Tome III - Fascicule 11 - Juillet-Septembre 1988SOMMAIRELe musée du souvenir "Ypres Salient 1914-1918" André ALEXANDRE - Les Cyclistes Frontière Alain LECOMTE - Les fortifications SERE DE RIVIERE et leur modernisation (1873-1914) André PIRMEZ - Visite de la ville de QUESNOY André GANY - La construction du fort d'Eben-Emael Jules LEBEAU - Terminologie de la fortification Gaston SALLE - Le fort d'Embourg (suite) Les autres sujets n'étant plus d'actualité, ils n'apparaissent pas dans le présent numéro LE COURRIER DES LECTEURS1. Un lecteur nous écrit concernant l'article "LES CHASSEURS ARDENNAIS", paru dans le bulletin Tome III, fasc. 10, de juin 1988."Je suis assez surpris de ne trouver dans cet articte, aucune mention des batteries de 6 pouces, tractées par des camions F. N. Ces deux batteries créées par les soldats en trop des forteresses de Namur ont été attachées en 1940 aux 1er et 2e ChA. Elles ont tirés sur l'Escaut et sur la Lys à Wanneghem Lede (Escaut) et West-Roosebeke (Lys). Les anciens du R.F.N., dont je suis, se souviendront de ces batailles." 2. Un autre lecteur conteste "LES 600 FRANCHIMONTOIS". (Courrier des lecteurs, bulletin Tome III, fasc. 10 de juin 1988 - en 1468, le sac de Liège par Charles le Téméraire)."A la page 9, rubrique 1468, vous revenez de nouveau sur cette erreur historique : il n'y avait pas de Franchimontois la nuit du 29 au 30 octobre 1468. C'est absolument faux. Il y avait dans ce coup de main des Liégeois dont on ignore le nombre, et aucun de Franchimont. Il y a des preuves redoublées (...). Même le bourgmestre Piercot le savait déjà, puisqu'il a fait débaptiser la rue des 600 Franchimontois en rue des Franchimontois. Il est exact que les Franchimontois ont tendu d'énormes services à la ville de Liège. Ils avaient le droit de tonlieu, des places réservées aux Joyeuses Entrées des Princes, etc... Mais ce jour-là, ils n'étaient pas là. Pour me prouver que cette légende tenace était fausse, j'ai, avec Henri Guillemin, fouillé les archives des Ducs de Bourgogne, à Dijon, les relations de la marche sur Liège. AUCUNE ne parle de ce coup de main qui doit avoir été peu important. Tous racontent que, suite, à leur résistance, les habitants de Juprelle et de Lantin furent enfermés dans leur église en feu (genre Oradour-sur-Glane). Aucune histoire de Belgique n'en fait mention. Dans cette affaire, Ph. de Commines est seul : contre le légat du pape Onofrio, le. père abbé de Saint-Laurent, les victimes toutes liégeoises, la famille de Straihle et Charles le Téméraire qui n'exerça après coup aucune représaille à Franchimont, lorsqu'il poursuivit les Liégeois en fuite. Que l'on cesse, donc de parler des 600 Franchimontois..." Le rédacteur du COURRIER, après avoir consulté, entre autres références, "La Principauté de Liège" de Jean Lejeune, Eug. Wahle éditeur, 1980, pages 116 et 117, mais ayant connaissance de la controverse, a eu la prudence de mettre les "600 Franchimontois" entre guillemets. 3. Question posée par un troisième lecteur.Le dessin ci-dessous est celui d'une breloque (insigne de poche pectorale) des Cyclistes-Frontière. A quel moment cet insigne a-t-il été créé et quand l'a-t-on porté ? 4. Un autre lecteur nous suggère de consacrer quelques pages des prochains bulletins à "l'Historique des décorations prestigieuses" et nous adresse, pour commencer, un texte sur la Victoria Cross, célèbre décoration britannique. Ce texte sera publié prochainement.5. Encore un autre lecteur ne nous a pas transmis la suite de son article "L'artillerie lourde allemande en action contre les forts de Liège en août 1914.6. L'assassinat du Lieutenant GRAFFA Liège, sur l'esplanade du Monument au Roi Albert, entre l'héliport et le pont Albert 1er, sur le mur faisant face à la statue équestre du Roi et à la Meuse, sont apposées côte à côte deux plaques commémoratives. Celle de gauche est dédiée au Régiment de Forteresse de Liège et donne la liste des Forts et Unités qui, d'une part en 1914, sous les ordres du Général Leman, d'autre part en 1940, sous les ordres du Colonel Modard, assurèrent la défense de la Position Fortifiée de Liège. Celle de droite représente une dame assise, la main droite posée sur un livre ou cahier et tenant un porte-plume, le menton appuyé sur la main gauche; lui font face deux enfants, un garçon et une fille, dans l'attitude manifestement attentive de deux élèves face au professeur. Entre les personnages, a été gravée dans le bronze l'inscription : "LE LIEUTENANT GRAFF A ETE LACHEMENT ASSASSINE LE 22 MARS 1922 A HAMBORN, ALLEMAGNE OCCUPEE". La partie supérieure de la plaque porte l'inscription "N'OUBLIONS JAMAIS", de part et d'autre de la représentation du profil d'un militaire casqué. Monsieur J. LEBEAU a consulté les journaux d'avril et mai 1922 où beaucoup d'articles ont été écrits au sujet de l'assassinat du lieutenant GRAFF. Voici comment il nous résume les faits : "GRAFF est né le 12 décembre 1897. Il s'engage à 16 ans, fait campagne avec son père et ses deux frères. Ils sont tous quatre rentrés indemnes. Son père, Lieutenant-général, prend sa retraite et s'installe à Heusay où il avait tenu garnison. "Le Lieutenant d'infanterie (depuis le 26 septembre 1918) GRAFF revient de Duisbourg à Walsum où son unit » (le 14 Li) est stationnée. Entre Aldenrath et Marxlohe, la porte du tram dans lequel il est assis s’ouvre, une main passe par l'entrebaillement et trois détonnations éclatent. Le Lieutenant GRAFF est touché au côté. Les agresseurs sont trois; ils descendent du tram en marche. Le meurtrier, toujours armé, court à côté de la voiture et contre la vitre, tire encore deux coups sur le Lieutenant qui est tué d'une balle logée au bas de la nuque. "On a supposé qu'il s'agissait de représailles de la S.I.P.O, (agence nationaliste) car, quelques jours auparavant, un policier allemand avait été abattu par un officier de la Sûreté militaire belge, et le Lieutenant GRAFF aurait eu une certaine ressemblance avec cet officier. "L'assassin en fuite fut connu : ABlCH Franz (Schups 2e Hunderschaft Hamborn) et déserteur depuis le 30 mars 1922. "Cet attentat fit couler beaucoup d'encre à l'époque, on critiqua les militaires qui n'étaient pas armés en dehors du service. Le père écrivit au Premier Ministre. Le Conseil communal de Verviers refusa des subsides pour ériger un monument..." (fin du courrier) Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site VISITONS UN MUSEEMUSEE DU SOUVENIR (HERINNERINGSMUSEUM) "YPRES SALIENT 1914-1918"Halle aux Draps (Lakenhalle), Grote Markt 8900 YPRES Tél. 057 20 26 33 Le nom d'"YPRES SALIENT" signifie le "saillant d'Ypres" et désigne la "poche" d'environ 25 km sur 15 qui interrompit ici, de 1914 à 1918, le front presque rectiligne qui se prolongeait encore plus loin en France. Dans cette région, tout était en place pour un affrontement sanglant : l'artillerie lourde avait pris position sur les collines des Ardennes flamandes, les troupes allemandes d'élite étaient déterminées à réussir la percée vers la Manche, et les armées alliées tout aussi fermement décidées à leur barrer le passage à n'importe quel prix. Un prix épouvantablement élevé - chaque photo ou objet du musée en témoigne - tant pour les soldats que pour les habitants de la cité et de toute la région. A l'entrée du musée, une carte didactique, parsemée de petites lampes de couleur, indique les lignes successives du front sur une trentaine de kilomètres. A première vue, c'est une carte ordinaire jusqu'à ce qu'on réalise que la distance entre ces points lumineux ne se mesure pas vraiment en kilomètres, mais plutôt en... vies humaines. Lors de la première bataille d'Ypres, durant les dernières semaines d'octobre 1914, les pertes britanniques, à elles seules se comptèrent par dizaines de milliers. Le deuxième affrontement, en mai 1915. fit dans le même camp tout autant de victimes. Et le carnage ne s'est pas arrêté là : pendant l'accalmie relative de 1915 et 1916, on s'attela à mettre en place toute une infrastructure de béton et d'acier pour l'avant-dernier acte, déclenché lors de l'automne boueux de 1917 (trois mois de pluie ininterrompue), où les Anglais payèrent de 270.000 morts, disparus ou blessés la reconquête d'un maigre territoire en direction de Passendaele. Le musée émeut surtout par des témoignages muets, très simples : une boîte de nécessaire à coudre, un paquet de cigarettes, la carte postale sur laquelle un soldat écrit à sa mère que tout va bien. Et un peu plus loin, la requête éplorée, mais éconduite, de la mère aux autorités militaires demandant de pouvoir photographier la tombe de son fils. Ne s'oublieront pas non plus ces deux vitrines posées à 5 mètres l'une de l'autre : dans l'une, les pièces d'équipement exhumées de la tombe d'un soldat français; dans l'autre, celles provenant de la tombe d'un soldat allemand. La terre n'a fait aucune différence au moment de les accueillir et le temps a réduit leurs armes à deux amas de rouille fragiles, tout pareils. Une vitrine est consacrée au capitaine GUYNEMER qui, avec son avion, fut abattu en 1917 et dont le monument commémoratif est érigé à Poelkapelle, à 9 km au nord-est d'Ypres. La campagne environnant Ypres n'est qu'une vaste nécropole : on y trouve plus de 170 cimetières militaires. Un itinéraire jalonné de panneaux hexagonaux "Route 14-18", partant d'Ypres, permet de découvrir les sites et cimetières militaires au nord-est de la ville, tel, par exemple, le TYNE COT MILITARY CEMETARY. Ce cimetière britannique situé au-delà de Zonnebeke est le plus important de la région. Autour de la haute "Croix du Sacrifice", s'alignent 11.856 stèles blanches se détachant sur une pelouse fleurie remarquablement entretenue. Sur le mur en hémicycle fermant le cimetière sont inscrits près de 35.000 noms de soldats disparus après le 16 août 1917. Remarque : le musée n'est ouvert que d'avril à octobre, de 9 h 45 à 12 h et de 13 h 30 à 18 h. Sources : CGER Magazine N° 42 de juin-août 1988 et Guide de tourisme Michelin "Vert" - Belgique et Grand-Duché de Luxembourg. Retour en haut - Retour à la page des sommaires - Retour au plan du site |
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