 20 novembre 44.

SAINTE-RUFFINE (278 h.) resta pendant 2 mois et demi dans la zone des combats et ne fut libéré que le 25 novembre 44.

MOULINS-LES-METZ (1.787 h.) fut libéré le 19 novembre 44 par la 3e Armée U.S. qui dut livrer de durs combats pour percer la défense opiniâtre de l'ennemi autour de Metz. Au cours des combats, le château de Frescaty où, en 1870, fut signée la reddition de Metz, a été détruit.

METZ (75.000 h.) ne fut conquise, le 19 novembre 44, qu'après 2 mois et demi de durs combats par le XXe Corps U.S. C'était une forteresse redoutable s'étalant sur 30 Km où l'Allemand s'accrocha désespérément. L'artillerie U.S. épargna la ville en souvenir de La Fayette, ancien gouverneur de Metz qui partit en 1777 pour aider la jeune Amérique à conquérir son indépendance.

THIONVILLE (17.596 h.), située à 1.047 Km de Ste-Mère-Eglise, libérée le 12 septembre (sa rive droite, le 11 novembre 44) au prix de 250 immeubles détruits ou endommagés, a été, du 21 novembre 44 au 18 mai 45, le siège des Q.G. de la 3e Armée U.S. et du XXe Corps U.S.

LUXEMBOURG (200.000 h.), capitale du Grand-Duché, fut libérée le 10 septembre par la 1ère Armée U.S. mais sa sécurité fut à nouveau mise en péril lors de l'offensive von RUNDSTEDT.

Au cimetière de HAMM, à 4 Km de Luxembourg, le général Georges S. PATTON, chef de la 3e Armée U.S., repose, selon sa volonté, au milieu de 9.000 soldats américains.

ARLON (11.048 h.) est à 1.105 Km de Ste-Mère-Eglise. Libérée le 10 septembre 44, elle devint le Q.G. de Patton pendant l'offensive de Patton en direction de Bastogne.

MARTELANGE (1.640 h.), libérée le 10 septembre 44, vit réapparaître les Allemands aux portes de sa cité le 20 décembre 44, mais le 22, les Américains les refoulaient durement.

BASTOGNE (5.000 h.) est l'aboutissement de la Voie de la Liberté, à 1.145 Km de Ste-Mère-Eglise. Libérée le 10 septembre par la 1ère Armée U.S., elle devient le bastion de la résistance alliée pendant l'offensive von RUNDSTEDT. La "NUTS CITY" est défendue par la 101e Airborne Division, commandée par le général MAC AULIFFE, à laquelle se joignent des groupements des 9e et 10e Div blindées U.S. En dépit de lourdes pertes, les Américains assiégés ne se rendent pas. Le 26 décembre, la 4e Div. blindée du IIIe Corps de la 3e Armée U.S., revenant du secteur Moselle/Sûre à toute vitesse, desserre l'étreinte allemande et assure sa jonction avec la 101e Airborne. Le couloir s'élargit au prix d'âpres combats et la ville est libérée une deuxième fois le 2 janvier 45. La poche des Ardennes se referme définitivement le 16 janvier par la jonction des 3e et 1ère Armées Américaines, aux portes d'Houffalize, à 17 Km à l'est de Bastogne. Les dommages sont immenses et les pertes en vies humaines importantes (15.000 tués). Les populations civiles payèrent aussi un lourd tribu à leur deuxième libération (500 tués - 2.000 immeubles plus ou moins gravement endommagés).

Cliquer pour agrandir

Voilà décrit dans le détail le parcours de la "Voie de la Liberté" que je vous invite à découvrir pendant vos voyages. C'est un pèlerinage qui permet d'associer dans un même souvenir et un même hommage la vaillante nation américaine et tous ceux, qu'ils soient Français, Belges ou Luxembourgeois, qui les aidèrent dans leur tâche de reconquête.

Des bornes de la liberté

Ci-dessous, une photo extraite du VIF - L'EXPRESS - WEEK-END et une autre, du Journal de TOURING-SECOURS, montrant la dernière borne, celle de BASTOGNE.

Si le bulletin du C.L.H.A.M. pouvait se payer des photos en couleurs, on verrait que les bornes sont peintes en beige, la flamme du flambeau étant rouge, tandis que la couronne supérieure présente ses étoiles blanches sur fond bleu et que l'inscription VOIE de la LIBERTE est également en lettres blanches sur fond bleu.

Cliquer pour agrandir Cliquer pour agrandir

 

Cliquer pour agrandir

Photo aimablement envoyée par un de nos lecteurs, Monsieur Michel HERSENT (Normandie)

UNE CUISINIERE EN BOÎTES DE CONSERVE.

A l'Oflag (camp pour officiers prisonniers) où fut envoyé Georges PIGEON, un de ses collègues cuisine sur un poêle fabriqué exclusivement à l'aide de tôles de boîtes de conserve.

Dans nos prochains bulletins, grâce aux photos que nous a remises M. G. HUYGEN, nous verrons tout ce qui peut être bricolé avec cette matière précieuse, à commencer par la "choubinette", poêle minuscule.

Nous aimerions savoir, grâce à nos lecteurs, si la "choubinette" était aussi connue dans les Stalags (camps pour sous-officiers et soldats).

Cliquer pour agrandir

Depuis l'édition de cette page, nous avons eu des nouvelles de lecteurs et aussi trouvé de la documentation. Vous saurez tout sur le sujet en consultant ces résultats ici.

Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site

Pour toute question, remarque, suggestion ou problème concernant ce site Web,
envoyez un      après avoir lu "Online Casina" et "VOS recherches, VOS questions"
Dernière mise à jour: 31 mai 2012