T III - Fasc 1

Tome I Tome II Tome III Tome IV Tome V Procédure de Cde

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La M.A.E.
Journal de campagne
L'Artillerie 2/2
Souvenirs de guerre (11)

 

Tome III - Fascicule 1 - 1986

SOMMAIRE

Editorial

Le courrier des lecteurs

La Manufacture d'Armes de l'Etat - Colonel P. LEONARD

La Manufacture d'Armes de l'Etat en 1881 - Colonel A. HALKIN

Evegnée + Brigadier T.S. au Fort d'Evegnée en 1940 - Journal de campagne - Jacques FALLA

L'Artillerie (suite et fin) - Jean BROCK

Souvenirs de guerre, aventures de jeunesse (suite) - F. GERSAY

EDITORIAL

L'Hôtel national des Invalides à Paris abrite le Musée des Plans-reliefs, héritier d'une tradition royale et militaire remontant au début du règne personnel de Louis XIV.

Cette collection a été créée à partir de 1668, au lendemain des guerres où la France obtint une dizaine de villes dont Oudenaarde, Courtrai, Tournai, Ath et Charleroi qu'il fallut fortifier sans délais. La construction de maquettes avait été opérée de façon à pouvoir exercer un contrôle sur les travaux de fortification, dont Louvois et Vauban étaient les artisans.

Dans un même but stratégique,apparaissent ensuite les plans-reliefs de Bouillon (1689), Nieuport (1698), Ostende (1699), Ypres (1701) et Menin (1708).D'autres plans sont toutefois construits pour devenirs commémoratifs si pas jouets princiers. Des raisons didactiques ne sont pas étrangères à la réalisation de ces maquettes que "le vendredi 14 mars 1717, le tsar Pierre le Grand alla, dès six heures du matin, voir ... et examiner fort longtemps en les admirant comme une merveille."

Cette représentation tridimensionnelle d'un site reproduit à une échelle adéquate pour captiver l'attention,devient aussi oeuvre d'art. Ce qui peut, sous un certain aspect, expliquer pourquoi cette tradition s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Quoi qu'il en soit, notons le plan-relief de Namur construit en 1750, montrant comment Coehorn avait remodelé son système défensif en 1691 et celui d'Anvers. Ce dernier plan-relief se rapportant à la Belgique,commémore le siège de la ville et de sa citadelle en décembre 1832 après les bombardements des troupes françaises dirigées par le Maréchal Gérard. Une attention particulière est à porter aux plans de Maastricht et de Luxembourg, qui fondée au Xème siècle et fortifiée depuis le XIIème est devenu le véritable modèle de fortifications : camp romain, enceinte médiévale, système défensif de Vauban et remaniements du XVIIIème siècle. Par ailleurs,chacune de ces deux villes possède la copie du plan-relief conservé à Paris. A part l'oeuvre exceptionnelle de Monsieur A. Sansen pour la ville d'Ath,qu'en est-il chez nous ? Si on se place au niveau de la protection et de la restauration des vestiges architecturaux, la situation apparaît bien plus alarmante encore... Nos amis de Namur et d'Anvers montrent à ce sujet un dynamisme exemplaire. Pour ce qui concerne la fortification bastionnée, non bétonnée, le C.L.H.A.M. souhaite réunir à Liège et à leur meilleure convenance les personnes que cette étude intéresserait.

P. Rocour

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Le courrier des lecteurs

Réponses aux questions

Pourquoi, dans un canon, les rayures sont-elles, le plus souvent, droitières ?

Voici, de Monsieur J. BASTIN, président de l'Amicale du Fort de TANCREMONT, une explication.

"Nos instructeurs nous apprenaient que les canons étaient rayés pour que l'obus se visse sur sa trajectoire afin que l'ogive tou­che l'objectif en premier et que, puisque les rayures étaient droitières, l'obus, au contact de l'air, dérivait vers la droite."

"Il paraîtrait, me suis-je laissé dire, que si les rayures étaient droitières, c'était pour tenir compte de la distance parcourue par la terre dans sa rotation entre le départ et l'impact de l'obus, la vitesse de rotation de la terre d'ouest en est, sous notre lati­tude, étant de quelque 285 mètres/seconde."

"Pour une différence de latitude de 20 Km, ce qui représente déjà une belle portée, la différence de la vitesse de rotation est de l'ordre de 1 mètre//seconde (plus 1 mètre vers le Sud, moins 1 mètre vers le Nord."

"En outre, si l'objectif se déplace, il faut tenir aussi compte  du fait que la pièce se déplace dans le même sens et pratiquement à la même vitesse."

"Il peut paraître logique que, pour des portées supérieures à 20 kilomètres (ce qui est quand même rare), on tienne compte de la rotation de la terre. Si l'on tire vers le Nord, la dérive de l'obus peut compenser le déplacement de l'objectif. Mais si on tire vers le Sud, cela ne va plus car il faudrait des canons à ray­ures gauchères."

"Je pense tout simplement que si les rayures sont droitières, c'est par convention. Les artilleurs pouvant être amenés à tirer avec des pièces différentes et dans toutes les directions, savent que la dérive est à droite et en tiennent compte dans l'établisse­ment de leurs calculs."

Monsieur Jean BROCK nous donne une définition de la rayure et nous cite une série d'armes à rayures droitières et une série d'armes à rayures gauchères avec leurs caractéristiques.

Définition : RAYURE, rainure hélicoïdale pratiquée à l'intérieur du canon d'une arme à feu pour imprimer au projectile un mouvement de rotation qui en augmente la précision. (Larousse illustré 1982).

Certains vous diront que les rayures droitières ont été conçues en tenant courte du sens de rotation de la terre (pour de meilleurs réglages ?

"Ou bien parce qu'il y a plus de droitiers (cela a-t-il influencé ?). Quel que soit le sens de la rayure, droite ou gauche, cela importe peu et n'influence nullement le tir de précision des petites armes. Si on répertorie les armes, surtout les petites, on constate qu'il y a plus de rayures droitières que de gauchères."

La rayure gauchère est préférée par certains constructeurs anglais dont l'outillage est adapté à ce genre de rayures. Le renouvellement de l'outil existant entraînerait des frais importants pour pratiquer les rayures droitières.

En 1847, COLT présente son nouveau revolver avec canon rayé et barillet 6 coups avec éjection des douilles par tige poussoir central de calibre 11,7 mm du nom "OLD ARMY". Les rayures sont une innovation (Etaient-elles droitières ou gauchères ?).

Quelques exemples de rayures droitières et particularités

Revolver LEE ENFIELD .38 Mk1, 1*, 1** (1) : 7 rayures à droite, font un tour complet sur une longueur de 15 pouces.

(1) Les * correspondent aux modifications apportées.

D'autres revolvers tirent la même munition que le LEE ENFIELD . 38, citons : le .38 WEMBLEY, toujours avec l'armé à la main, pontet détachable, ou le SMITH ET WESSON .38 (U.S.A.). Ce revolver peut être monté avec un canon de 4,5 ou 6 pouces.

Le Pistolet GP (Grande Puissance), arme individuelle d'un calibre de 8,85 mm, avec canon à six rayures droitières, pour une munition de 9 mm.

La mitraillette THOMPSON, arme individuelle portative pour combat rapproché, d'un calibre de .45 (11,43 mm), canon à 6 rayures droitières.

Le fusil AFN .30, arme individuelle, calibre 7,62 mm, canon à 4 rayures droitières.

Voyons maintenant les rayures gauchères de fabrication anglaise

Le fusil SMLE (Short Magazine Lee Enfield) n° 1 Mk III d'un calibre de .303 à 5 rayures hélicoïdales à gauche

L'armée britannique avait mis en service, en 1895, le premier LEE ENFIELD, un fusil aussi long que les modèles contemporains. Elle en sortit un second modèle, plus court, en 1903

Ce fusil fut d'abord critiqué par les spécialistes mais des millions de soldats leur donnèrent tort. Converti au calibre 7.62 mm pour tirer les munitions OTAN, il est encore en service comme arme de tireur d'élite.

Le n° 4  Mk I, avec quelques différences, l'allègement, plusieurs sortes de hausses, différents guidons correcteurs, mais la hausse tangentielle Mk IV de 200 à 1.300 yards, seul existe encore. Il peut être équipé de crosses de trois longueurs différentes : L = 13 pouces, N = 12 1/2 pouces, S = 12 pouces (L et S sort marqués sur la crosse, N (normal) ne l'est pas.

Différents signes apparaissent sur ces fusils, que l'on méconnaît, et pourtant bien intéressants.

Voici quelques exemples et leur signification :

GP sur le plat du canon et la carcasse : ne peut servir qu'en cas de nécessité.

DP au même emplacement que le précédent : pour l'instruction.

« sur le plat du canon et la carcasse : rouille à l'intérieur du conon.

« sur n'importe quel côté du canon : rouille à l'extérieur du canon.

.

Le premier signe ci-dessus, à gauche du plat du canon : canon usé

Le 2e signe ci-dessus, sur le plat du canon : canon usé.

Le 3e signe : idem. Les trois permettant la distinction du département d'inspection.

HV devant la hausse : ne peut tirer que les cartouches Mk VII.

La mitraillette STEN GUN Mk II fut mise au point et présentée par deux techniciens de la Royal Small Arms Factory à Enfield.

Toutefois un Premier modèle Mk Ifut construit à 100.000 exemplaires avec cache-flamme en forme de cuillère et une crosse en bois.

Puis la Mk II, le modèle le plus connu et le plus répandu fut fabriqué à 2 millions d'exemplaires, sans compter les quantités non dévoilées qui ont été parachutées dans les pays occupés.

Ensuite la Mk III fut fabriquée en Angleterre et au Canada.

La Mk IV, destinée aux parachutistes, a été testée mais pas mise en service.

Enfin vint la Mk V, plus élégante que les modèles antérieurs, et qui resta en service dans l'armée britannique jusqu'en 1950.

Le canon de la Mk II, la plus répandue, a six rayures hélicoïdales à gauche qui font un tour complet sur une longueur de 9 pouces et un calibre de 9 mm.'

"Quantité d'autres armes pourraient être vues pour leurs particularités et leur construction : la gamme est vaste, des origines à nos jours.''

 Réponse à la question de Monsieur François DUQUENNE

La bande métallique graduée en millièmes; fixée sur la circonférence de l'étage intermédiaire de la coupole de 105 mm, était-elle mobile, ou bien son index ?

- l'index était mobile (et, explication complémentaire : la bande graduée était en laiton)

- cette bande était graduée en 6.400 millièmes

(réponse fournie par monsieur Francis TIRTIAT)

 Question de Monsieur Francois DUQUENNE, concernant LA BOITE A BALLE

Caractéristiques : la boîte à balles n'avait pas les mêmes caractéristiques que l'obus traditionnel. Comme son nom l'indique, il s'agissait d'une douille en laiton, composée du culot et de son amorce, de la charge de propulsion et chargée d'un certain nombre de "ballettes" de +/- 10 mm de diamètre (genre cartouche de chasse)

Fonctions : La boîte à balles était tirée à partir de l'obusier de 75 mm sous coupole et son emploi exclusivement réservé à la défense rapprochée du fort. Le tir simultané des quatre coupoles de 75 mm, appelé "tir de série" balayait l'entièreté des glacis et du massif, chacune des coupoles ayant un secteur bien défini à défendre. A la sortie du tube et sous l'effet des rayures, l'enveloppe en laiton se déchirait et libérait la charge de billettes" qui se dispersent en faisceau sous forme d'arrosage.

Ce genre de projectile était très redoutable et redouté par l'adversaire.

Questions :

- combien de ballettes étaient contenues dans ce projectile ?

- quel était l'alliage qui composait ces "ballettes''

et la réponse de l'équipe "Forts", porte-parole : F. Tirtiat

- la boîte à balles, spécifique à l'obusier de 75 mm sous coupole des forts réarmés était chargée de 215 balles.

- la composition de ces balles était du plomb antimoineux, parfois appelé "plomb d'imprimerie" ou "plomb durci".

Source : manuel de l'obusier de 75 mm sous coupole.

- la boîte à balles du canon-obusier modèle 34 sous coupole était chargée à 208 balles de même composition (forts nouveaux).

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Dernière mise à jour: 31 mai 2012