T V - Fasc 4

Tome I Tome II Tome III Tome IV Tome V Procédure de Cde

Remonter
Abris PFL 4/4
Def Ter 1830-1914
Spahis en Ardennes
Les gaz de combat

 

Tome V - Fascicule 4 - Décembre 1992

SOMMAIRE

Editorial - Le culte de la mémoire

Frank VERNIER - Les abris de la PFL en mai 1940 (4/4)

R. GILS - Le rôle des fortifications permanentes dans la défense territoriale belge (1830-1914)

Col e.r. G. SPOIDEN - 10 mai 1940 - Les Spahis dans les Ardennes

Photos - 1939, l'année du masque à gaz

G. PIGEON - Aquarelles à l'Oflag

Pierre BEAUJEAN - Le Capitaine DEVOS, Comd du fort de Tancrémont en mai 40

Jules LEBEAU - Les gaz se combat

Roger JAUMOULLE - Récit d'un combattant 40-45

Félix BRAIVE - La Citadelle de Liège

Bibliographie

Bérets verts - Bérets bruns 1942 – 1992 par André Tobback

Le vocabulaire de l'architecture militaire (de 1870 à 1945) par Carine Eggen, licenciée en philologie romane

La Force Aérienne, par Hervé Donnet, André Janssens, Eddy Laden, Gustave Rens, Jacques Schelfaut et Michel Terlinden

FN - Une Grande Centenaire, par Claude Gaier et Auguste Francotte

Courrier des lecteurs

Autre temps - Autre style

Les P(0)W : Prisonniers de guerre allemands

La citadelle de Liège

EDIT0RIAL - Le culte de la mémoire

La mémoire collective de nos concitoyens est particulièrement riche et diversifiée : mémoire de nos Souverains, mémoire de la Principauté de Liège et de nos libertés chèrement acquises, mémoire des régions, mémoire des révolutions et des guerres.

La mémoire des guerres récentes reste la plus vivace. Qui n'a pas eu un père ou un grand-père à l'Yser en 14-18 ? Qui n'a pas eu un parent proche, victime du devoir, ou prisonnier de guerre ou prisonnier politique durant la dernière guerre ? Qui n'a pas eu un des siens résistant, réfractaire au travail obligatoire, ou victime civile en 40-45 ?

Le rôle de notre Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaires est de sauvegarder la mémoire de ces conflits et aussi des luttes plus lointaines, en ouvrant largement notre bulletin trimestriel à ceux qui se souviennent, dans leur chair et dans leur coeur des horreurs de ces périodes troublées, en valorisant le patrimoine fortificatif qui est le nôtre, ainsi que tous les lieux de mémoire, comme le Mémorial Interallié de Cointe, nos nombreux champs de bataille et nos divers monuments commémoratifs et nécropoles, enfin, en suscitant autour de nous une vigilance permanente car "ceux qui ignorent les leçons de l'Histoire sont condamnés à les revivre" (Santayana).

Notre action s'inscrit dans une perspective d'abord régionale et nous sommes ouverts à toutes les Amicales et Fraternelles de la Province de Liège qui poursuivent le même objectif; nous sommes prêts à les aider dans leurs recherches, à les soutenir dans leurs efforts de valorisation des lieux de mémoire et de défense du souvenir.

Dans une perspective plus large, nous entretenons des contacts étroits avec le Simon Stevinstichting Fonds, le Centre d'Histoire, et de Traditions de la Gendarmerie, les Amis de la Citadelle de Namur, l'Association des jeunes pour le Souvenir des deux. Guerres d'Amay, le Musée de la Résistance et des Camps de Concentration de Huy, le Musée Royal de l'Armée et le Service Historique des Forces Armées.

Nos membres de Bruxelles, Tournai, Namur et d'ailleurs collaborent étroitement avec notre Centre pour cultiver la mémoire des lieux et des faits d'armes dans notre pays tout entier.

Notre action se veut aussi européenne et nous avons des correspondants en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et sous peu aux Pays-Bas.

A Liège, notre objectif à court terme est d'instaurer, au niveau du mémorial Interallié de Cointe, une exposition permanente sur la Guerre 14-18. La Règie des Bâtiments, qui gère l'immeuble, nous a promis de mettre tout en oeuvre, dans les meilleurs délais, pour aménager l'étage où nous comptons installer nos panneaux et nos vitrines-souvenirs.

Enfin, nous préparons pour fin 1994 une exposition, dans nos locaux, ayant pour thème la Libération de 1944.

Toutes ces activités reposent sur les épaules de membres bénévoles.

Notre problème le plus ardu reste d'ordre budgétaire. Nous fonctionnons uniquement grâce aux cotisations de nos affiliés.

La Communauté Française de Belgique, qui nous a encouragés financièrement pendant plusieurs années, ne répond plus à présent à nos sollicitations bien légères pourtant.

Les buts que nous poursuivons méritent cependant, plus que jamais, d'être encouragés par l'Etat.

Notre grand voisin, la France, l'a compris en se dotant, depuis 1982, d'une Mission Permanente aux Commémorations et à l'Information Historique qui dépend du Secrétariat d'Etat chargé des Anciens Combattants et des Victimes de la Guerre. Cette organisation dispose d'un budget annuel de l'ordre de 32 millions de francs français.

Notre espoir est que notre Pays puisse suivre cet exemple et aider ceux qui oeuvrent pour que "la Mémoire vive".

G. Spoiden

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Aquarelles à l'Oflag

G. PIGEON

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Dû au pinceau de Georges Pigeon, le tableau montre comment l'auteur voyait son Oflag (camp pour officiers prisonniers). Voir l'article paru dans le bulletin Tome V - Fasc 2

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Dans le dernier bulletin, nous vous annoncions la "choubinette", ce poêle minuscule bricolé à l'aide de boîtes à conserve. En voici la photo ci-dessus.
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D'autre part, Georges Pigeon a peint, à l'aquarelle, une splendide cuisinière faite du même matériau. Remarquez l'ingénieux appareil de récupération de chaleur qui surmonte le conduit de cheminée.
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Ci-dessus, l'intérieur d'une chambre à l'Oflag.

(Photos et peintures prêtées par M. G. Huygen)

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Récit d'un combattant 40-45

Roger Jaumoulle

Déclaré bon pour le service, je suis désigné pour le Régiment de Forteresse de Namur, en abrégé R.F. N., pour 17 mois de service actif, et affecté au fort de Marchovelette lequel, avec d'autres, fait partie de la Position Fortifiée de Namur.

Le 31 janvier 1938, après être descendu du train à la gare de Namur, puis avoir pris le tram à vapeur - ligne Namur-Hannut - c'est l'arrivée au fort avant midi avec hébergement dans les baraquements en bois ...

Après un mois d'instruction - par temps de neige et froid de canard - c'est la fièvre et la scarlatine ... ! Comme il s'agit d'une maladie contagieuse, je suis soigné à l'hôpital militaire de Namur pendant deux mois, puis renvoyé à la maison encore pour deux mois, en convalescence. Pendant ce temps, j'ai pris 4 mois de retard pour l'instruction.

Mais à l'armée, tout a été prévu : lorsque je réintègre le régiment, je suis pris en charge par un gradé pour l'instruction en plaine ainsi qu'à l'intérieur du fort. Pour celle-ci, explications du fonctionnement de la coupole G.P. 75 (grande portée), des autres coupoles ainsi que des casemates à mitrailleuses. En fait, j'ai reçu une instruction de luxe ... ce qui me vaut d'être désigné pour la coupole G.P. comme chargeur-tireur, car le soldat, à l'intérieur du fort, doit être capable d'assumer plusieurs fonctions.

Le temps passe et, le 30 juin 1939, c'est la fin du service. Malheureusement, il n'est pas question de libération car le P.P.R. (pied de paix renforcé) nous maintiendra sous les drapeaux jusqu'au 10 mai 1940...

Entre temps la vie s'organise, car après une convocation auprès du commandant du fort, je suis désigné avec d'autres pour faire partie de l'A.T. (artillerie de tranchée) et rejoindre le fort d'Anloy, chargé de tout le barda, fusil compris, par nos propres moyens ... Nous formons une section de 10 hommes, avec un obusier qui tire des obus à ailettes, dont la seule caractéristique est l'imprécision totale du tir ... ! Nous en ferons l'expérience.

Casernés à la ferme Tillieux, à Limoy, entre les forts d'Andoy et de Maizeret, on nous désigne un emplacement à l'entrée d'un bois. Peu après, on creuse un trou de la forme d'un quadrilatère de 4 m sur 4 m, profond de 2 m, pour y recevoir les munitions qui arriveront au compte-gouttes ... (Je signale qu'il s'agit d'un obusier ayant servi en 14-18 !) Le trou n'ayant aucune protection, inutile d'ajouter qu'à la fonte des neiges, il y aura 50 cm d'eau, mais que nous importe cet inconvénient : nous possédons tous nos "bottes personnelles".

Peu de temps après notre arrivée à Limoy, on nous désigne une petite maison vide à Andoy, à ... 3 Km de la position. La maison est vide, sauf un vieux poèle qui nous rendra bien des services, et surtout de la chaleur.

Nous fabriquons des lits de fortune avec des planches récupérées à droite et à gauche; c'est mieux qu'à même le sol.

Possédant un diplôme de boucher-charcutier, me voilà désigné pour la cuisine et l'entretien de la maison, avec la conséquence d'être exempt du travail sur la position mais de devoir m'y rendre pour y porter le dîner. Sur la photo de la petite maison à Andoy, on peut remarquer que j'y exerce une nouvelle profession : celle de barbier; il n'y a pas de sot métier !

Et c'est le 10 mai 1940. Bien informés sur les événements par notre radio personnelle, nous rassemblons toutes nos affaires et nous nous installons sur la position pour y remarquer qu'un arbre gêne complètement la vue.

Après quelques tirs, nous nous rendons compte qu'il nous est impossible de l'abattre et comprenons seulement que, pour toucher un char ennemi, il nous faudra non pas de l'adresse, mais une chance inouïe.

Le 14 mai 1940, nous recevons l'ordre d'abandonner la position et de charger tout le matériel (sauf les munitions !!!) sur un camion.

Possédant nos vélos personnels, nous sommes désignés à cinq hommes pour démonter la ligne téléphonique qui nous relie au commandement. Il est plus que temps d'obéir aux ordres car nous entendons au loin un drôle de bruit de moteur, qui n'est pas celui d'un camion. Les chars allemands sont au carrefour Quinaux. Nous dévalons à toute vitesse à travers bois vers la Meuse, passons le pont de Jambes terriblement encombré, traversons la ville et nous sommes les derniers à passer le pont de Salzinnes car, quelques centaines de mètres plus loin, nous entendrons le fracas de l'explosion ...

Sur la route de Charleroi, face aux ateliers de Ronet, c'est le baptême du feu (mitraillage par des avions allemands) et il y en aura d'autres, avec abandon du vélo au milieu de la route et plongée dans les fossés.

Arrivés au point de ralliement - centre de Mornimont - à l'effet d'y reprendre le camion, première et immense déception : de camion point, et nous ne le reverrons jamais. (Après la guerre, on a dit, sans contrôle possible, que le camion aurait sauté sur une mine, généreusement placée par nos amis marocains.)

Nous sommes donc, avec mes quatre copains, dans l'obligation de continuer notre route à vélo dans un incroyable désordre. Les nouvelles, mauvaises, circulent à vitesse accélérée. Nous n'irons pas loin, car à Tamines, nous sommes arrêtés par les Marocains - Ils sont partout aux mauvais endroits. Cinq soldats belges à vélo et sans arme, il faut avouer que c'est louche et il faudra l'arrivée d'un lieutenant français qui, après explications et vérification des cartes d'identité, nous permettra de continuer notre route.

La nuit tombe vite. Après avoir trouvé une maison vide dans les environs de Charleroi, et des vivres - c'est le premier repas de la journée -, premier bain dans une vraie baignoire et un sommeil lourd de fatigue jusqu'au lendemain matin.

La frontière française passée, c'est l'arrivée à Douai, incroyablement encombrée de civils et de militaires et où un sous-officier français nous guide vers une caserne où il y a rassemblement des militaires belges. Mais après un sévère bombardement, c'est la débandade à nouveau et la disparition de trois de nos camarades. Je reste avec Dalcq pour la suite des événements.

Comme on ne s'occupe plus de nous, nous reprenons la route de la Belgique après avoir essuyé plusieurs bombardements et mitraillages par les Stukas, pour constater que ces routes sont encombrées d'un innombrable matériel anglais abandonné à la sauvette.

Nous commençons à comprendre la réalité des choses ...

Après avoir logé un peu partout, dans des étables et des prairies, c'est l'arrivée aux environs de Torhout, en pleine fournaise. On entend des tirs de canons de tous côtés.

Le 26 mai 1940, nous sommes réquisitionnés comme artilleurs, puis pour remplacer des troupes en première ligne, et cela, toujours sans fusil. Puis c'est le 28 mai et la capitulation ...

C'est à ce moment que nous rencontrons les premiers Allemands, montant en ligne en bras de chemises, accrochés au coude à coude et chantant à tue-tête ... c'est plus impressionnant que leurs armes !!! Comme ils nous ont dépassés, nous espérons ne pas être prisonniers

Le soir, nous cherchons un abri dans une église et à un certain moment, mon camarade Dalcq me dit qu'il a faim et qu'il faut trouver de quoi manger. Je m'endors, accablé de fatigue. Le lendemain matin, il n'est pas rentré et je ne le reverrai plus qu'après la guerre, en 1945, car il est prisonnier ...

Je décide de sortir de l'église et je rencontre un officier belge qui est précisément à la recherche des soldats perdus; il me dit que je dois me rendre dans l'usine de filature dont je n'ai pas conservé le nom, où l'on rassemble les soldats de toutes nationalités. On m'oblige à déposer mon vélo - en fait, c'est celui de mon frère, nouvellement acheté en 38 - chez un particulier affirmant que je le retrouverai dès ma libération (!)

Le lendemain, les Belges seuls doivent sortir de l'usine, car nous devons prendre chacun 3 chevaux français pour les conduire de pâture en pâture dans les villages voisins. Pendant ces quelques jours, nous sommes logés et nourris dans une école. Le 10 juin 1940, nous embarquons les chevaux dans un train en partance pour l'Allemagne.

Le 11 juin, les Flamands sont libérés ... au grand dam des cinq wallons restants. Enfin, le lieutenant (flamand) nous confie qu'il essaye de nous faire libérer par tous les moyens, ce qui sera fait le 12 juin. Nous nous présentons devant un colonel allemand et, sans un mot, nous recevons un papier confirmant notre libération. Retourné auprès du particulier détenteur de mon vélo, j'y apprend que les Allemands auraient pris ce vélo ...

A 9 heures du matin, je suis seul sur la route vers Bruxelles; je fais du stop, une charrette d'abord, une camionnette de marchand de bière ensuite, qui me conduit à Bruxelles. Je traverse la ville, étonné de me trouver seul en uniforme belge. Personne ne m'inquiète, ni dans un sens, ni dans l'autre, et, après avoir pris le tram à la Place Rouppe pour Wavre, puis Jodoigne, je suis chargé par un camion jusque Jauche. Les 5 derniers kilomètres à pied me paraissent terriblement légers et c'est la rentrée à la maison (*) vers 18 h, heureux de retrouver mes parents sains et saufs, après 29 mois à l'armée sans interruption. Certains de mes camarades n'ont pas eu cette chance.

(*) M. Jaumoulte habitait à Autre-Eglise.

Seule ombre au tableau, mon jeune frère, entré au service militaire le 15 avril 1940, n'est pas rentré et on est sans nouvelles depuis le 20 avril... Il rentrera le 1er août 1940, après une singulière odyssée en France (prisonnier aux environs de Bar-sur-Seine), mais ceci c'est une autre histoire !

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Dans la région d'Andoy - 1940.

R. Jaumoulle est le deuxième à gauche, debout.

 

La vie quotidienne du mobilisé. Séance de rasage.
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Mars 1939.

Lombardzijde

Entraînement au tir contre avions.

 

Mars 1939.

Nieuport

Défilé devant le monument du Roi Albert.

 

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Le capitaine Devos, Commandant de Tancrémont en mai 1940

Le 27 octobre, dans le cadre des conférences-débats du C.L.H.A.M., G Spoiden nous a parlé du fort de Tancrémont, en présence de plusieurs membres des "Amis du Fort de Tancrémont". Ceux-ci nous ont offert de présenter sur ce sujet un exposé complémentaire agrémenté de projections de dias. Il sera intéressant de programmer cette conférence à l'occasion de la prochaine assemblée générale du C.L.H.A.M..

G. Spoiden commença son exposé en rendant hommage au Colonel d'artillerie e.r. Devos, qui vient de mourir il y a à peine 14 jours, à l'âge de 88 ans.

Né à Gistel le 5 juillet 1904, volontaire à 16 ans, ingénieur civil (A.I.A.) et électricien (A.I.G.), officier d'artillerie, le Colonel e.r. Devos était Président national honoraire de l'Oeuvre nationale des Invalides de Guerre et ancien Auditeur au Collège de Défense de l'OTAN. Il était Grand Officier de l'Ordre de Léopold II. Nous ne citerons pas ses nombreuses autres distinctions honorifiques.

En 1939, le Capitaine Devos reçut le commandement du fort de Tancrémont, sur les hauteurs de Pepinster, fort de la Position Fortifiée de Liège.

L'histoire de ce fort se distingue en ceci que, loin de céder aux premiers assauts des Allemands, il se battait encore alors que l'armée belge, le 28 mai 1940, avait déposé les armes. C'était le résultat à la fois du courage de ses défenseurs et de la mauvaise qualité des transmissions radio : le quartier général était à plus de 150 Km et l'ordre de se rendre ne parvint jamais au fort.

Le Capitaine Abel Devos, avant de céder aux Allemands qui menaçaient d'anéantir le fort et ses occupants, se fit signer par le Lieutenant général allemand Spang une déclaration sur l'honneur certifiant que S. M. le Roi Léopold avait déposé les armes pour toute l'armée et capitulé sans conditions. C'était le 29 mai à 15 heures et une vingtaine d'officiers allemands rendirent aux officiers belges sortant du fort les honneurs que toute la garnison partagea, avant de partir en captivité.

Rapatrié en 1942 pour raison de santé. Abel Devos prit des responsabilités dans la Résistance, puis, à la fin des hostilités, retrouva le cours d'une carrière qui le vit notamment au Secrétariat du Comité des chefs d état-major, au Collège de Défense de l'OTAN à Paris et au commandement de l'Ecole des Cadets de Laeken et de Lierre. Il fut ensuite, pendant 17 ans, Président national de l'Oeuvre des Invalides de Guerre.

C'était un motif de fierté du Colonel Devos de citer les paroles suivantes : "Monsieur le Commandant, les destructions et obstructions routières que le fort coiffait de ses tirs sont restées intactes. Il s'agit de la réponse que lui fit l'officier allemand qui pilotait la voiture qui le conduisait le 29 mai au camp d'Hemer en Westphalie, et à qui il demandait pourquoi il prenait la direction de Liège. De fait, la voiture emprunta la route en plateaux entre Amblève et Vesdre, traversa cette vallée à Nessonvaux pour remonter ensuite le plateau de Herve jusqu a Battice et redescendre sur Verviers, à quelques kilomètres de Tancrémont, tout autre itinéraire étant impraticable.

Ceux qui veulent bien connaître l'histoire du fort de Tancrémont peuvent lire "Les 469 heures du fort de Tancrémont" par le Colonel B.E.M. A. de Wergifosse (Marabout 1962); "29 Mai 1940 - Tancrémont tient toujours ! par René Gillis, 1978 (Edité par l'A.S.B.L. Amicale du fort de Tancrémont); "Le Système défensif du fort de Tancrémont sur la Commune de Pepinster en mai 1940" par André Alexandre, 1986 (Edité par la Commission Communale de Pepinster) - deux articles, sous la plume du Colonel Devos, parus dans La Belgique militaire n° 171 de juillet 1985 et n° 180 de janvier 1987.

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Bibliographie

Bérets verts - Bérets bruns 1942 – 1992 par André Tobback

En septembre 1942, 89 Belges reçoivent leur béret vert à Achnaccary en Ecosse. A ce moment-là, personne ne réalise qu'ils deviendront l'actuelle Brigade Para-Commando. 50 ans plus tard, elle peut avec raison être comptée parmi les meilleures troupes d'élite du monde.

Pendant la période 1950-1955, 3.587 Bérets bruns se portent volontaires pour la guerre de Corée. Parmi eux, nous trouvons 69 commandos brevetés. Pendant les combats violents, ils vont défendre, avec grand honneur, les traditions des "Verts" et des "Bruns"; tout le monde ne dira-t-il pas : Les Bérets bruns belges ne reculent jamais".

Entre 1942 et 1955. ces deux unités obtiennent 7 citations dont 3 citations présidentielles étrangères : 1 américaine et 2 coréennes.

Nos Bérets bruns n'oublieront jamais le camp d'entraînement des Commandos à Marche-les-Dames. C'est ici que furent jetées les bases de leur sévère entraînement au combat.

En tant qu'instructeur, l'auteur a passe 8 ans dans ces deux unités d'élite. Il relate dans son ouvrage les expériences personnelles qu il a vécues à l'époque, ainsi que celles d'autres personnes.

Les paras-commandos au Mémorial interallié de Cointe

Le Centre Para-Commando a effectué des descentes en rappel du sommet de la tour de Cointe pendant tout l'après-midi du 13 septembre 1992. Le Mémorial était ouvert ce jour-là à l'occasion de la Journée du Patrimoine

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La descente vertigineuse n'a pas impressionné les militaires La file s'allonge devant l'entrée du Mémorial témoigne du succès de la visite organisée Les administrateurs du CLHAM remercient les Paras et leur moniteur
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Rappel Death Ride

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Le vocabulaire de l'architecture militaire (de 1870 à 1945) par Carine Eggen, licenciée en philologie romane

L'auteur vous propose son mémoire de fin d'études : Le vocabulaire de l'architecture militaire (de 1870 à 1945) - 650 pages, nombreuses illustrations, photos, ...).

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La Force Aérienne, par Hervé Donnet, André Janssens, Eddy Laden, Gustave Rens, Jacques Schelfaut et Michel Terlinden

Fruit de six  années de recherche et d'efforts, le livre "La Force Aérienne" compte 216 pages illustrées de 300 photos et dessins, le tout dans une luxueuse présentation. Il est préfacé par le prince Philippe.

Les auteurs passent tout d'abord brièvement en revue l'aviation militaire d'avant 1945. Les années '50 sont ensuite mises en évidence, période ou l'importance de l'arme aérienne a été mieux comprise.

Les chapitres suivants traitent de la chasse de nuit, du contrôle radar, de la reconnaissance tactique, de la logistique, de la météorologie, des années supersoniques, de la défense des aérodromes, des événements d Afrique, de la guerre dans le Golfe ... Des pages qui raviront aussi bien les specialistes que les profanes.

A l'heure de la suppression du service militaire et de la restructuration de l'armée (et plus spécialement de la Force aérienne), les auteurs n esquivent pas les problèmes qui vont se poser.

Le livre, qui contient aussi les fiches techniques de tous les avions utilisés de même que les emblèmes des escadrilles, coûte 1.750 francs. Il peut être commandé à Fonavibel, quartier Albert 1er. 70, rue de la Fusée, à 1130 Bruxelles (compte n° 001-2365405-39).

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FN - Une Grande Centenaire, par Claude Gaier et Auguste Francotte

Centre armurier précoce, Liège exportait ses produits, son savoir-faire, ses artisans et devint au 19e siècle la plus grande fabrique d'armes du monde. En 1887, des tenants particulièrement entreprenants de cette profession se réunissent pour honorer une commande importante de l'Etat belge : 150.000 fusils à répétition (1). Deux ans plus tard, la FN est née, s'acquitte en peu de temps de cette mission et se dote aussitôt d'un atelier de cartoucherie militaire. Puis, c'est la rencontre avec le génial inventeur américain, John M. Browning, qui confie à Herstal la réalisation de tant de brevets, devenus bientôt célèbres :

le pistolet automatique 1900, le 1903, le 1906, le 1910, le 10/22 et les précurseurs du fameux GP, le fusil-mitrailleur et les mitrailleuses, l'automatique 5 coups de chasse, le "superposé", les carabines .22 Trombone et automatique ...

(1) Note de la rédaction : les artisans armuriers avaient, pour honorer cette commande, constitué un syndicat. Avant 1940, des ouvriers de l'usine de Herstal disaient encore qu'ils travaillaient "au Syndicat".

Il y eut par la suite une longue collaboration avec les descendants de Browning, puis le rachat de cette société par la FN, le rapprochement avec Beretta et avec Winchester.

En 1930, ce furent les cartouches de chasse, avec les fameuses "Legia" et des modèles de plus en plus diversifiés. Vers la même époque prend naissance à la FN le plus grand atelier de gravure sur armes du monde, dont bien des réalisations marquantes sont illustrées dans ce livre. La création d'armes et de cartouches d'infanterie par les spécialistes de Herstal s'inscrit dans l'histoire mondiale de l'équipement des armées :

le fameux fusil belge FAL, la mitrailleuse MAG - la M240 des Américains, la Minimi, la carabine FNC, la .50 QCB en attendant la BRG 15 et le P90, les munitions 7,62 et 5,56 homologuées par l'OTAN, les moyens calibres, les grenades à fusil, les adaptations de ces matériels sur engins terrestres et aéroportés, l'ingénierie militaire ...

Que dire de la glorieuse épopée des véhicules de Herstal :

les motocyclettes - dont celle qui, la première, traversa le Sahara en 1927 et la fameuse 1000 cc militaire de l'avant-guerre, préfiguration de la jeep - et les autos, les camions, l'auto-blindée, les trolleybus ...

Puis l'aventure de l'aéronautique, avec les premiers moteurs à réaction des années '50, pour aboutir à ceux des puissants chasseurs-bombardiers et appareils civils de notre temps, en passant par les fusées Blue Streak et Ariane.

Enfin, tant d'autres produits dont la diversité et l'originalité jalonnent un siècle d'histoire industrielle :

le vélo "acatène", les machines à écrire, le matériel agricole, les machines textiles, les élévateurs à nacelles, les clubs de golf, les planches à voile, les arcs, les raquettes de tennis, etc.

Ce livre raconte la naissance et le succès de tous ces produits, dont la plupart se sont fait un nom à l'échelle mondiale.

Cent ans d'histoire de la FN, c'est cent ans d'armes militaires et civiles parmi les plus notoires, mais c'est aussi une tranche de vie de nos sociétés industrielles et de leur dynamisme interne durant leur siècle le plus glorieux.

Servi par une merveilleuse illustration, la plupart du temps en couleurs, le livre comprend 20 pages de fiches techniques illustrées recensant les armes et les véhicules produits par la célèbre manufacture depuis 100 ans, ce qui intéressera les collectionneurs.

L'ouvrage, édité en 1989 par Didier Hatier. coûte plus ou moins 1.600 francs et peut être trouvé dans toutes les bonnes librairies.

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Le courrier des lecteurs

Autre temps - Autre style

Monsieur J. LOXHAY nous a remis une coupure de journal. Elle n'est pas datée avec précision, mais remonte à 1990. Il n'était pas encore question alors de supprimer 1e service des miliciens ...

"Il y a 150 ans dans la Gazette de Liège".

"Un article sur l'armée occupe une grande place dans la Gazette d'il y a 150 ans.

"Nos douze régiments de ligne et nos trois régiments de chasseurs à pied ne comptent guère chacun que 800 à 1.000 hommes. Un grand nombre d'anciens soldats ont été renvoyés dans leurs foyers. Beaucoup de bataillons sont uniquement composés de miliciens de la classe 1838 dont l'éducation n'est pas achevée. Plusieurs bataillons ont été supprimés. (...) L'artillerie, les équipages militaires, les ambulances sont dans une situation désastreuse. L'artillerie est entièrement démontée et n'offre plus que le squelette de ce qu'elle était il y a 18 mois. Une grande partie des chevaux a été vendue. Pour replacer la cavalerie dans l'état où elle se trouvait en 1839, il faudrait une remonte de 250 chevaux par régiment. (...) Sans doute la Belgique n'est pas une grande puissance militaire. (...) Nous sommes déjà faibles. Soit. Est-ce un motif pour nous rendre méprisable ?"

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Les P(0)W : Prisonniers de guerre allemands

L'article de Monsieur L. Freuville paru sous ce titre dans le dernier bulletin a eu comme résultat qu'un lecteur. Monsieur Pirnay, dont le père a fait son service militaire au 3e Bataillon de Fusiliers, nous a fait remettre des photos prises à l'époque au camp d'Erbisoeul pendant l'hiver 44/45. Voir ci-après.

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Mirador n° 3 de la Cage J Cage J - Hôpital "Nazareth"
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Camions d'escorte des prisonniers allemands

(25 hommes par camion)

Cage J - Inciviques
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Reconstitution d'une évasion

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La citadelle de Liège

Le rédacteur en chef du Grognard, organe trimestriel de la Fédération Nationale des Combattants (F.N.C.), Monsieur Félix Braive, nous autorise à reproduire un article qui vient de paraître dans le journal du 4ème trimestre de 1992.

L'article ci-dessous servira d'introduction à d'autres textes se rapportant au bâtiment militaire qui, avant de disparaître sous le pic des démolisseurs, devint la propriété de l'"Assistance Publique de Liège". Celle-ci, devenue "Centre Public d'Aide Sociale", fit construire sur le site, l'"Hôpital de la Citadelle" qui, maintenant est devenu "Centre Hospitalier Régional de la Citadelle".

Nous invitons ceux de nos lecteurs qui ont des souvenirs de la caserne de la Citadelle à nous en faire part et à nous prêter éventuellement les documents qu'ils posséderaient, pour copie. Ils leur seront rendus intacts et dans les meilleurs délais.

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La citadelle de Liège

Félix Braive

Parmi nos membres, un bon nombre ont certainement séjourné dans ce bâtiment militaire dénommé Citadelle ou, tout au moins, l'ont visité avant sa démolition récente. Car elle a eu moins de chance que son vis-à-vis, la Chartreuse, qui garde encore un espoir de rester debout.

Mais peut-être l'histoire de cette fortification n'est-elle pas tellement connue ?

L'endroit, qui surplombe magnifiquement la ville de Liège, était un endroit rêvé pour y établir un emplacement militaire qui tiendrait la turbulente cité en respect.

En 1255, le prince-évêque Henri de Gueldre fit ériger une puissante redoute à la  porte Sainte-Walburge, à la colère des Liégeois. Ceux-ci attaquèrent à plusieurs reprises la fortification avec des fortunes diverses.

C'est ainsi que, lors du sac de la ville par les troupes bourguignonnes de Charles le Téméraire, en 1468, les 600 Franchimontois y attaquèrent celles-ci à proximité; mais ils ne purent empêcher la destruction de la Cité.

Durant deux siècles, il n'y eut plus d'exploit guerrier dans les environs de la porte Sainte-Walburge. Mais, malgré sa politique de neutralité, la principauté subissait le choc des belligérants par suite de la proximité de l'Empire, de la France et des Pays-Bas.

En 1650, le prince-évèque Maximilien-Henri de Bavière fit édifier un vaste pentagone fortement protégé. Cependant, en 1675, les Français en guerre firent sauter la construction. En 1684, sous le prince-évêque précité, les travaux de construction furent repris; cette citadelle devait subir ultérieurement maints assauts de belligérants, toujours les mêmes.

Au début du  XVIIIe siècle, des traités de paix décidèrent que les redoutes installées du côté de la campagne seraient démolies. Ainsi diminuée, la fortification perdit son intérêt stratégique sans perdre son aspect militaire. Les alentours devinrent un jardin du gouverneur où les citadins aimaient se promener.

En 1789, la population, voulant imiter les révolutionnaires français, envahit et pilla la Citadelle. Elle fut de nouveau occupée par les régiments qui investirent le pays.

Après la chute de l'empire de Napoléon, le pays de Liège fut incorporé aux Pays-Bas, qui voulurent dresser contre la France un solide rempart.

La reconstruction de la Citadelle fut décidée et commencée en 1817.

Le duc de Wellington dirigeait ces travaux. L'ensemble fortifié qui subsista jusque récemment fut réalisé "à la Vauban". Il comprenait également un pentagone avec casernes, cinq bastions fortifiés, parapets, chemins couverts, fossés, contre-escarpes et glacis. Sur le linteau de la porte d'entrée, une inscription : Excetsus Animus Nec Minis - Nic Illata VI Commovetur.

Survint la révolution belge de 1830. La garnison hollandaise du fort, coupée de sa base, dut capituler, à l'allégresse des Liégeois : coups de canons, sonneries de cloches, vivats de la population enthousiaste.

Ce fut le deuxième bataillon du premier régiment de la Belgique indépendante qui occupa en premier l'édifice militaire.

En 1891, un arrêté royal déclassait la Citadelle en tant que fortification. Il fallait entourer Liège d'une ceinture de forts modernes conçue par le général Brialmont.

Le 12e de Ligne était caserné là-bas lorsque, en 1914, ce fut la violation de notre neutralité. Les fantassins prirent part à la défense de Liège avec un courage qui valut au régiment sa première citation. Ensuite ce fut le long repli derrière l'Yser, où le vaillant 12e décrocha cinq autres citations.

Durant la guerre 1914-1918, la Citadelle servit de logement aux troupes du Kaiser, de camp d'internement et d'hôpital pour les soldats alliés. Le jour de l'Armistice, des centaines de soldats malades abandonnés misérablement furent délivrés avec soulagement.

Le 12e de Ligne vint reprendre ses quartiers en 1921. Et ce fut, durant vingt années, la vie de garnison faite d'exercices, de corvées et de permissions. Puis, de nouveau, ce fut le départ pour une nouvelle guerre.

Au cours de cinq tragiques années, la Citadelle allait connaître une double destination de caserne et de prison. Caserne pour les feldgraus, centre d'entraînement pour les gardes wallonnes et prison pour les patriotes.

Le bloc 24 restera à jamais glorieux; aménagé en prison, de nombreux résistants y furent incarcérés, dont beaucoup pour être déportés vers les camps de mort, d'autres pour être fusillés dans cet endos situé au nord-ouest du vieux fort. Il y reste la trace de ce sacrifice. Quatre cent douze tombes entourent maintenant la parcelle de terrain réservée pour conserver la trace d'un ardent héroïsme. Les cinq poteaux tragiques sont restés à leur emplacement. Avec un autel de pierre où se célèbre chaque fois une messe commémorative, c'est tout ce qui reste de la Citadelle.

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La cour de la Citadelle en 1959, occupée en ce temps-là par le 64A (photo P.B. inédite)

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Dernière mise à jour: 31 mai 2012